« Dans l’espace, personne ne vous entendra crier » est une des accroches les plus célèbres de l’histoire du cinéma. Elle vient d’un des plus grands films de science fiction « Alien » (1979) réalisé par Ridley Scott.
Les critiques ont vu dans ce film des connotations sexuelles freudiennes et le long métrage surprit les spectateurs quand ceux-ci réalisèrent que Ripley jouée par Sigourney Weaver était la seule survivante humaine. La victoire surprise de l’héroïne arriva même à plaire.
Dr. Rebecca Bell-Meterau de Texas State University nous en dit plus sur les aspects sexuels et féministes d' »Alien », film qui continue d’alimenter de nombreux débats.
La plupart des films de science-fiction et de fantaisie représentent la femme comme la compagne du héros. Qu’est-ce que Ripley a apporté à la cause féministe?
Le réalisateur Ridley Scott et l’actrice Sigourney Weaver voyaient ce film comme une contribution avant-gardiste de la pensée féministe. Etant la figure principale du film, le personnage de Ripley a fait sensation car elle était une personnalité féminine atypique. Elle ne pleure pas, n’hésite pas, ne se plaint pas et ne flirte avec aucun homme. Le seul côté sexy est lorsqu’elle se met en sous-vêtements durant le dernier affrontement avec l’alien. Mais durant tout le film, elle est la force et a la bonne attitude qu’à en général le héros masculin dans bon nombre de films. En plus, elle est la seule survivante humaine ce qui détourne l’image de la femme secourue par un homme. Sa position en tant que personnage principal dans un film à grand budget est une contribution importante à la cause féministe dans sa lutte pour l’égalité des sexes et financière.
La scène où Kane est attaqué par le face-hugger est une des plus célèbres d' »Alien ». Le lieu est clairement un espace inhospitalié pour les humains. Qu’est-ce que représente le face-hugger dans ce vaisseau perdu?
Ridley Scott, Dan O’Bannon, Ron Shusett, et H.R. Gieger avaient tous le souhait de faire un film comme le plus dérangeant possible. Cette scène est un « viol » oral de Kane tout comme la naissance de l’alien à fortement choqué dans le monde entier le public et en particulier les hommes. Mettre en scène l’homme dans une position passive faisait partie de cette stratégie.
Le face-hugger, ressemble à une affreuse créature marine (et souvent associé aux organes
génitaux féminins), et en plus à une forme phallique capable de faire des pénétrations orales. On retrouve ici la théorie de Freud du « vagin denté ». Ce monstre androgyne rend le spectateur soit inquiet, soit dégoûté soit effrayé. Cela dépend du caractère psychologique et du sexe de la personne. Le face-hugger semble représenter l’adaptabilité de l’alien qui mélange les caractéristiques masculins et féminins. Il s’adapte pour survivre, se reproduire et détruire toutes les autres formes de vie.
L’officier Ripley et le capitaine du Nostromo, Dallas, ont une relation tendue entre eux. Dans le script original, ils étaient pourtant amants. Sont-ils victimes d’une confusion sexuelle?
Je ne dirais pas qu’ils sont victimes de confusion sexuelle mais ils sont en rivalité à cause de la forte personnalité de Ripley. Le scénario a en effet été modifié afin d’effacer les aspects typiques des personnages féminins dans les films de science-fiction. Ripley devait avoir une histoire avec le capitaine Dallas mais ce fut abandonné afin de montrer que Ripley était indépendante de son capitaine. Dallas fait presque penser qu’il fait partie d’une autre époque où les hommes commandent et où les femmes obéissent, se soumettent au leadership masculin sans poser de questions. Le choix même du nom de « Dallas » n’est pas une coïncidence. C’est une sorte de cow-boy tout droit sorti d’un western. Ripley, quant à elle, ne semble pas hostile aux hommes autoritaires mais n’accepte pas de se laisser faire.
-Le xénomorphe est-il masculin ou féminin? Que révèle-t-il de ses victimes?
