Pourquoi le pire jour de nos vies commence aussi agréablement bien ? Le temps du 11 septembre était magnifique. C’était un de ces jours que tu imagines qu’ils ont tous les jours en Californie. Pas un seul nuage dans le ciel. La météo avait promis plus de 25°C.
Je devais porter une veste. Une fois par semaine j’avais pris l’habitude de mettre un costume. Depuis que chez Empire, ils étaient moins psycho-rigide avec la tenue vestimentaire, je pouvais laisser mes beaux habits à l’abri au placard. C’est aussi un bon moyen de cacher les journées de réunions. Avec un jour aussi chaud, j’avais décidé de ne pas porter l’ensemble du costume. Seulement la veste. J’aurais même préféré porter des baskets.
Je marchais vers le métro vers 8H. Comme d’habitude, je longeais tranquillement le fleuve le long de Roosevelt Island. Pas nécessaire quand on peut marcher sur la rue principale au milieu de l’île. Cependant, la vue était plus agréable. Si on ne voulait pas marcher, il y avait un bus tous les 2 minutes mais je profitais de mon environnement. Donc je marchais vers le métro le long du fleuve. La vue de Manhattan y est incroyable. Il y a l’Empire State Building, le Queensboro bridge, les Nations Unis,… et le World Trade Center. C’était la dernière fois que je pouvais profiter de la vue sur Roosevelt Island.
J’ai pris le métro de la 6ème avenue puis j’ai changé de train au W. 4th St. J’ai ensuite fait mon choix et j’ai choisi le train E car il me permettait d’aller plus rapidement au centre commercial qui était sous le World Trade Center. Mais le train A ou C est arrivé et j’ai alors changé mes plans. Il y a ensuite 2 minutes à pied.
Presque 90% du temps, le train E arrive en premier. Cependant, ce matin-là, tout arrivait tous les 5 minutes seulement. Ce n’est pas un temps considérable mais à New York avec des milliers de personnes dans le métro, cela fait une vraie différence. Le train A arriva. Je ne le savais pas encore mais cela sauva ma vie. Je fus l’une des dernières personnes à entrer dans le wagon avant que les portes ne se ferment. J’ai sûrement été perçu comme un de ces connards qui forcent le passage. Mais ce matin-là, je m’en fichais (Est-ce que les connards se soucient de cela ?).
Je suis sorti à Chambers St. et j’ai commencé la longue marche vers la tour 1 du World Trade Center. Je marchais dans le centre commercial souterrain comme je faisais quotidiennement. Entre le centre et le hall d’entrée de la tour 1, il y a une rangée de 15 portes en verre. Chacune séparée de colonnes. La dernière chose dont je me souviens avant que le monde change pour toujours était j’étais surpris que le centre commercial soit aussi vide. J’étais à peine à 5 mètres des portes coulissantes quand soudain les lumières se sont éteintes et réapparurent. J’ai rapidement regardé un policier qui était devant le magazine Banana Republic qui eut la même réaction que moi. Nous avons regardé en haut. Ce n’est pas quelque chose d’habituel mais il n’y avait pas de quoi s’alarmer.
Ce que j’ai vu ensuite était si brusque que je n’ai pas pu réagir à temps. Le hall fut instantanément rempli un épais nuage marron du sol au plafond. Je me suis arrêté de marcher quand soudain BOUM le hall entier a explosé. Les portes devant moi ont disparu et avec une grande surprise, rien ne m’a touché. Il y a eu une seconde de silence comme tout le monde tentait de comprendre ce qui se passait. Puis tous se sont mis à courir et crier. Je n’ai jamais couru aussi de ma vie. Travaillant dans cet immeuble, nous savions qu’un jour ou l’autre que les terroristes allaient revenir finir ce qu’ils avaient commencé. Dans la panique, une femme est tombée près de moi. Je me suis arrêté mais elle a réussi à se relever seule donc j’ai continué mon chemin.
Je suis arrivé à un point où je devais faire un choix. Le centre commercial était en forme de T. Je pouvais prendre à gauche et monté par l’escalator dans la rue. Mais je savais que tous les gens paniqués allaient faire de même. A droite, je n’aurais qu’à monté une série de marches à 250 mètres. Mais s’il y avait eu une plus grande explosion ou une attaque chimique ou bactériologique, je serais mort avant. Donc je me suis mis à courir vers la station de métro. Je n’ai jamais ralenti. A la dernière seconde, j’ai vu quelqu’un courir à vive allure dans ma direction. Il était trop tard pour un de nous de s’arrêter. Nous nous sommes percutés, aucun n’a dit quelque chose et chacun a repris son chemin. Je ne comprenais pas pourquoi il courrait dans cette direction.
J’allais descendre les marches vers le quai Uptown (où je savais que j’allais sortir dans la rue) quand j’ai croisé une foule de monde qui montait les marches. Ils étaient juste terrorisés. Sachant que ce n’était pas le bon chemin, je leur ai crié : « Le hall vient d’exploser. Revenez ! Sortez de là ! »
Quelqu’un m’a demandé : « Est-ce une bombe ? »
J’ai répondu : « Je ne sais pas. Juste sortez de là ! »
Certains n’ont pas hésité, ont rebroussé chemin et ont continué leur chemin. D’autres restaient là indécis. J’ai encore crié : « Faites demi-tour ! Courez ! »
J’ai atteint les marches où il y avait un passage souterrain pour aller sur le quai Uptown. Certaines personnes me demandaient ce qu’il se passait.
