Avec son style inimitable et son humour décapant, la dessinatrice Coco a encore frappé fort. Jusqu’au 27 avril prochain, vous pouvez admirer son exposition Histoires naturelles à la Galerie Arts Factory à Paris. Vous pouvez également lire « Fantaisies folliculaires« , nouveau livre chez BD Cul. Il y a des points communs entre ces deux actualités : l’Amour de la nature. Nous on raffole… Après avoir échangé sur l’unique « Dessiner encore », c’est le temps de rire de ce qui nous fait jouir…

Entretien avec Coco.

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De par le plaisir qu’elle procure mais aussi ces excès, est-ce la sexualité qui vous fait le plus rire ?

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C’est un sujet qui peut être libérateur, jouissif. Dans mon travail de dessinatrice de presse, ce large thème  arrive souvent de manière grave l’actualité, comme les affaires de violences sexuelles envers les femmes, les viols du Hamas, le non-consentement …  J’utilise l’humour grinçant , celui qui dénonce. Avec « Fantaisies folliculaires » et Histoires naturelles, c’est bien plus léger. Le travail y est par conséquent plus détendu voire récréatif.

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Après « Dessiner encore » et le stress quotidien de fournir un dessin humoristique pour Libération, le livre « Fantaisies folliculaires » était donc une récréation nécessaire ?

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C’est un autre travail. Lorsque vous êtes dessinateur de presse, vous devez saisir l’actualité et proposer un « pas de côté » humoristique ou au moins caustique.

J’avais le souhait depuis longtemps de réaliser un livre BD Cul. J’avais eu la chance d’avoir carte blanche dans celui de Willem. Suite à cette participation, j’ai osé demander à l’éditeur d’en publier un moi aussi. Il a accepté.

Je dessine pour la presse dans la journée. Le soir, je me permets de faire autre chose. Dessiner à la tombée de la nuit c’est de plus une ambiance particulière. « Fantaisies folliculaires » a été une respiration après des journées d’actualité assez denses.   

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Est-ce l’album de la maturité ?

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Non (rires).  C’est même un livre avec des passages assez régressifs. J’ai foncé dans mon délire. Je dirais plutôt que « Fantaisies folliculaires » a un côté sale gosse. Willem m’a envoyé un message après avoir vu l’exposition en indiquant qu’il avait bien ri mais qu’il ne s’attendait pas que ce soit aussi trash. Venant de lui, c’est un compliment (rires).

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Pistils géants, glands à dévorer, morve en folie, fesses-poitrines,… L’exercice vous a fait plus d’une fois rire ?

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Je me suis vraiment amusée à pousser le bouchon le plus loin possible. La sexualité c’est aussi des fluides qui sortent de nos corps.  L’idée des hommes boules est par exemple très absurde mais c’est aussi un rappel de mes dessins du « Banquet – d’après l’œuvre de Platon » (2019).

On retrouve des thèmes qui me sont chers. Et on voit dans les dessins comme je suis attachée à la préservation de la faune et de la flore. 

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Ce fut une joie de parodier quelques chefs d’œuvre comme « Le Cauchemar » ou « Le déjeuner sur l’herbe », « Le Cauchemar »,… ?

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J’aime beaucoup illustrer et interpréter des peintures. Pour « Dessiner encore », on peut y voir  « La grande vague de Kanagawa » (1830) par Hokusai. L’exercice est un classique  mais pour « Fantaisies folliculaires », je voulais casser ses codes classiques. 

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Quel est votre animal préféré ?

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Absolument toute la biodiversité me fascine mais j’ai un fort intérêt pour les céphalopodes. Ce sont des animaux intrigants, incroyables.  

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Pourquoi avez-vous eu l’idée de l’album de philatélie ? 

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L’été dernier, je me promenais dans une brocante et j’ai trouvé un album de de collection de timbres. J’en avais moi-même durant mon enfance et j’ai aimé l’idée. J’ai commencé à dessiner et fabriquer à la main des faux timbres, pour déconner, puis j’ai décidé de remplir complètement l’album. J’ai réalisé 380 petits dessins avec des séries de nains de jardin ou encore de vierges Marie. Il y a vraiment à boire et à manger. Vraiment pour créer une collection inédite. 

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Menaces en tout genre, montée des extrémismes, peines à jouir, Donald Trump,… La meilleure réponse est-elle finalement le retour à la nature et plus de légèreté ?

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La liberté est une lutte permanente. Il est nécessaire de lutter contre les censeurs et les peines à jouir. En tant que dessinatrice, je tiens à m’exprimer de la façon la plus libre possible. La liberté de création doit rester totale.

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