Pour tous les âges et pour toutes les époques, « Le Hobbit » (1937) reste le grand classique de la fantasy moderne. Par ce livre incroyablement inventif et introduction à la saga du « Seigneur des Anneaux », J.R.R. Tolkien familiarise le grand public avec la Terre du Milieu. Cette grande aventure va permettre à Bilbo le hobbit de trouver du courage, de l’audace mais aussi des amis parmi les nains et le sage Gandalf.

Richement illustré par Tolkien lui-même, « Le Hobbit » est un récit du merveilleux. Dans une édition parue cette année (éditions Bourgois), la dessinatrice britannique Jemima Catlin accompagne brillamment le récit. Avec ses illustrations, Bilbo fait peau neuve.

Entretien par-delà la Comté avec Jemima Catlin.

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Vous avez commencé à explorer l’univers de Tolkien avec « Roverandom » (1927). Etait-ce le départ parfait selon vous ?

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J’ai en effet fait le choix d’illustrer « Roverandom » en tant que sujet d’étude à l’université. L’histoire regorge de lieux incroyables et de personnages si uniques. Ce fut un vrai plaisir de retranscrire « Roverandom » en dessins.  

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Vous avez lu « Le Hobbit » durant votre jeunesse. Avez-vous justement puisé dans vos souvenirs afin d’illustrer le livre ?

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Oui. Mon travail est clairement influencé par mon imagination. Je me suis également inspirée des propres dessins de Tolkien. Je voulais être certaine que les illustrations soient en accord avec la vision de l’auteur sans écarter ma propre interprétation de l’histoire.

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« Le Hobbit » a été illustré maintes et maintes fois. Peut-on tout de même y apporter une certaine originalité ?
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Les seules illustrations que j’ai pu voir sont celles réalisées par Tolkien lui-même. Je n’ai pas cherché à étudier d’autres.

Enfant, j’ai été une grande fan des albums d’Astérix. Je pense que cette influence m’a permis de trouver le bon visuel pour les nains du « Hobbit ». Ils ont un côté gaulois. Certains de mes livres sont influencés par ce que j’aimais quand j’étais enfant.

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Comment avez-vous trouvé le visage de Bilbo ?

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J’ai simplement repris les propres illustrations de Tolkien. Pour les détenteurs des droits des livres, j’ai dû dessiner une esquisse de Bilbo. Je l’ai représenté plus jeune. On m’a demandé de corriger cet aspect. J’ai donc vieilli Bilbo et cela a convenu à tout le monde.


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La rencontre entre Bilbo et Gollum est un moment majeur du livre. Comment avez-vous imaginé les illustrations ?
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La scène des énigmes fut assez difficile à retranscrire car il s’agit d’une conversation entre deux personnages. Il a fallu que je fasse appel à mon imagination. J’ai notamment dessiné des bulles pour montrer quel était le sujet de conversation.

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Gobelins, orcs, araîgnées géantes, dragon… Les monstres sont-ils les sujets les plus passionnants à dessiner ?
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Oui car ils donnent plus de place à l’imagination. Vous pouvez aller si loin que personne ne peut pas faire le jeu des comparaisons avec d’autres illustrateurs.

Ce fut une sacrée épreuve de représenter les gobelins. Je me suis inspirée de gargouilles que l’on retrouve dans certains vieux édifices. Smaug le dragon fut plus facile à dessiner car Tolkien l’a parfaitement représenté.

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Le fait de vivre dans la campagne anglaise vous donne une certaine inspiration ?

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Je vis en effet dans le comté de Dorset (Sud-Ouest de l’Angleterre). Certains endroits m’inspirent clairement. Il y a notamment cette image où Bilbo monté sur son poney regarde à nouveau la Comté. Le paysage est inspiré du sommet de Gerrard’s Hill près de Beaminster. On retrouve encore ce paysage dans la dernière illustration de Bilbo, Balin et Gandalf. On peut y voir une image en haut de la cheminée.

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Quand vous lisez « Le Seigneur des anneaux » (1954-1955), pensez-vous à dessiner quelques images ?

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Oui. J’adorerais illustrer « Le Seigneur des anneaux ». J’adorerais notamment dessiner les Ents, ces créatures-arbres. J’aimerais également illustrer « Une fête tant attendue », premier chapitre du « Seigneur des anneaux ».
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