Je leur ai raconté la situation et leur ai dit de rebrousser chemin et de courir. Je suis passé pour l’expert de la situation car une femme montra des marches et demanda : « C’est la sortie ? ». Je ne sais pas ce que je pensais mais j’ai répondit : « Oui, je crois ». J’ai commencé à monter les marches et tout le monde m’a suivi. Je ne dirais pas le juron que j’ai lancé lorsqu’à la fin de l’escalier, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas de sortie. J’avais un choix à faire : le quai du métro ou le centre commercial. Je crois que tout le monde avait perdu espoir en moi car ils ont commencé à reprendre leur chemin vers le centre commercial. La fumée était en train de se répandre dans la station. Il était hors de question pour moi de revenir vers le centre mais je savais qu’il n’y avait d’autre sortie. Donc j’ai pris ma carte de métro, j’ai passé le tourniquet et je suis allé sur le quai. Seule une personne m’a suivi cette fois. C’était la femme qui m’avait demandé si les escaliers menaient à la sortie.
Nous nous sommes précipités vers la sortie sud. A la sortie, le ciel était noir. Des morceaux de papier brûlaient, de la suie et des débris tombaient de partout. J’ai continué à courir dans la rue jusqu’à un petit parc au sud-est du World Trade Center. C’est là que j’ai vu l’horreur. Le building s’effondrait peu à peu. Jamais je n’ai entendu autant de sirènes de ma vie.
Le souffle coupé, complètement secoué, je n’ai jamais été aussi près de la mort. J’ai senti mon téléphone vibré. J’avais reçu un message. J’ai sorti mon appareil de la poche et je pouvais à peine le tenir dans mes mains. Encore pire de pianoter sur le clavier. C’était un sms de mon frère Geoff disant qu’il avait entendu à la radio qu’un petit avion s’était crashé sur le building. C’était incroyable qu’ils puissent avoir eu l’info si vite. Mais ce n’était suffisamment pas clair car c’était loin de ce que je voyais. En voyant tout cela, je me suis dit : « Putain de merde. Il ne réalise absolument pas l’ampleur de tout cela. »
J’ai essayé de le rappeler. Sans réponse. J’ai tenté d’avoir ma mère puis mon père puis encore Geoff. Rien du tout. J’ai continué à les appeler encore et encore. Puis enfin, j’ai réussi. Le téléphone de mon père sonnait mais j’ai eu le répondeur. Depuis qu’il avait la même messagerie que moi, je savais qu’il essayait de me contacter. J’ai alors laissé un message. Je ne me souviens plus de ce que j’ai dit mais je crois avoir raconté comment le hall a explosé, que je ne savais pas si je serais encore capable de lui parler, qu’il fallait prévenir que j’étais en vie et que j’allais bien.
Quand j’ai raccroché, j’ai entendu des cris. Les gens pointaient le building. J’ai demandé à quelqu’un se qu’il se passait. Je pouvais voir le feu se propager au 90ème étage de la Tour 1. Des débris continuaient à tomber. « Regardez, ce sont des gens » fit la personne. C’était horrible. Certains encore vie et conscients sautaient dans le vide. D’autres étaient morts. Un homme qui était en costume tombait inexorablement vers le sol, la cravate volant avec l’air. Ils étaient comme vous et moi morts en allant au travail. Ils ont été tués de façon affreuse.
Je voulais vraiment contacter ma mère pour lui dire que j’étais sauf. Mais cela semblait évident que le service téléphonique ne fonctionnait plus. Je me souvenais que mon frère Gerald travaillait pas loin mais je ne me souviens pas de son numéro. J’ai décidé d’aller à son building. Je pourrais peut être le retrouver là. Je pourrais ensuite appeler ma mère.
En m’éloignant, j’ai entendu un son que je ne sortirai jamais de ma tête. C’était le son des réacteurs. On ne pourra jamais l’entendre une deuxième fois à New York. Le bruit était intense car les engins tournaient à plein régime. Je me suis retourné vers la tour 2 et j’ai vu le deuxième avion s’explosé au milieu du building. Une énorme boule de feu apparut et nous avons senti un intense souffle de chaleur s’abattre dans la rue. La seule chose que vous vous dites c’est « tout est fini. Je vais mourir ». Des débris s’abattaient partout. Tout le monde dans la foule debout était épaule contre épaule se mit à hurler et courir pour leur vie. En cours en direction de Broadway, je m’attendais qu’à tout moment quelque chose allait m’atteindre dans le dos.
Durant ma course, j’ai vu à ma droite des gens se faire piétiner et une personne s’est effondrée devant moi. La foule me fit tomber sur lui et d’autres suivirent. J’ai essayé désespérément de me relever et trop de monde était sur moi. Tout ce que je pensais était que j’allais mourir piétiné ou écrasé par les débris qui tombaient. J’ai enfin pu sortir de la mêlée et continué ma route vers Broadway. Les voitures grillaient les feux rouges mais nous nous arrêtions pas. Je préfèrerais être fauché par une voiture que d’être écrasé par un débris.
