De par ses couleurs très vives, sa végétation puissante et ses figures mystiques, l’univers de Valentine Reinhardt intrigue car il fait frontalement appel à notre imagination. Que ce soit les peintures ou les photographies, l’image laisse entendre que nous pouvons participer à la création.
Directrice artistique pour de multiples marques (voir son incroyable site internet : valentinereinhardt.com) mais aussi conceptrice-clip pour le chanteur Sébastien Tellier, Valentine Reinhardt semble s’amuser à repousser les limites de l’art. Comme un intermédiaire, ses femmes photographiées ou dessinées nous captent voire nous fixent afin de nous inviter à plonger à notre tour dans ce monde.
Entretien avec Valentine Reinhardt, artiste multiple.
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La peinture, la photographie, la vidéo. L’art est passionnant car sans limites ?
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En effet, il existe de multiples techniques pour créer des images. J’aime explorer différents médiums en fonction des projets, afin de trouver l’écriture la plus adaptée pour exprimer une idée.
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Les collaborations avec le musicien Sébastien Tellier sont-ils des exercices à part ?
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Oui c’était pour moi un exercice à part, car c’était ma première collaboration avec un musicien. Ce qui a été passionnant, c’est de retranscrire un morceau visuellement. Travailler à partir de sonorités, de paroles et d’émotions, j’ai trouvé cela très enrichissant.
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Le corps féminin est-il un modèle à part ? Qui sont ces femmes de « Colette je t’aime » ?
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Le corps féminin a toujours été un thème récurrent de mon travail. Les femmes, au sens plus large, sont pour moi infiniment inspirantes.
Ce thème est à l’origine de ma dernière exposition parisienne, intitulée « Colette Je t’aime. » C’est un hommage vibrant à la diversité, qui explore les formes et les couleurs de la féminité à travers de multiples portraits.
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Le choix des couleurs est-il une longue réflexion ou cela vient tout seul ?
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Les couleurs sont en effet très présentes dans mon travail. Leur choix se fait de manière très intuitive. Tout est une question d’accord et d’équilibre entre les tonalités chaudes et froides.
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Que représente la végétation dans vos toiles ?
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La nature au sens large est également un de mes thèmes préférés. Paysage, végétation, fruits et légumes, sont des éléments récurrents dans mes images. La végétation fait souvent écho à l’idée d’un paradis perdu, à la douceur de vivre, au rêve et à l’enfance. J’ai eu la chance de grandir au Pays basque, au bord de la mer, dans des conditions assez paradisiaques, qui sont presque inaccessibles aujourd’hui.
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« Vanités » est-il la conception la plus surréaliste ?
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J’aime l’esthétique de l’univers surréaliste – cela se ressent souvent dans mes images. Dans ma série « Vanités », le jeu d’échelle entre les personnages et les objets nous fait basculer dans l’onirisme. On retrouve également des éléments emblématiques du langage surréaliste, comme le ciel bleu avec des nuages, les coquillages, la pomme, le papillon.
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Les clips vidéo sont-ils un exercice périlleux car à la fois court et riche esthétiquement ? La musique vous inspire ?
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Les clips vidéo sont des projets ambitieux, car souvent réalisés avec des budgets serrés. C’est pour ça qu’il est important d’avoir une bonne idée, et aussi un coup de cœur pour le morceau. L’idée est très souvent inspirée par le morceau.
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Est-ce un défi de conserver une certaine originalité et pertinence lorsqu’on travaille pour des grandes marques ?
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Absolument. L’atmosphère du moment pousse certaines marques à vouloir plaire au plus grand nombre, à ne froisser personne, avec le business de la polémique sur les réseaux sociaux. Elles en viennent donc parfois à gommer toute aspérité, originalité, et touche d’humour. C’est un combat que les créatifs de la communication doivent mener avec leurs clients.
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L’affiche du Biarritz Film Festival – Nouvelles vagues (avec Manu Cossu) est-il un hommage à la beauté (esthétique, du cinéma et de la ville de Biarritz) ? Vous ne craignez pas l’Intelligence Artificielle ?
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Cette affiche exprime la jeunesse, le cinéma et Biarritz à travers un portrait. C’est toujours un défi de réunir plusieurs idées en une image. C’est le premier projet que j’ai réalisé en IA, et je trouve que c’est un outil révolutionnaire. Il ne me fait pas peur car il reste juste un outil, au service de l’esprit humain. Il permet aux créatifs de réaliser des images en un temps record, et laisse libre cours à l’imaginaire.
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A quoi rêvez-vous à présent ?
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J’aimerais pouvoir accorder plus de temps à mon travail d’artiste, et exposer dans différents pays. C’est très enrichissant de présenter son travail à des gens différents, et de faire de nouvelles rencontres.
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