C’est une question intéressante et elle revient souvent. Cela reflète notre propre tendance culturelle à penser binaire. L’équipe de tournage a choisit de bouleverser notre mode de pensée en proposant autre chose. Le xénomorphe est une figure androgyne focalisée uniquement sur sa survie. Bien qu’elle a des parties de son corps qui pourraient faire penser qu’elle est masculine ou féminine, la créature n’est aucun des deux. Ce mélange des genres le rend plus fort et plus horrible pour les humains. Les codes sexuels sont bouleversés. Parfois, Ripley dit « elle » pour parler de l’alien mais c’est une erreur. C’est peut être juste une façon de répondre psychologiquement à la créature. L’alien ne semble pas avoir besoin de mâle pour se reproduire ou survivre.
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Même si le personnage de Ash est finalement un androïde, il possède des caractéristiques d’un violeur et d’un misogyne. Selon vous, représente-t-il l’inquiétude masculine face à un avenir avec une égalité des sexes?
Ash est une créature conçue pour maintenir une certaine forme de domination masculine. Il est la technologie au service du système capitaliste impitoyable et brutal. Le profit et la domination doivent règner à tout prix. C’est ironique que l’ordinateur « Maman » (Mother) soit une machine froide pour la Compagnie contrôlée pour les hommes. En même temps, il y a quelque chose de flou, d’asexué et impotent avec Ash. Il n’a pas de pénis ce qui l’empêche de « violer » Ripley. Par conséquent, il va enrouler un magazine porno et l’enfoncer dans la gorge de Ripley. Réalisé en 1979, le film ne pouvait pas montrer des scènes de viols mais ce moment fait comprendre aux spectateurs qu’il s’agit d’un viol oral. L’équipe du film a dit qu’il y avait le souhait de déstabiliser.
Quelles sont les différences entre Ripley et Lambert, l’autre personnage féminin du film?
Ripley est plus calme et plus lucide mais les différences mettent du temps à émerger. Ripley est ignorée par Ash l’androïde qui utilise l’autorité « scientifique » pour se défendre. Dallas, en tant que supérieur hiérarchique, ignore les réclamations de Ripley qui souhaite suivre le protocole. En plus d’être réaliste, Ripley réagit différemment à l’horrible naissance de l’alien. Les deux femmes semblent indifférentes aux commentaires grossiers des hommes de l’équipe. Mais il est clair que Ripley a une volonté de fer comparée à Lambert. L’actrice, Veronica Cartwright, devient hystérique lorsque le petit alien sort du ventre de Kane. Ridley Scott a tourné cette scène en une seule fois et n’a pas raconté en détails ce qui allait se passer. Les cris de Cartwright sont authentiques. Il est dit qu’elle fut si traumatisée par la scène qu’elle ne put aller déjeuner après le tournage de la scène. Le personnage de Sigourney Weaver reste tout le long du film fort avec un minimum d’émotions. Même à la fin.
L’artiste Giger qui a conçu l’alien a dit que « les monstres viennent de nos cauchemars ». La grossesse et la confusion des sexes sont-ils nos plus grandes peurs?
Tout ce qui traite de la sexualité amène du désir ou de la révulsion selon l’analyse et le contexte. Dans les films d’horreur et de science-fiction, la sexualité est souvent perçue comme dangereuse et la naissance comme monstrueuse. Elle est inquiétante notamment dans « Rosemary’s baby » (1968) de Roman Polanski et un grand nombre de religions et de mythologies traite de relations sexuelles et de naissances mystérieuses comme des éléments fondateurs. La culpabilité et la peur sont omniprésentes dans nos instincts les plus primaires et les plus forts en particulier dans le désir sexuel. La punition est bien souvent une caractéristique de ce plaisir. La confusion sexuelle ou l’ambiguïté sont également condamnées par la superstition et l’angoisse au sein de nos sociétés même si dans la Grèce ancienne, chez les Indiens d’Amérique ou au sein de d’autres cultures, le pouvoir des figures androgynes étaient reconnues et acceptées.
Giger connaissait bien ce sujet et il est clair que ses œuvres reflètent ses propres peurs et angoisses. Il les utilise afin de provoquer des sentiments de malaise, de peur et même de terreur aux spectateurs.
Ripley est-elle finalement un objet sexuel pour le public avec la scène de fin où dénudée elle se retrouve face à la créature?