J’ai tourné à gauche dans une petite rue pour me cacher derrière un building. Je n’arrivais pas à croire que j’étais encore en vie. Quand j’ai réalisé que rien d’autre allait s’effondré, je suis sorti vers la rue East. Qui savait si d’autres avions allaient encore s’écrasés. J’ai voulu alors quitté Manhattan. J’ai vu une personne essoufflée et couvert de suit. Il me demanda ce qui était arrivé. Beaucoup de personnes un peu éloignées ne savaient pas ce qui s’était passé. J’ai alors raconté l’explosion dans le hall et le crash de l’avion dans la tour 2. Il me dit alors : « Vous devriez appeler votre famille ».
« J’essaye mais mon portable ne fonctionne pas ».
« Entrer dans mon building. Répondit-il. Il y a un téléphone là. »
On m’a laissé téléphoner à la réception. J’ai appelé ma mère. J’ai rapidement raconté ce qui s’était passé et le bordel qu’il y avait à Manhattan. Lorsque j’ai raccroché, j’ai remarqué que tout le monde m’écoutait. J’ai remercié les vigiles et j’ai continué ma route.
Je suis allé à Water St. à l’est. Les rues étaient bondées. Comme si les immeubles s’étaient vidés et que personne ne savait quoi faire où aller. J’entendais un groupe d’étrangers qui se demandaient ce qui se passait. Un a alors dit : « J’ai entendu qu’un avion avait frappé une des tours ».
J’ai alors corrigé : « Un avion a heurté les deux tours ».
-« Un avion s’est écrasé dans les deux tours? » demanda une femme.
J’ai dit : « Non. Deux avions. Un pour chaque tour. »
La femme rétorqua « Comment le savez-vous ? »
-« J’étais là. Je me dirigeais dans la tour 1 quand le hall a explosé. J’étais dans la rue quand un autre avion a touché l’autre. C’est terrible. »
Je ne voulais pas rester converser. Je voulais quitter tous ces grands buildings. C’est à ce moment que je me suis rendu compte que j’étais très déshydraté. La plus grande soif de ma vie. Je me suis arrêté à une fontaine d’eau à South St. Seaport. Les bars étaient déjà ouverts. Les gens étaient là à boire. La tentation était énorme. J’ai pris une bouteille d’eau puis j’ai continué ma route.
Comme je marchais vers le port, j’ai remarqué que quelqu’un avait mis à fond la radio pour que tout le monde puisse entendre les infos. Il y avait foule partout autour des voitures. Je n’arrivais pas à croire ce que je pouvais entendre. Il s’agissait d’avions commerciaux qui avaient frappé les tours. Quand j’ai vu l’appareil s’écrasé sur la tour 2, j’ai cru que c’était un petit avion. Mais les tours étaient tellement grands qu’un boeing pouvait paraître petit en bas. Et puis, je n’avais jamais vu de gros avion aller aussi vite. Penser que des passagers innocents avaient dans ces avions était juste horrible.
Je suis retourné à Water St. et continué vers le Nord. Quand je suis arrivé au pont de Brooklyn, une femme s’occupait du trafic. Des voitures continuaient à griller les feux mais l’agente essayait juste de remettre tout en place. Elle était policière mais hors service. J’allais traverser vers le pont quand elle me cria d’arrêter avec d’autres piétons. La foule continuait d’avancer alors j’ai suivi. La policière a alors dit : « Je vous ai dit d’arrêter». Personne n’écoutait. C’était dingue. J’ai entendu plus tard un type qui disait à son ami que la foule s’est enfin arrêtée lorsqu’elle a menacé de sortir son revolver.
Lorsque j’ai retraversé la rue juste au nord du pont de Brooklyn, j’ai remarqué qu’il y avait une bonne vue des deux tours. Je me suis arrêté et j’ai regardé avec la foule tout autour de moi. Nous n’étions pas seulement en train de regarder l’Histoire se dérouler, nous voulions également voir les pompiers éteindre le feu. C’était mon lieu de travail que je voyais tous les jours et il allait s’effondrer.
La tour 1 était pleine de flammes (4-5 étages). La tour 2 avait un ou deux étages en feu. On avait l’impression que petit à petit les pompiers allaient tout éteindre. Au nord-est de cette tour, un feu se propageait hors du building. Plusieurs jours plus tard, mon ami Patrick m’a expliqué que c’était sûrement le métal en fusion des poutres.
J’ai commencé à parler avec la personne à côté de moi. J’étais la seule personne dans la foule qui avait si proche du World Trade Center quand tout arriva. J’ai commencé à raconter mon histoire mais je n’ai pas eu le temps de finir. Sa mâchoire se mit à tomber. J’ai alors regardé la tour 2 qui commençait à s’effondrer puis tout est tombé. Le bruit était intense. Quand le building s’écrasa sur le sol ce fut le plus grand et terrible bruit que j’ai entendu dans ma vie. Nous étions témoins de la mort de milliers de personnes.
