Depuis l’Antiquité, la rue est le grand espace politique car elle rassemble le plus grand nombre d’entre nous. Même si nous ne faisons que passer, notre œil capte ce qui nous entoure. Depuis des dizaines d’années, le street art fait partie de notre univers. Il ne vous a pas échappé (surtout si vous vivez à Paris!) que depuis quelques temps des A anarchistes entourés d’un cœur occupent les murs. Parfois en bois, en graffiti parfois sous la forme d’un petit miroir, ses œuvres (avec celles de Louise Michel ou encore de Barbanar) sont celles de A2.
Il n’y a pas d’ambiguïté : l’artiste est anarchiste. La rue, comme lieu d’expression, était par conséquent une évidence.
Entretien avec A2.
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Pour quelles raisons avez-vous décidé d’installer de l’art dans la rue ? Est-ce des œuvres avec une identité avant tout parisienne ?
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L’art de rue est pour moi le meilleur moyen d’être vu et d’exprimer ses idées, s’il reste vandale bien entendu. Gratuitement pour les uns, peut être gênant pour d’autres.
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Votre signature (A2) est-elle une formule mathématique ou c’est aussi une œuvre artistique ?
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Il y a plusieurs significations mais c’est avant tout A puissance 2 pour Amour et anarchie. J’aime beaucoup m’amuser avec ce nom.
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Le A anarchiste est généralement accompagné d’un cercle. Vous ajoutez un cœur. Quelle est la symbolique ?
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Je le fais aussi avec un cercle mais le A dans un cœur est l’image de l’union de l’amour et de l’anarchie, les deux choses qui nous font avancer ou devraient.
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Le A peut être pyramidal ou courbé. S’agit-il d’une figure qui plaît de manier ?
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Oui au fur et à mesure je le fais de formes différentes, c’est uniquement de l’esthétisme.
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Louise Michel est-elle une figure politique trop mal connue ?
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Elle est connue grâce aux bâtiments ou rues utilisant son nom mais elle est bien mal connue et reconnue pour ce qu’elle a fait et écrit. J’espère que je sers aussi à ça.
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Pourquoi avoir choisi de représenter également Emma Goldman, anarchiste russe ? Les hommes ne vous inspirent pas ?
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Les femmes anarchistes avaient moins de « défauts » que les hommes anarchistes, au 19ème siècle (voire même encore de nos jours). Emma Goldman était tellement en avance sur la pensée féministe qu’elle devrait être un modèle de premier plan, peu importe le bord politique.
J’ai essayé de faire des pochoirs de Mikhaïl Bakounine ou de Pierre Kropotkine mais effectivement, les femmes m’inspirent plus.
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Barbanar peut être heureux, malheureux mais est toujours plein de couleurs. C’est un anarchiste pacifiste ?
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Alors oui, c’est un anarchiste pacifiste et s’il est sorti d’un hasard, j’aime lui faire prendre des aspects différents, nous avons toutes et tous des expressions différentes selon les jours, lui aussi…
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Le chiffre de 1871 œuvres dans Paris est-il toujours d’actualité ?
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Non, il y en a maintenant plus de 1871.
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Depuis des années, la France connaît de nombreuses crises économiques et sociales (gilets jaunes, retraites,…). Etes-vous plus actif lors de ces moments ?
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Oui mais pas forcément dans l’art de rue, surtout dans les manifestations ou actions en tous genres.
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Vos œuvres sont avant tout à Paris mais aussi en Province. Y’a-t-il un intérêt particulier pour la Bretagne (Vannes, Pont-Aven, Brest, Quimper…) ?
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Au début je ne devais faire que Paris puis l’envie faisant, je me suis laissé porter en province et effectivement beaucoup la Bretagne car j’y ai des origines.
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Quels sont vos projets ?
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Aller dans d’autres villes bien entendu mais aussi pourquoi pas à l’étranger dans des villes « militantes ». Et faire vivre Louise Michel 2027 aussi.
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