Je ne le pensais pas au départ mais après une analyse plus poussée, je ne peux que dire oui. La caméra et la musique amènent à une vision et un climat érotique. Si vous écoutez cette scène sans l’image, on pourrait penser qu’il s’agit d’une scène de sexe. Le fait que Ripley soit dénudée apporte plusieurs visions selon le spectateur. Pour beaucoup de femmes, la scène créée un sentiment de vulnérabilité extrême. Aucune femme ne veut rencontrer de monstre de l’espace lorsqu’elle est en sous-vêtements. Beaucoup de spectateurs hommes réagissent différemment. La caméra filme en plongée et se concentre sur l’entrejambe de Sigourney Weaver. Vêtue d’un léger maillot de corps qui laissent entrevoir ses mamelons, sa petite culotte, à la mode à l’époque, laisse également peu de place à l’imagination. Le corps de Sigourney Weaver a fait fantasmer beaucoup de garçons. Le fait que cet aspect érotique se passe au milieu d’un terrible combat avec un alien hideux provoque de la terreur et rend mal à l’aise le spectateur. De plus, la musique, les gémissements et la lourde respiration de Ripley ont participé à une des scènes les plus impressionnantes de l’histoire du cinéma.
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La figure de la mère est centrale dans la saga Alien. Dans « Aliens », y’a-t-il un conflit de mères entre Ripley et la reine alien?
Le film de James Cameron est plus conventionnel et stéréotypé concernant le genre et ce changement n’a pas plu à Sigourney Weaver qui préférait la subtilité et l’originalité du film de Ridley Scott. L’affrontement des mères (l’alien et Ripley) a crée une situation plus facile à identifier pour le spectateur. Cameron est un maître des grands spectacles populaires mais le premier « Alien » est unique car il a su créer une nouvelle forme d’héroïne et de nouvelles problématiques. Le vrai monstre est l’avidité qui met le profit avant les humains. Ceux-ci affrontent un monstre géant qu’est la Compagnie. Vision déjà traitée par Joseph Conrad qui dénonçait les actions du colonialisme qui duraient depuis des siècles.
Depuis le XIXème siècle, l’espace est surtout un univers très masculin et européen. Pensez-vous qu’il s’agit d’un microcosme de nos sociétés humaines?
La science-fiction tente d’imaginer le futur de nos mondes mais elle finit toujours par refléter les sociétés humaines d’aujourd’hui. Lorsqu’on tente d’imaginer le futur, on s’inspire même du passé comme dans le roman « La servante écarlate ». Peut être parce que le conflit est au centre de nos narrations, nous y voyons uniquement des tentatives de descriptions d’utopie. Au lieu d’un futur, beaucoup de nos problèmes sociaux sont décrits tels que l’inégalité femmes-hommes ou l’inégalité sociale et économique.
‘ALIEN’, FEMINISM & SEXUALITY
‘In space, no one can hear you screaming’ is one of the most quoted timelines in film history. It is a tagline for one of the greatest science fiction films, Alien (1979) directed by Ridley Scott. Critics have analyzed Alien‘s sexual Freudian overtones and the movie really surprised audiences when they realized Sigourney Weaver (Ripley) is the only human survivor and finally enjoyed that unexpected empowerment of the female character.
Dr. Rebecca Bell-Meterau (Texas State University) tells us more about the sexual & feminist aspects of Alien, a film of hot debate amongst film theorists.
Most science fiction and fantasy films depict woman as the helpmate to man. Alien is the first SF movie with a woman as a hero. What did Ripley bring to the feminist cause?
Both director Ridley Scott and actress Sigourney Weaver viewed this film as a ground-breaking contribution to feminist thought. Ripley’s character caused a sensation because she was such an atypical female figure—calmly in charge through much of the film. She did not cry, dither, whimper, fall down, flirt with or defer to the men in the crew. Although there are a few parts of the film that place her as the object of the male gaze—most notably when she strips to her underwear during the last orgasmic battle to expel the alien—but throughout most of the film, she has the strength and no-nonsense attitude of the usual masculine hero or leader. In addition, she is the lone human survivor, which defies the usual trope of the woman being rescued by a man. Her position as the central figure in a major franchise is an important contribution to the real-world feminist cause of gender equality and financial equity.