La foule a hurlé. Une femme près de moi est tombée et s’est recroquevillée. Ses amis ont tenté de la remettre debout mais elle ne pouvait pas. C’était la pire des horreurs que l’on puisse imaginer. J’ai vraiment pensé que c’était la fin du monde. Le World Trade Center était là depuis mon enfance. Et comme tous les autres, je croyais que les tours avaient continué à être là même après notre mort. J’avais tort. Je me suis mis à pleurer. Puis il y eut un second choc. C’était un revirement, une voix me disait : « Tu dois survivre à ça ».
L’immense poussière a alors englouti Manhattan. Je pensais que tout le monde dans la zone allait suffoquer. La poussière continuait son chemin vers nous. Il était temps de se mettre encore à courir.
Je courais vers le fleuve lorsque j’ai vu ce nuage géant de cendres et débris s’abattre sur nous. On ne pouvait y échapper donc j’ai arrêté ma course. Nous avions sûrement évité le plus de la poussière grâce à la direction du vent. Mais nous ne pouvions rien voir. Qu’il était difficile de pouvoir respirer. Alors que le nuage nous enveloppait, le silence était horrible. Toute cette poussière semblait étouffer tout bruit. Parfois, seul le cri de personnes était entendu.
J’étais très choqué. Depuis une heure, j’ai vu plus d’horreur que la plupart des hommes et femmes dans le monde dans toute leur vie. Le monde que nous connaissions était terminé. Je ne pouvais en imaginer d’autre.
J’ai marché le long de la route Roosevelt. J’étais en pleine confusion, seul, conscient que je ne pourrais peut être pas finir la journée. Il était possible que tous mes collègues soient morts. Je n’avais aucune nouvelle d’eux.
Je continuais à marcher, à marcher, à marcher sans faire attention à mon environnement, où j’étais. Puis, j’ai entendu dire « Hey, quand est-ce que les serveurs vont revenir ? ». J’ai reconnu mon ami John tout sourire avec 10 de mes collègues attendant de passer un coup de fil. J’étais extrêmement surpris de les voir et j’ai couru vers eux. Ce fut le plus beau moment de ma vie. Les mots ne suffisent pas pour dire à quel point c’est formidable de retrouver des visages familiers dans un tel chaos. Je n’étais plus seul. J’étais à présent avec des amis et nous allions en sortir ensemble.
Nous avons continué la route sur Roosevelt. Nous sommes allés sur la 20ème avenue. La ville entière était soit à pied soit en voiture. Je ne sais pas qui osait s’embêter à conduire. Rien ne circulait vraiment. Les trottoirs étaient noirs de monde.
Arrivés à Midtown, nous nous sommes séparés. Je suis resté avec John et une autre collègue, Kathy. Ils allaient à la gare Grand Central donc j’ai suivi. Je leur ai dit que les trains ne roulaient pas. Ils pouvaient alors venir à mon appartement. Kathy se souvint alors que sa sœur vivait sur la 36ème avenue. Nous avons décidé d’y aller pour se reposer et réfléchir.
Nous n’avions aucune idée sur rien. Comment cet événement allait marquer notre vie ? Les gens allaient-ils se ruer sur les banques ? Les supermarchés seront-ils vidés ? la loi martiale ?… Aussi stupide que cela pouvait être, c’étaient des possibilités.
Avec de la chance, la sœur de Kathy et son petit ami étaient chez eux. Nous avons reposé nos pieds et regardé la télévision. Il était dit que la tour 1 s’était effondrée peu après la tour 2 (je me suis souvenu que j’avais entendu un grand bruit lorsque nous étions sur la route mais je ne savais ce que c’était). Nous regardions Channel 2 et en bas de l’écran était affiché : « Le World Trade Centre attaqué et détruit ». Je ne pouvais pas croire ce que je pouvais lire. Nous n’étions pas une cible militaire, ni un aéroport,… Nous étions dans des bureaux avec de simples innocents. Pourquoi avoir mérité ça ?
Après un moment chez la sœur de Kathy, j’ai décidé de rentrer chez moi. Le métro ne marchait plus ni le tramway de Roosevelt Island. Qu’importe je suis rentré à pied. La sœur de Kathy et son petit ami m’ont proposé de dormir sur le canapé mais je voulais juste rentrer. C’était sympa mais je ne les connaissais pas. Je les ai remerciés et j’ai décliné l’offre.
Quand je suis arrivé à la station du tramway, c’était bien sur fermé. Sur la seconde avenue, ils avaient ouvert le pont Queensboro aux piétons. Je pouvais arriver à Roosevelt Island par Queens. J’ai suivi une foule. J’ai senti à ce moment-là des ampoules aux pieds. Cela faisait tellement mal que je boitais. Mon but était de rentrer chez moi coûte que coûte. En marchant, nous avons entendu le bruit d’un avion de combat au-dessus de nos têtes. Le ciel était vide et lorsque je regardais vers Manhattan, je voulais d’énormes fumées blanches. Le World Trade Center n’existait plus et la zone était devenue un gigantesque amas de feu et de mort.
