Intérieurs richement décorés, femmes élégantes et assurées et références artistiques… Les tableaux d’Elka Leonard brillent de mille feux. Comme face à l’objectif d’un photographe, ces femmes peintes fixent notre regard et les couleurs semblent faire écho à une vie à la fois vécue et fantasmée.

Entretien avec Elka Leonard, artiste peintre actuellement présentée à la Biennale de Venise.

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D’où vient votre fascination pour le dessin des femmes ?

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La figure féminine a toujours occupé une place essentielle dans ma peinture. Je m’efforce de n’accomplir que ce qui résonne avec mes propres désirs, sans laisser le regard des autres influencer mes choix. Les femmes que je peins, insensibles aux jugements extérieurs, maîtresses de leur destin, forgent leur propre chemin en ignorant les conventions sociales. Mon travail est aussi une réflexion sur mon propre parcours en tant que femme.

Dans mes œuvres, il y a toujours des histoires. J’intègre à chaque fois des détails et des références. Parfois, le spectateur interprète autrement. Qu’importe – j’ai toujours voulu allumer l’imaginaire des gens.

Je pars toujours d’un sujet très précis mais si l’œuvre prend du temps à se faire, des modifications ou de nouvelles trajectoires peuvent apparaître. Tout dépend également de mon état d’esprit. J’aime me laisser guider par mon imagination.

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Y’a-t-il une part d’autoportrait ?

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Ce que j’ai vécu m’influence. Comme une thérapie.

J’ai toujours l’envie de vivre dans des univers particuliers. Je suis sans cesse en recherche. J’aime les couleurs, le mélange des couleurs et même l’accumulation. Le rouge feu est toujours très présent. Je n’ai jamais apprécié le minimalisme. Alors que l’écriture peut me rendre triste car il y a une part de nostalgie et de mélancolie, lorsque je peins, je suis toujours positive.

Toutes mes œuvres commencent par un écrit. La poésie, une conversation dans la rue, une odeur vont m’influencer. Je vais par conséquent écrire avant de dessiner.  Les mots sont d’ailleurs parfois présents dans la toile. Cela peut perturber le spectateur mais l’écrit montre de l’énergie.

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Il y a une multitude de femmes dans vos tableaux. Pourquoi une telle multiplicité ?

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C’est une façon de raconter plus. Mon ambition est aussi de représenter des arrêts sur image. Il y a certes beaucoup de personnages mais au final, c’est souvent toujours la même femme. Elle est juste représentée dans des espaces temps différents.

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Quel est l’apport de la bande dessinée dans votre travail ?

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90%. Très jeune, j’ai découvert les dessins de Milo Manara. Depuis, son influence ne m’a jamais quittée. La bande dessinée nécessite une structure précise et comme elle, mes tableaux représentent une histoire continue.

La photographie, la publicité, la philosophie, la musique m’inspirent également.

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Quelle est la place de l’homme dans vos tableaux ?

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Même s’il n’est pas sans cesse représenté, il y a toujours un dialogue entre les hommes et les femmes. Dans mes œuvres, les personnages sont centraux. Le décor ne fait que les accompagner.

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Où voulez-vous aller artistiquement à présent ?

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Je souhaite exposer de nouveau à New York. Une ville artistiquement très stimulante qui a une énergie unique.  

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