Couleurs d’aquarelle, figures et personnages qui fixent le spectateur, architecture gigantesque… Le visuel de Grégory Fromenteau fait rêver.
L’illustrateur canadien puise ses références dans la bande dessinée mais également dans le cinéma et nous fait partager ses passions parmi sa flore. Baleines, phoques, tortues volants, soldats perdus dans les champs de coquelicots… Tout nous ait familier et pourtant la fantaisie envahit le dessin.
Entretien avec Grégory Fromenteau.
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Vos dessins sont-ils des incitations au rêve ou au moins à un certain imaginaire ?
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Je dirais que oui, j’aime le mélange d’idée qui fait dériver vers de nouveaux horizons, idéalement j’essaye créer des images qui poussent les gens à imaginer d’eux-mêmes des histoires. C’est pour ça que j’y joint rarement du texte, je suis toujours curieux de voir les réactions et quelles peuvent être les conclusions du public. Je reste ancré dans un univers principalement fantasy et un peu de science-fiction mais c’est toujours intéressant de constater la diversité des commentaires sur les réseaux sociaux, chacun y retrouvant quelque chose de son enfance ou bien d’un livre ou d’un film.
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Votre expérience au sein d’un studio d’animation (TV Cartoons) a-t-elle influencé votre style graphique ?
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Probablement mais je pense que ce qui m’a probablement le plus influencé est la bande dessinée (surtout Franco-Belge) de mon enfance. Je pense que l’influence de Jean-Giraud (Moebius), Mézières ou encore Bilal se ressent bien dans mes travaux. Travailler dans le dessin animé m’a plus fait réaliser les aspects de la production plutôt qu’influencer mon style personnel.
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Vos inspirations sont-elles japonaises, européennes ou américaines ?
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Je dirais tous les trois, pour l’Europe il y a bien évidement Moebius avec L’Incal et son univers déjanté… du côté américain il y a Geoff Darrow pour les détails de l’encrage, Frank Miller pour la gestion des ombrages, Frazetta pour les personnages iconiques… et pour le Japon l’incontournable Miyazaki et ses peintures vivantes d’environnements. Je pense que tout ces artistes m’ont inspiré à leur manière, aussi bien consciemment qu’inconsciemment.
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L’univers du jeu vidéo a-t-il des codes spécifiques pour l’illustration ?
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Relativement oui, dépendamment du sujet traité… il y a beaucoup de « concepts arts » pour la production, on en produit beaucoup pour construire un monde et le rendre cohérent. Ces dessins peuvent être des esquisses ou bien des dessins plus achevés, mais ils ont surtout une vocation utilitaire pour créer le monde en 3d par la suite. Après le style choisi dépend du type de jeu, là il y a de tout mais la méthodologie reste la même : coucher sur papier la vision du directeur artistique pour l’équipe pour ensuite faire la production.
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Vous avez une passion pour les animaux ? Avec ses animaux comme montures, vos dessins ont-ils un rythme ?
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J’aime bien ce qui sort de l’ordinaire, jouer avec l’échelle des animaux est un sujet que je trouve assez plaisant car il touche à la fois quelque chose que l’on connait et la fantasy. Représenter quelque chose que tout le monde connait d’une manière incongrue ou inhabituelle stimule encore plus l’imaginaire, on est à la fois déstabilisé et en terrain connu.
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Navires, villages perchés, habitations en ruines, soldats de la Première Guerre mondiale… Aimez-vous puiser dans le passé ?
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Je m’inspire de ce que je connais, c’est toujours plus riche de s’inspirer de quelque chose qui existe et de le détourner, j’aime m’entourer de références avant de dessiner quelque chose.
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Pourquoi ce choix de couleurs presque passées ?
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J’ai toujours eu une préférence pour l’aquarelle, où le blanc du papier joue le rôle de la lumière. Cela m’a paru naturel de continuer à « simuler » ce genre de medium en digital tout en continuant d’en faire sur papier.
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Quels sont vos projets ?
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En dehors de mon activité professionnelle je n’ai pas de projets en particulier, je dessine avant tout pour le plaisir donc les idées vont au gré du vent et du temps. Je ferais probablement un autre recueil de dessins quand j’aurai le temps…A suivre !
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