Avec la masse de réfugiés traversant le pont et la destruction en fond, je ne pouvais pas croire ce que je voyais. C’était quelque chose que nous ne pouvions voir uniquement à la télévision lors de reportages dans des pays lointains. Nous échappions au chaos, à la guerre. Et aujourd’hui, 11 septembre 2001, le bouclier invisible qui nous protégeait des malheurs du reste du monde avait disparu. La guerre était à New York et personne n’avait prévu cela.
Après un périple de 7 heures, je suis enfin revenu à la maison. Mes pieds saignaient. Je n’aurais cru que voir mon appartement était aussi agréable. Comme je commençais à appeler tout le monde, j’ai réalisé que j’avais eu beaucoup de chances. Deux fois dans la journée, j’ai cru que j’allais mourir. Tous mes amis avaient également survécu. Rien d’autre n’était plus important.
Plusieurs jours plus tard, nous avons appris la mort de 11 personnes chez Empire ainsi que mon cousin Chris qui travaillait chez Canto Fitzgerald. Et encore aujourd’hui, je ne peux pas savoir si ces milliers de morts ont un sens pour tous ces salopards de l’autre côté de la planète. Pour eux, ils n’étaient que des chiffres. Il est incompréhensible qu’on puisse être aussi impitoyables au nom de Dieu. Les Etats-Unis ont fait face à une attaque de fanatiques. Avec les lunettes roses que nous portions dans les années 90, qui aurait imaginé que nous serions engagé dans une tragédie comme celle-ci ?
Why did the worst day of our lives start out so nice? Weather-wise, September 11th was beautiful. It was one of those days that you picture them having all the time in California. There literally was not a cloud in the sky. The weather man was promising a high of around 80 degrees.
That day happened to be a “suit day”. One day a week I used to wear a suit. Since we are allowed to dress down at Empire, I needed an excuse to get my nice clothes out of the closet so they wouldn’t get all dusty. It’s a nice way to hide that you might be interviewing too! On days like today when it was warm, I wouldn’t wear a full suit. Everything but the jacket. I really wish I wore a pair of sneakers that day.
I walked down to the subway at about 8:00. As usual I walked along the waterfront. This isn’t necessary on Roosevelt Island. One can just as easily walk down Main St in the middle of the island. However the view of the city would be blocked most of the way down. Or one can be really lazy and take the bus for all of 2 minutes. But I really like to take advantage of where I live. So when I walked to the subway, I would walk along the river. The view of the Manhattan skyline is awesome. You get the Empire State Building, the Queensboro Bridge, the UN…and the World Trade Center. Little did I know that this would be the last time I would see it from Roosevelt Island.
I got on the 6th Ave. Shuttle that runs from the island. I took that to W. 4th St. where I then switched trains. From W. 4th St., I had my choice. I could take the A, C or E trains. The preferred train was the E because it brought you closest to the mall underneath the World Trade Center. But if the A or C came first, I would take one of those. They dropped you closer to Chambers St. and added about 2 minutes of walking.
Almost 90% of the time, the E-train would come first. However, that morning nothing came for about 5 minutes. That may not seem like much time but on a New York subway platform, it can mean the difference between being relatively alone or sharing the platform with a couple thousand people. Finally an A train came. Little did I know that train and the otherwise annoying delay saved my life. I was one of the last people to cram into the door. I was probably viewed as one of those assholes that squeezes on when there’s no room. But that morning I didn’t care. (Do assholes ever care?)
I got off at Chambers St. and began the long walk to One World Trade Center. I walked through the underground mall just like I would do any other day. Between the mall and the lobby of Tower One, there was a bank of about 15 glass revolving doors. They were each separated by concrete columns that were the base of the columns that went all the way up the side of the building. The last thing I remember before the world changed forever was that I was thinking how empty the mall was. I was about 50 feet from the revolving doors when all of a sudden the lights went out for a second and came back on. I quickly glanced over at a cop in front of Banana Republic who looked up and reacted the same way I did. It’s not something you see every day but probably nothing to be alarmed about.
What I saw next happened so quickly I barely had time to react. I noticed that the lobby of Tower One almost instantly filled up with a rolling brown cloud from floor to ceiling. I stopped walking when all of a sudden – BOOM – the entire lobby exploded. The revolving doors in front of me just vaporized. Amazingly nothing hit me. There was a second of silence as everyone started to comprehend what happened. And then the all the running and screaming started. I have never run so fast in my life. Working in that building we had always known that if terrorists ever came back to the World Trade Center, they were going to finish what they started. So even though I was running away, I was convinced I wasn’t going to make it out of the mall alive. As everybody started to run, a lady next to me fell down. I stopped to help her but she got up on her own. So I continued to run.
I reached a point where I had to make a choice. The mall formed a “T”. I could make a left and go up an escalator to the street. But I knew in the panic people were probably getting trampled there. I could make a right and go up another set of stairs about 300 yards away. But if there was a larger explosion coming or we were breathing something chemical or biological in all the smoke, I could die before I made it there. So I ran straight ahead into the N/R subway station. I never slowed down as I was doing all this thinking. At the last second, I saw a guy running at top speed in my direction from my left. It was too late for either one of us to stop. We smacked into each other really hard, bounced off, never said a word and kept running in our separate directions. I couldn’t understand why he was running from that direction.