The scene when crewmember Kane is attacked and impregnated by a Face-hugger is one of the most famous ones of Alien. It is clearly an environment that was inhospitable to humans. What does the Face-hugger symbolize especially in this lost spaceship?
Ridley Scott, Dan O’Bannon, Ron Shusett, and H.R. Gieger all helped make the film as psychologically disturbing as possible, and the oral “rape” of Kane, as well as his alien childbirth scene, contributed to this intentional discomfort for viewers, especially males. Placing the male in a passive position was part of this strategy, and the imagery of the Face-hugger combines the hideous visual resemblance to some sort of sea creature (often associated with female genitalia) with the phallic imagery of oral penetration. There is also a good dose of Freud’s “vagina dentate,” the toothed vagina scattered throughout. This androgynous monster made every viewer feel at least some degree of anxiety, disgust, revulsion, or fear, depending on the personal psychology and gender identification of the viewer. The Face-hugger seems to represent the adaptability of the alien, which blends male and female characteristics with an indomitable will to evolve and adapt in order to survive, reproduce, and prevail over all other life forms.
Warrant officer Ripley & Nostromo’s Captain Dallas have a pretty fractious relationship. In the original script, they were even lovers. Are they victims of sexual confusion?
I would not say these characters are victims of sexual confusion, but they do have some rivalry as a result of Ripley’s strong personality and confidence. Changes were made to the original screenplay to remove any resemblance to the standard treatment of female characters in science fiction and in film, in general. Originally, Ripley was depicted as having a romantic relationship with the Captain, Dallas, but this aspect of their relationship was eliminated in order to make her seem more authoritative and less dependent on the male captain. Dallas seems almost like a throwback to an earlier age, when men expected to be in command, with women obeying and submitting to male leadership without question. The choice of the name “Dallas” is no accident, since he behaves like a cowboy from an old western movie. Ripley doesn’t seem excessively hostile or defensive in relation to pushy men, but she doesn’t take any guff or suffer fools gladly.
Is the xenomorph a male or a female figure? What does it reveal about its victims?
This is an interesting question, and one that comes up frequently. It reflects our own cultural tendency to think in binary terms, but the filmmakers intend to stretch our thinking into alternative possibilities. The xenomorph is an androgynous figure, bent on survival above all else. Although it has body parts and versions of itself that may look masculine or feminine from a human perspective, one of the things that makes this creature “alien” is the fact that is is neither male nor female. Its combination of sexual characteristics makes it stronger and more horrifying for humans used to a clear delineation between males and females. Sometimes Ripley refers to the alien as “she,” but this may not be accurate; it may simply represent her own psychological response to the creature. This alien does not seem to need a “male” alien counterpart in order to reproduce or survive.
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Although Ash is finally an android, he also has some characteristics of a rapist & woman hater. To you, does he represent the male’s anxiety towards a future of sexual equality?
Ash is definitely a creature designed to maintain a particular form of male dominance. He’s the technology that serves a brutal and ruthless capitalist system, in which profit and domination are the ends used to justify any means whatsoever, no matter how brutal. It is ironic that the computer “Mother” is a cold and heartless tool for this same enterprise, which is configured as masculine, just as Ash is. At the same time, there’s something a bit fussy, asexual, and impotent about Ash. He doesn’t have a real penis with which to “rape” Ripley, so he uses the rolled up girly magazine to try to shove down her throat. Made in 1979, the film cannot depict the more sexually threatening acts of vaginal or anal rape, but it uses oral rape effectively to create anxiety, revulsion, and fear in the audience. The filmmakers indicated that they wanted to deliberately exacerbate this response of discomfort.
What are the differences between Ripley and Lambert, the other female character?
