Avec ses couleurs éclatantes, son style méticuleux et son goût pour l’illustration de titres de livres, France Bizot a su se démarquer sur Instagram.
Jean-Michel Basquiat, Donald Trump, David Bowie, le requin des « Dents de la mer »,… les célébrités croisent des anonymes dans l’univers dessiné de l’artiste. France Bizot mêle pop culture et fantaisie avec une grande maîtrise et une vive passion pour l’image. L’art c’est aussi un reflet.
Entretien avec France Bizot .
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Le dessin vous a-t-il toujours accompagné ?
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J’ai dessiné très tôt. Mes parents ont accepté de m’offrir des cours de dessin particuliers à l’âge de 8 ans. Ce fut une immense révélation. J’ai adoré ce cours qui avait lieu le samedi matin et où nous étions 3 élèves. Depuis je dessine et je sais à 8 ans que c’est ce que je ferais plus tard .
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Vous ne vous séparez jamais de vos petits carnets ?
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J’emmène beaucoup de carnets et de crayons avec moi. Je dessine ou pas selon les circonstances mais j’ai toujours avec moi ce qu’il faut.
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L’humour se glisse-t-il de temps en temps dans vos dessins ?
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J’ai commencé en 2017 à dessiner directement sur les livres. Je ne cherche pas à illustrer et encore moins résumer l’histoire. Ma seule inspiration est le titre du livre. Le dessin n’a aucun rapport avec l’intrigue en général. J’aime juste m’emparer du titre et dessiner ce que ce titre m’inspire.
Il peut y avoir de l’humour ou plutôt un deuxième degré.
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Vous illustrez en effet à votre façon les couvertures de livre (voire les pages) notamment de Gallimard. Est-ce une façon de les rendre plus vivantes ?
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J’ai essayé d’illustrer des livres de d’autres maisons d’éditions telles que les Editions de Minuit mais Gallimard a un atout : leurs couvertures ont le meilleur papier pour dessiner. Même les vieilles éditions conservent une excellente qualité.
Avec mes dessins, je donne une nouvelle vie à des livres qui, car trop usés, sont destinés à être jetés. Chez moi, je regarde le titre de certains ouvrages mais l’inspiration ne me vient pas toujours.
J’ai dessiné sur la couverture du livre d’Antoine de Saint Exupéry, « Le Petit prince » le portrait de l’artiste Jean-Michel Basquiat mais aussi un gigot d’agneau ou une couverture playboy.
Cela éclaire la notion de « Petit Prince » très différemment.
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Avez-vous une préférence pour les couleurs ou le noir & blanc ?
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J’ai réalisé beaucoup de dessins en noir & blanc. Ce fut même à un moment donné mon seul médium. Je suis plus orientée vers la couleur aujourd’hui.
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Avec les portraits d’icônes de la musique comme Jim Morrison, Mick Jagger, David Bowie,… Peut-on dire qu’il y a un genre musical qui accompagne vos œuvres ?
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Depuis l’âge de 15 ans, j’écoute avec passion la musique. Ayant vécu dans ma jeunesse en Australie, je passais mon temps à acheter et écouter les disques des années 70…et la musique était très importante à l’époque. Elle remplissait beaucoup de cases.
J’écoute encore beaucoup de musique. Je m’intéresse à ce qui est produit actuellement. Il y a de formidables artistes qui émergent. Mes enfants m’alimentent aussi.
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En reprenant les polaroïds d’Andy Warhol, est-ce une façon de leur redonner vie par la peinture ?
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Je suis retombée sur cette série de photos Polaroid d’Andy Wharhol et je me suis dit que j’aimerais beaucoup en posséder au moins un. J’ai alors eu l’idée d’en faire le sujet de ma future exposition, Polaroil. J’ai peint sur de vrais polaroïds les images d’Andy Warhol. Puis j’ai peint les images Instagram qui retenaient mon attention sur des les Polaroïd.
L’instantané d’aujourd’hui sur l’instantané d’hier.
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La faïence fait-elle écho à vos dessins ou est-ce un univers à part ?
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C’est en effet complètement différent. J’ai commencé la faïence il y a environ 5 ans. Il s’agit d’un genre plus plus intuitif .
Même si je me concentre avant tout sur la peinture et le dessin, je réfléchis toujours à l’idée de réaliser de nouvelles faïences.
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Quelles sont les femmes que vous dessinez ?
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Elles sont souvent des femmes qui me fascinent. Je dessine des femmes qui ont plus ou moins représenter une période de ma vie et qui ont exercé sur moi une fascination à ce moment-là.
Je pense souvent au passé mais je ne suis en aucun cas nostalgique.
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Quelle est votre relation avec le public d’Instagram ?
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J’ai parfois des commandes spécifiques, mais je décline souvent car mes propres inspirations me demandent déjà un temps considérable de travail.
Par contre, je suis fascinée par Instagram. C’est une grande source d’inspirations. J’ai parfois l’impression d’être à bord d’un TGV et je vois le paysage défilé à toute vitesse. …
Je capture certaines images comme on s’arrête sur une image de paysage qui défile. J’ai commencé ma vie d’artiste avec une série de photographies. J’aime profondément les images et la photo.
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Quels sont vos projets ?
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Je vais présenter de nouvelles pièces à la foire de dessin contemporain DRAWING NOW en mars 25.
J’ai réalisé de nouveaux polaroïds et des peintures à l’huile. Je prépare une nouvelle exposition à la Galerie Backslash en 2026. 2025 sera pour moi une année de peinture, je pense.
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