I was about to run down the stairs to the Uptown platform (where I knew I could get out to the street) when I ran into a crowd of people coming up the stairs. They were just frozen with terror in their eyes. Not once did I ever turn around to see what they were looking at behind me. But I knew it was bad. I yelled to all of them, “The lobby to One World Trade Center just exploded! Turn around! Get the hell out of here now!”
Somebody asked me “Was it a bomb?”
I told them “I don’t know. Just get out of here!”
Some people didn’t even hesitate and turned and ran. Other people just stood there in disbelief. I yelled at them again “Turn around! Run!”
I got to the bottom of the stairs where there was an underpass to go to the Uptown platform. There were more people down there asking me “What’s going on?”
I told them the situation too and told them to turn around and run. Somehow I appeared like the expert of the situation because some lady pointed to a flight of stairs to our right and asked me “Does this go up to the street?”
I don’t know what the hell I was thinking because I said “Yeah, I think so.” I started running up the stairs and everybody followed me. I won’t tell you the expletive I screamed when I got to the top of the stairs and realized that this was no exit. At the top of those stairs I had a choice, the Downtown subway platform or the mall. I think everyone lost faith in me because they actually started heading back into the mall. By this time smoke was starting to pour into the station. There was no way I was going back into that mall there, but I knew there was another exit down at the south end of the platform. So I pulled out my Metro Card, swiped it at the turnstile and got onto the platform. Only one person followed me. That was the lady that had asked me if the stairs went to the street.
We ran down to the exit at the south end of the platform. The only way out was to go back into the mall but it was right by stairs to the street. So we ran into the mall, up the stairs and out on to the street.
I really didn’t know what to expect when I got outside. When I did, the sky was black. There were burning pieces of paper, soot and debris coming down all over. I continued to run until I got across the street to a little park at the southeast corner of the World Trade Center complex. And then I looked up at the horror. At the top of Tower One were four or five floors completely engulfed in flames. Pieces of the building were falling off. There were more sirens than I had ever heard in my entire life.
I was totally out of breath and shaking uncontrollably. I had never come so close to getting killed in my life. Just then I felt my cell phone vibrating like I had a message. I took it out of my pocket and could barely hold it in my hand. It was even more difficult to dial because of the shaking. There was a message from my brother Geoff saying he heard on the radio that a small plane had hit the building. It’s amazing that they got the story on the radio that quick. But it was obvious that it wasn’t too accurate yet because his message did not reflect what I was seeing unfold before my eyes. From his description I was standing there thinking “Holy shit. He doesn’t even realize how serious this is.”
So I tried to call him back. No luck. I tried my mother and then my father and then Geoff . Again no luck. I kept calling them over and over and over again but could not get any of the calls to go through. Finally I lucked out. The phone was ringing at my father’s and then it went into voice-mail. Since he has the same voice-mail service I have, I knew it meant that he was on the phone probably trying to call me. So I left him a message. I don’t even remember what I said but I remember explaining how the lobby exploded just as I was about to go through the doors, telling him that I didn’t know when I would be able to talk to him again and asking him to spread the word that I was alive and OK.
As I hung up the phone, I heard people screaming around me. They were pointing up at the building and crying. I asked a guy next to me what was going on. I could see the fire raging at somewhere around the 90th floor of Tower One and pieces of the building continuing to fall. And this guy pointed up, “Look, those are people.” It was absolutely horrible. Some people appeared to still be alive and conscious as they were jumping. Others just fell lifelessly. One guy was in a suit and his body was falling parallel to the ground with his tie pointing straight up in the air. These were just regular people like you and me who went to work one day. And they died a horrible death because of it.
I really wanted to get in touch with my mother to tell her I was OK. But it was pretty obvious that the cell phone network was down. I remembered that my brother Gerald worked a block away but I couldn’t remember his number. I decided I would go to his building and see if I could find him. Then I could call my mother on his phone.
As I turned to walk away I heard a sound I will never be able to get out of my head. I could hear the sound of jet engines. It’s nothing you would normally think twice about as it’s just another loud sound you hear in New York. But not that loud and not in Lower Manhattan. The engines were screaming like they were being pushed to full throttle. I turned to look up at Tower Two and watched as the second jet plowed into the building about halfway up. A tremendous fireball shot out the side of the building as we instantly got hit with an intense blast of heat down on the street. The only thought going through my head was “It’s all over. I’m about to die.” Pieces of the building and the jet were coming down everywhere. Everyone standing in the crowd that a moment ago was almost shoulder to shoulder had now turned screaming and running for their lives. As I turned and ran towards Broadway I was just waiting for something to hit me in the back.
As I ran, I saw to my right that people were getting trampled when all of a sudden the person in front of me fell down. The rush of the crowd immediately pushed me down on top of him. And everyone behind fell down on both of us. I tried desperately to get up but there were too many people on top of me. All I could think of was that I was going to die there either being trampled or crushed by falling debris. But somehow I got out of the pile and ran across Broadway. Cars were driving through red lights but we weren’t stopping either. I would rather take my chances getting hit by a car then getting crushed by a chunk of concrete from 80 stories up.
