Incontestablement, le moteur de Philippe Fenech est avant tout l’humour. Merveilleux dessinateur, il réalise un étonnant parcours avec des aventures et des personnages bien attachants.

Philippe Fenech alterne aujourd’hui entre Mes Cop’s et Idéfix & les Irréductibles (adaptation BD du dessin animé). Les univers sont radicalement différents mais ils laissent une part majeure à l’humour et à une certaine tendresse.

Entretien avec un artiste débordant d’énergie et de projets.

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Que ce soit pour Mes Cop’s et Idéfix & les Irréductibles, c’est l’union qui fait la force ?

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J’ai toujours pensé cela. La BD Astérix & Obélix véhicule d’ailleurs cet esprit. Malgré nos différences et nos disputes, nous devons avancer ensemble pour réussir.

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Avec Christophe Cazenove, le scénariste, vous êtes deux hommes qui réalisent les albums de Mes Cop’s. Comment vient l’inspiration pour raconter l’histoire de filles ?

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Nous avons retranscrit finalement ce que l’on voit autour de nous. Christophe s’est inspiré des histoires de sa nièce et j’ai commencé à retranscrire le scénario en dessin.

Quand la série a débuté, ma fille était âgée de 8 ans. Avec le temps, elle a su m’inspirer graphiquement. Christophe s’est même inspiré d’histoires qui étaient arrivées à ma fille pour enrichir le scénario de Mes Cop’s.

Le fait que nous soyons des hommes nous a sûrement aidés à ne pas prendre parti. Nous ne jugeons pas.

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Avec Ulysse ! et Idéfix & les irréductibles. Avez-vous la passion de l’Antiquité ?

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Avec la lecture d’Astérix & Obélix, je me suis passionné pour la bande dessinée humour et historique. J’avais également beaucoup aimé le dessin animé Ulysse 31. J’aime l’idée de ce personnage qui n’arrive pas à rentrer chez lui et qui rencontre beaucoup de monde sur son chemin.

Cependant, en tant qu’artiste, je ne m’inspire pas du manga. J’ai toujours gardé le style proche d’Uderzo. Par conséquent, j’ai abordé le personnage d’Ulysse sous le format de l’humour.

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Léo – Est-ce une passion pour le sport et le Sud-Ouest ?

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C’était surtout la passion sportive de l’éditeur Soleil, Mourad Boudjellal. A tel point, qu’il a décidé de laisser le monde de la bande dessinée pour repartir dans celui du rugby. Quant à moi, je ne connaissais pas ce milieu sportif.

Léo était la mascotte de l’équipe jeunesse de rugby. J’avais réalisé deux séries jeunesse donc j’ai été choisi pour être le dessinateur de cette série. Le scénariste était Loïc Nicoloff. C’est devenu un excellent ami.

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Avec Tuff et koala et Anatole & compagnie, il y a toujours envie d’aller vers la folie ?

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L’humour s’approche souvent de l’absurdité. Avec mon dessin, je veux faire rire. Voir le scénariste ou le lecteur esquisser un sourire c’est une victoire pour moi. Avant d’être un artiste, je suis avant tout un amuseur.

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Comment est venue votre implication dans le projet d’Idéfix & les irréductibles ?

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Pour les 60 ans d’Astérix, j’avais réalisé une planche où je présentais le personnage comme un être à part entière de sa naissance (dans les bras d’Uderzo et de Goscinny) et enfin dans l’espace (clin d’œil au satellite Astérix).     

En plein confinement, j’ai ensuite reçu un mail des éditions Albert René. On me proposait le projet d’adaptation BD d’Idéfix & les irréductibles. Pour y croire, j’ai dû relire le message plusieurs fois…

J’ai appris à lire et à dessiner avec Astérix & Obélix. Mon premier album BD a même été préfacé par Albert Uderzo.

J’ai passé avec enthousiasme des tests puis les éditions Albert René m’ont engagé. La série Idéfix & les irréductibles est une belle aventure.

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Y’a-t-il le souhait d’être très fidèle au dessin d’Uderzo ou y’a-t-il tout de même une part d’originalité ?

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Il est impossible d’être fidèle à 100% au style d’Albert. Il pouvait être très réaliste ou cartoon. Je pense qu’il me faudrait des millions d’années pour un tel exploit… (rires)

Contrairement au dessin d’aujourd’hui qui est influencé par le découpage cinématographique, Albert avait un cadrage de théâtre filmé. Cela demande un travail considérable de s’approcher de son style.

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Contrairement à Astérix & Obélix qui sont en Armorique, Idéfix vit dans le préquel à Lutèce.

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C’est la bonne idée du dessin animé. C’est à Lutèce devant une boucherie qu’Astérix & Obélix rencontrent le petit chien. Par conséquent, il était évident que le préquel se passe dans la future ville de Paris.

Enfant, je m’interrogeais déjà sur les origines d’Idéfix. L’idée est excellente de raconter sa vie avant ses aventures auprès d’Astérix & Obélix. Nous saurons peut-être un jour pourquoi Idéfix était devant cette boucherie et pourquoi il décide de suivre les deux gaulois.

Uderzo avait réussi à convaincre Goscinny sur le fait qu’Idéfix suive Astérix & Obélix pendant le reste de l’album. Finalement, ils l’ont tous adopté.

De plus, le général romain Labénius, qui apparaît dans la série Idéfix & les irréductibles, est un personnage qui a bel et bien existé en -52 avant Jésus Christ. Il contrôlait Lutèce.

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© 2022 les éditions Albert René/ Goscinny-Uderzo

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Y’a-t-il l’envie de dessiner les aventures d’Astérix & Obélix ?

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Didier Conrad fait un excellent travail. Je suis très heureux aux côtés d’Idéfix & les irréductibles. Cependant, si on me propose un jour de succéder à Didier, je serais ravi de passer les tests. A suivre…

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Quels sont vos projets ?

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Je me consacre pleinement à Idéfix et Mes Cop’s. J’ai pu tout de même avoir la chance de participer aux essais du dessin animé d’Alain Chabat. Lors de mes études de cinéma, mon rêve était de réaliser un jour un film des Mystérieuses Cités d’or et un Astérix & Obélix en images de synthèse.

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© 2022 les éditions Albert René/ Goscinny-Uderzo

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Photo de couverture : © 2022 les éditions Albert René/ Goscinny-Uderzo

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