Ripley is more calm and clear-headed, but the differences between the two figures take a while to emerge. Ripley is overridden by Ash (an android), who seems to have the authority of “science” on his side. Dallas defers to his command and ignores Ripley’s rational insistence on following standard protocols. Other than this initial display of Ripley’s level-headedness, she and Lambert don’t appear to be all that different until the infamous alien birth scene that takes place as the crew is eating. Both women seem to cope with crude comments from the male crew members with a nonchalant indifference. It soon becomes apparent, however, that Ripley has a will of steel, in contrast to Lambert. Veronica Cartwright’s Lambert is reduced to a hysterical puddle of tears as soon as she witnesses the emergence of the small alien from Kane’s belly. Scott shot this scene in sequence and didn’t inform the actors in detail what the scene was going to look like, so Cartwright’s screams were genuine. Reportedly, she was so traumatized by the scene that she relieved herself of her lunch as soon as they stopped filming. Sigourney Weaver’s character was strong and displayed only minimal emotion throughout the film, even during the dramatic climax.
Alien artist Giger said « Monsters came from my nightmares ». Are pregnancy and sex-confusion part of our greatest fears?
Anything that pertains to sexuality may elicit either desire or revulsion, depending on its depiction and context. In horror and science fiction, sexuality is always depicted as dangerous territory, and birth is often monstrous. Pregnancy became suspect long before Roman Polanski’s Rosemary’s Baby (1968), and a number of religions and mythologies feature mysterious sexual encounters and mysterious births as foundational events. Guilt and fear surround our most basic and powerful human instincts, particularly sexual desire, and punishment is often a feature of any depiction of indulgence in this essential activity. Sexual confusion or ambiguity is also often surrounded by superstition and anxiety, in narratives and social practices, even though the ancient Greeks, native American Indians, and other cultures recognized the power and potential of androgynous figures. Giger is sophisticated in his use of sexual imagery, and it is clear that he draws on his own fears and anxieties in order to effectively trigger the emotions of unease, fear, and terror in his audiences.
Is Ripley finally also a sexual object for the audience with a near-nudity scene at the end of the movie?
At one time, I thought not, but after more considered analysis, I say simply, yes. The camera and soundtrack definitely create a stimulating visual and aural display that mimics sexual arousal and climax. If one listens to sound with no visuals, one might wonder if it is a sex scene at certain points. Ripley’s disrobing creates several responses, depending on the viewer. For many women, it creates a feeling of extreme vulnerability. No one wants to encounter a space monster when one is not fully dressed in a space suit, so for every moment Ripley is in her underwear, the scene creates greater anxious excitement for female viewers. Most male viewers are excited for completely different reasons, as the low camera angle places Weaver’s crotch squarely in the middle of the frame. Clad only in a skimpy white singlet that reveals erect nipples underneath and a tiny triangle of her low-cut panties, fashionable at the time, Weaver’s body offers the boy’s dream of a Dave Matthews’ song. The fact that this is set in the midst of a ferocious battle with a hideous alien produces terror that distracts many audience members from any guilt over the sexual subtext, and the response of fear acts synergistically with sexual arousal to heighten both responses. Undergird all of this with a panicky soundtrack including moans, groans, and heavy breathing, and Scott achieves one of the most exciting climaxes in film history, so to speak.
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The mother figure is central in the Alien franchise. In Aliens, is there a mother conflict between Ripley & the Alien queen?
James Cameron’s Aliens was definitely more conventional and stereotypical in its depiction of gender, a change that did not particularly please Sigourney Weaver, who preferred the subtlety and originality of Scott’s original film. By casting the alien and Weaver’s character as dueling mothers, the film created a situation that viewers could identify with more easily. Cameron is a master of big spectacles that appeal to popular audiences, but the original Alien was unique in creating a new kind of heroine and a different focus for conflict. At its base, the real monster is greed, which places profit before the humans who struggle to overcome the giant faceless monster of the Company, which behaves not unlike Joseph Conrad’s vision of the colonialist enterprise during previous centuries.
Since the 19th century, Space is very male and European. Do you think it is a microcosm of our human societies?
Science fiction attempts to depict future worlds, but it always ends up reflecting our current human societies. When it tries to envision the future, it may even go further back into the past, as we see in a dystopia like ‘The Handmaid’s Tale’. Perhaps because conflict is at the center of traditional narratives, we see only occasional attempts to portray a futuristic utopia. Rather most visions of space reveal a dystopic future that includes many of our current social problems with inequality, whether they focus on gender, economic, or other unjust social imbalances.