L’illustration, la peinture et la bande dessinée font écho au tatouage. Chacun observe l’autre pour mieux s’inspirer. Adam VuNoir a de nombreux talents. Tatoueur, l’artiste américain a également réalisé la saga BD Daddy Bones (uniquement en anglais pour l’instant). Violence, humour et esthétique noir se mélange pour former un univers troublant. On pourrait presque entendre de la musique lorsqu’on parcourt les pages (macabres) de ce Daddy masqué.
Entretien avec Adam VuNoir.
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Comment avez-vous crée Daddy Bones ? La mort est-elle le personnage parfait ?
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Tout a commencé en 2016 avec un concept de tatouage que j’ai réalisé pour l’événement en l’honneur de l’artiste défunt Tom of Finland. Mais ce n’est qu’en 2022 que j’ai compris le potentiel de cette image. Mes grandes influences sont la pulp fiction, le film noir, l’âge d’or des comic books, les Fumetti Neri et tout l’esthétique autour du groupe de musique The Misfits. Ce concept de tatouage rassemblait tout cela.
Même si Daddy Bones a les attributs de la mort, il n’est pas la faucheuse. Il porte un masque car c’est un assassin. Il tue ceux qui selon lui méritent de ne plus de vivre.
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Mort, démons, araignées,…. Vos tatouages et vos bandes dessinées sont-ils également un hommage au bizarre ?
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Absolument. J’ai toujours dessiné l’étrange et je pense que mon travail reflète cette fascination.
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Etait-ce évident de réaliser des histoires en noir & blanc ?
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Oui. Le noir & blanc correspond parfaitement au ton de l’histoire et ajoute un aspect timeless du polar. Il y a quelque chose à la fois de pure et cru. Sans couleurs, le lecteur se concentre avant tout sur l’histoire.
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Malgré son masque de crâne, Daddy Bones est un beau mec. Est-ce finalement un héros ordinaire ?
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Je le vois comme quelqu’un qui défie l’archétype du héros classique. Daddy Bones n’a pas les canons classiques de beauté. Il n’est pas là non plus pour vous sauver la vie. Il a juste de l’allure. Daddy Bones est vraiment un anti-héros, pure produit de la ville. Pas un symbole d’espoir.
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Avec Daddy Bones, vous avez pu travailler avec d’autres artistes. Vous appréciez ces associations ?
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Il y a une vraie énergie qui s’y dégage. Les autres artistes apportent une certaine touche à mon univers. Je ne voulais pas avoir de règles établies. Mes bandes dessinées évoluent avec les détails. Chaque chapitre a un look différent. Je voulais que ce projet BD s’enrichisse avec l’influence des thrillers yakuza, des films d’horreur tout comme les caractéristiques des vieux comic books. Inviter des amis et des artistes étrangers à travailler ensemble ne pouvaient apporter que du bon à Daddy Bones.
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Cela vous arrive de rire en imaginant vos dessins et tatouages ?
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Bien sûr. Il y a toujours beaucoup d’humour. Si je ne trouve pas cela drôle, je ne le fais pas.
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Vous aimez l’exercice du lettrage ?
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Absolument. Le lettrage comme les titres en disent beaucoup. Par conséquent, il est essentiel de s’appliquer. J’ai beaucoup étudié les vieux comics pour trouver les bons caractères. Même les bulles sont réfléchies. Je prends autant de plaisir que de dessiner.
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Les femmes sont-elles des personnages clés dans votre univers ?
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Par leur complexité, elles sont des figures majeures de ma saga. Elles ne font pas partie du décor. Loin de là – même si cela ne se voit pas au premier abord. Les personnages féminins évoluent, grandissent tout au long de l’histoire.
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Vous aimez également faire de l’animation ?
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J’ai notamment réalisé ce dessin animé pour le chapitre 3 : « Booger Sugar » : https://youtu.be/FfkuIsDCPoY?si=1nvUEA4ZeO4VVN6I
A côté de Daddy Bones, je réalise également de la musique avec des artistes plein de talent. Vous pouvez écouter tout cela ici :
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