I ran across Broadway and made a left on a small side street to hide behind a building. I couldn’t believe I was still alive. When it was clear that nothing else was coming down, I got out and walked down the street east. Who knew whether there were any more jets coming. It was then I decided to get out of Lower Manhattan. As I was walking, some guy must have seen me all out of breath and covered with soot. He asked me what happened. It was pretty clear that many people just a few blocks away had no idea. I told him about the lobby and seeing the jet hit Tower Two. He said “You should call your family.”
I told him “I’ve been trying. My cell phone isn’t working.”
He said “Why don’t you come into my building. You can use a phone there.”
The people in the lobby of the building were nice enough to let me use the phone at the reception desk. I called my mother. I told her my story quickly and said I was getting the hell out of Lower Manhattan. When I hung up, I noticed that everyone in the lobby was listening to me. I thanked the security guards and went on my way.
By the time I got to Water St. on the East Side, the streets were packed. It seemed as if every building had emptied out and nobody knew what to do or where to go. As I walked along, I overheard a group of strangers talking to each other trying to figure out what was going on. I heard one of them say “I heard a plane hit one of the towers.”
I corrected him and said “A plane hit both towers.”
One woman asked “One plane flew into both towers?”
I said “No. Two planes. One into each tower.”
She asked “How do you know this?”
I told her “I was there. I was just about to walk into Tower One when the lobby exploded. I was standing across the street from Tower Two when another jet hit that one. It’s really bad.”
I really didn’t want to stick around and chat. I was determined to get away from any tall buildings. It was at that point that I realized I was extremely thirsty. I mean the most thirsty I had ever been in my life. I decided to make a pit stop over at South St. Seaport to get some water. There weren’t any tall buildings that close to it so I figured I was relatively safe. As I walked in I noticed the bars were already open. People were there getting drunk. The temptation was overwhelming. I stayed in control and got a bottle of water. Then I started to walk uptown again.
As I was walking through the streets above the Seaport, I noticed that anybody with a car parked had the doors open with 1010 WINS playing loud enough for everyone to hear. There were crowds around each car. I couldn’t believe what I heard. They were commercial jets that flew into the towers. When I saw the plane hit Tower Two, I really thought it was something like a Lear jet. Looking back later I realized that those towers were so big, it made any jet look small in comparison. Plus I had never seen a jumbo jet fly that fast. But to think that there were actually innocent passengers on those planes was just too horrible to comprehend.
I got back over to Water St. and continued walking north. When I got to the Brooklyn Bridge, there was a woman standing out in the street directing traffic. People were still driving through red lights everywhere but at least this lady was trying to get things back in control. I then realized that she was an off-duty cop. I was about to cross the street in front of an entrance ramp to the Brooklyn Bridge when she yelled over to me and the other pedestrians to stop. I figured it was probably a good idea and did just that. But the crowd around me continued. So I wasn’t going to stand there like an idiot and watch them. I crossed too. And she yelled at the crowd “I told you to stop!” Nobody listened. It was getting crazy. I later heard some guy behind me mention to his friend that the crowd stopped when she motioned for her gun.
When I crossed the street again just north of the Brooklyn Bridge, I noticed that there was a clear view of both towers. I decided to stop and watch with the crowd that had gathered there. Not only were we watching history, but I wanted to watch the fire department put the fires out. Those were my buildings and I would have stood there all day at that point to watch them put them out.
Tower One was still engulfed. It looked like 4 or 5 floors were burning at a time and the fire just continued to move up the building. Tower Two only looked like there were maybe one or two floors burning. And it really looked like they were making progress in putting it out. From the northeast corner of that tower, it looked like there was fire literally “pouring” out of the building. Almost as if somebody was welding. My friend Patrick days later explained to me that it was probably molten steel from the support beams.
I started talking to this guy next to me. I was the only person in that crowd who was anywhere near the World Trade Center when everything happened. I started to tell him my story. I never got a chance to finish. I was talking to him when all of a sudden his jaw dropped. I turned to look as Tower Two started to lean toward the east. And then the whole thing went straight down. We were about five blocks away but the noise was deafening. When the building hit the ground, it was the loudest, most horrible sound I had ever heard in my life. We were standing there literally watching thousands of people die in front of our eyes.
The crowd screamed. A woman next to me fell to the ground and curled up in a ball crying. Her friends tried to pick her up but she wouldn’t move. This was a horror worse than anybody could have imagined. I really thought I was watching the beginning of the end of the world. The World Trade Center had stood at that spot since I was a little kid. And like everyone else, I was convinced those towers would stand there long after I was gone. I was wrong. I turned away and started crying. But all of a sudden shock kicked in and shut off all emotion. It was like a switch went off and a voice said “You have to survive and this isn’t helping.”
Then I saw the dust cloud about 30 stories tall squeezing down every street in Lower Manhattan. I was thinking that anybody in the path of that thing was probably going to suffocate. And then I saw it come around the corner at the base of the Brooklyn Bridge and start heading towards us. It was time to run again.
