Le quotidien est une source d’inspiration infinie surtout lorsqu’il sort de l’ordinaire. Grâce à son compte Instagram (Yoon_Yves), Hyunji (de son vrai nom), dessinatrice sud-coréenne, explore la Bretagne avec un certain humour et un trait si particulier. Illustrations et vidéos se succèdent et font le lien entre le pays celte et le pays du matin calme.
La ville de Quimper est le lieu principal mais Yoon_Yves n’oublie pas non plus de voyager avec ses stylos.
Entretien.
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Comment est né votre alter-égo dessiné ?
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Il est apparu l’année dernière à mon retour en France. N’ayant pas de réel projet, j’ai commencé dans le train à réfléchir à propos de mes futurs projets. J’ai subitement pris la décision de dessiner pour raconter mon quotidien à Quimper.
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Quelles sont vos références ?
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Il n’y a rien de précis. Je dessine depuis mon enfance. J’ai également effectué des études de bande dessinée et de dessin animé. A ma première arrivée en France, j’ai voulu m’ouvrir vers d’autres domaines. J’ai étudié la peinture et la sculpture. Mais, n’ayant pas le budget pour acheter du matériel, j’ai pris la décision de dessiner sur mon Ipad. Naturellement, je me suis inspirée d’images que je voyais sur Instagram.
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En quoi la pandémie a changé votre vie ?
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Après l’obtention de mon diplôme, j’ai voulu retourner en Corée du Sud pendant 3 mois afin de revoir ma famille et mes amis. Mais avec la pandémie, la France a pris la décision de fermer ses frontières en 2020. Pendant deux ans, je n’ai pu rentrer en Bretagne. J’ai résolu de rester en Corée du Sud en attendant. J’ai travaillé pour une entreprise franco-coréenne. Il y avait tout un travail de communication puisque je devais préparer les futurs étudiants à aller vivre en France. A ce moment-là, je n’ai pas pu vraiment dessiner.
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Votre travail devait-il être francophone ?
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Lorsque j’ai pu revenir en France, j’ai pensé que mes dessins devaient s’adresser aux Sud-coréens qui veulent en savoir plus sur le pays. Par conséquent, je n’écrivais pas en français. Mais en 2023, j’ai commencé à réaliser des vidéos. Subitement, j’ai eu un grand nombre de followers français. De nos jours, ils représentent 80%. Mes dessins sont donc à présent en français.
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La Bretagne est-elle un personnage à part entière ? Les Coréens l’apprécient-elle aussi grâce à vous ?
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C’est mon lieu de vie. Par conséquent, la Bretagne est omniprésente dans mes dessins. Les Sud-coréens ne connaissent pas toutes les régions de France. J’ai voulu leur montrer que la Bretagne était un endroit magnifique.
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Vos vidéos sont-elles devenues évidentes ?
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Je suis de nature très timide. Je n’imaginais pas faire des vidéos avec moi comme présentatrice. Puis, j’ai fait une rencontre à Pont-Aven avec un garçon qui m’a suggéré de le faire. Il était habitué de réaliser des vidéos sur les réseaux sociaux. J’ai donc essayé. Avant les vidéos, la plupart de mes followers étaient des amis. Puis, j’ai connu un certain succès. J’ai en effet constaté que le public est plus intéressé par les personnes que par le dessin lui-même. Celles-ci aiment voir les différentes étapes de la réalisation.
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Votre style parfois s’apparente au manga. Vous prenez des risques artistiques ou c’est parce que vous aimez ce style ?
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Jusqu’au lycée, je ne lisais que des mangas. J’ai par conséquent dessiné ce style d’illustrations. A Quimper, ayant des amis artistes, j’ai pu m’intéresser à d’autres univers. Même les cartes postales peuvent m’inspirer.
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Vous retranscrivez très bien l’architecture. Vous aimez les détails ?
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Je suis en fait quelqu’un qui dessine assez vite mais quand j’ai besoin de représenter un monument ou bien un bâtiment pour raconter l’histoire, je n’ai pas peur d’investir plus de temps qu’il faut
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L’inspiration est-elle parfois difficile à trouver ?
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Oui surtout que je réside en permanence en Bretagne. J’ai n’ai plus ce regard extérieur qui plaît tant aux touristes. Je travaille toute la journée dans un bureau. Je ne dessine que le soir. Par conséquent, je dois faire mes recherches dans un temps limité. J’essaye de trouver de l’inspiration un peu partout. C’est un exercice très utile.
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Retournez-vous en Corée du Sud ?
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J’espère que je pourrais le faire en 2024. Je n’ai pas vu ma famille depuis longtemps. Je pense que mon personnage viendra avec moi pour raconter le quotidien en Corée du Sud.
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Avec le calendrier, vous êtes prête pour 2024 ?
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Oui. Après le projet des cartes postales, j’ai voulu réaliser un nouveau projet. J’aime partager mes dessins un peu partout. Le calendrier est un support utile car vous le gardez et l’utilisez tout le long de l’année.
J’ai eu peur de ne pas pouvoir le réaliser faute de temps. Je suis à présent au stade de la production et de l’impression et je vais envoyer les calendriers au cours du mois de janvier Il en reste encore quelques-uns…
En 2024, je vais également me décider sur plusieurs projets. Je souhaite notamment publier un livre. Je veux également réaliser des vidéos plus longues sur Instagram.
Sur le plan personnel, je veux apprendre à nager pour pouvoir surfer le long des côtes bretonnes (rires).