I went running towards the East River but when I saw that giant cloud of ash and debris coming towards us, I knew there was no way to outrun it. So I stopped. We were probably spared the brunt of it because of the wind direction. But you still couldn’t see more than a couple of feet. And God knows what the hell we were breathing. As the cloud enveloped us, there was a horrible silence. All that dust seemed to muffle every sound except for the closest people nearby. Sometimes it seemed like the only sound you could hear was people crying.
At this point I was really in shock. I had seen more horrible shit in an hour than the vast majority of people in the world would ever see in their lifetimes. The world as we knew it was over. And I just couldn’t feel anything anymore.
I walked uptown along the service road of the FDR. There were just people everywhere. I didn’t even look up as I walked. I was just in a daze and I couldn’t even think. I was all alone and for all I knew, I might not even make it to the end of the day. For all I knew, all my co-workers were dead. I had no way of getting in touch with anyone.
I continued to walk and walk and walk without paying much attention to where I was. All of a sudden I heard somebody say “Hey, when are those servers coming back up?” And I looked up and saw my friend John smiling with about 10 of my co-workers waiting for a pay phone. I almost knocked these guys over when I ran into them. It was truly the happiest moment of my life. Words can’t describe what it was like to see a group of familiar faces after going through all that horror. I was no longer alone. I was in a group of friends and we were going to get through this together.
We continued to walk along the FDR Drive. We could have walked into the streets in the center of Manhattan but there were just more targets there. So we figured we should stay on the outskirts along the FDR Drive as long as possible. We finally got to somewhere in the 20’s and decided to walk in. It seemed like the entire city was either in a car or on foot. I don’t know why anybody bothered to drive. Besides the emergency lanes that were set up, nothing was moving. The sidewalks were packed but at least people could move there.
Once we got to Midtown, we all started to separate. I stayed with John and another co-worker, Kathy. They each had to get to Grand Central which was on my way so I figured I would walk them there. I told them that if the trains weren’t running, they could come up and stay at my apartment. It was at that point that Kathy remembered her sister lived on 36th St. We decided to head over there to at least take a rest and figure out what we were going to do.
We had no idea what to expect at this point. How much were our lives about to change? Was there going to be a run on the banks? Empty supermarket shelves? Martial law, etc.? As silly as it sounds now, these really seemed like real possibilities.
We were in luck as Kathy’s sister and her boyfriend were home. We got to rest our feet and watch TV. We found out that Tower One had collapsed shortly after Tower Two. (I remembered that we had heard rumbling earlier on the FDR Drive and had no idea what it was.) And at that time it really hit home hard what had happened. We were watching Channel 2 and all along at the bottom of the screen it said “World Trade Center Attacked and Destroyed”. I couldn’t believe the words I was reading. I mean we weren’t a military target. We weren’t in an aircraft carrier or anything like that. We were in an office building filled with innocent people. Why did we deserve this?
After sitting at Kathy’s sisters for a while, I decided to press on. I wanted to make it home no matter what it took. I knew that the subway wasn’t running and the Roosevelt Island Tram probably wasn’t running either. So I knew that I was probably going to have to walk the whole way home. But I didn’t care. I had to get there. Kathy’s sister and her boyfriend offered to let me sleep on their couch if I couldn’t make it home. That was really nice because I had never met these people before in my life. I thanked them and told them I might take them up on the offer.
When I got to the Tram, of course it was closed. But I looked across Second Ave. and saw that they had opened the lower level of the Queensboro Bridge to pedestrian traffic. To get to Roosevelt Island, I was going to have to go to Queens. So I joined the crowd on the bridge. At this point, I really started to feel the blisters on my feet. They were hurting so bad, I was limping. I didn’t care. My goal was to make it home. As we walked across the bridge, every few minutes you could hear a fighter jet overhead. The sky was completely empty except for them. When I looked to my right toward Lower Manhattan, giant white plumes of smoke were blowing over Brooklyn. The World Trade Center was gone and in it’s place was a giant fire and death at an unimaginable scale.
And as I saw the mass of refugees crossing the bridge and the destruction in the background, I just couldn’t believe what I was looking at. This was something we had seen in newspapers and on TV our entire lives going on in other countries around the world. People escaping from war, misery. And today September 11, 2001, the invisible shield which protected us from all the evil things that went on in other places around the globe was gone. War had come to New York City. And nobody even saw it coming.
After a long, arduous journey of 7 hours, I made it home. My feet were bleeding as the blisters that were there were rubbed off. I never thought my apartment would look this good. As I began to return all the phone calls I got, I realized what a lucky person I was. Twice today, I thought I was dead. But I made it. And all of my closest friends at Empire had lived. And nothing else mattered more than that.
I came to find out in later days that we lost 11 people at Empire and my cousin Chris who worked at Cantor Fitzgerald. And to this day, I cannot figure out how the deaths of these innocent people made sense to some asshole on the other side of the earth who never met them before. They were just numbers. It’s all incomprehensible how evil people can be in the name of their God. But once again the United States is faced with an attack by fanatics. And just like in earlier wars, we are going to do what we have to do to defend ourselves. But with the rose-colored glasses we wore in the 90’s, who ever thought that we would be involved in something like this again?