Avec ses fresques géantes, le monde du street art a su s’imposer dans l’espace public. Chats, rock stars, femmes libérées et révoltées, Catherine Deneuve,… Toutes les figures illustrent depuis plusieurs années ce monde artistique à part.
A l’instar d’Invader, Francesco et Bruno, artistes italiens, ont su développer leur propre créativité artistique. Avec leurs créations, les puffi (les schtroumpfs en italien) – mais pas seulement !- IPDO (I Pixel Di Oplontis) décorent nos murs façon pixel.
Une application (iflashipdo – disponible sur Google Play et IOS) a même été développée afin de trouver et de capturer les différentes oeuvres de Bruno et de Francesco. Vous pouvez ainsi les trouver facilement à Paris, à Naples, à Vannes ou encore à Los Angeles.
IPDO est un petit monde qui va ne faire que grandir.
Entretien avec Francesco.
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I pixel di Oplontis est-il avant tout un hommage à Naples ?
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Au départ, mon street start s’appelait I puffi di Oplontis (puffi voulant dire schtroumpfs en italien). Le nom a été changé car nous devions produire une application et pour avoir l’autorisation de IMPS, qui gère les droits des Schtroumpfs dans le monde, nous avons décidé en commun accord de changer en « I PiXEL DI OPLONTIS »!
Torre annunziata, à 15 km au sud de Naples, est ma ville natale. Son vieux nom latin est Oplontis (des ruines romaines sont d’ailleurs toujours présentes).
Cependant, il est vrai que notre travail peut faire référence à Naples avec les mosaïques de Maradona, de l’acteur Toto et du journaliste Giancarlo Siani qui a été assassiné en 1985 par la Camorra.
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Le choix du pixel s’est imposé rapidement ?
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Longtemps, je n’ai jamais été vraiment intéressé par l’art. Ce qui comptait c’était d’aller au stade pour aller voir les matchs de football. En arrivant en France, j’ai commencé à me passionner pour le street art.
Dès Janvier 2018, avec mon complice Bruno, nous allions partout en Europe et aux Etats-Unis pour flasher les mosaïques de l’artiste Invader.
J’ai même été réactivateur pour ce dernier. Ce fut un moment important car j’ai pu bien maîtriser l’art du pixel. Puis au fil du temps, avec Bruno, nous avons décidé de nous lancer indépendamment dans le street art. Il fut évident pour moi de choisir les schtroumpfs.
Toutes mes œuvres sont dessinées avant d’être collées avec le logiciel Pixel Studio.
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Que faites-vous et que fait Bruno ?
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Je réalise les créations. Bruno est, quant à lui, le bricoleur. Ayant le vertige, je le laisse également coller les mosaïques. Je suis une personne stressée alors que Bruno est quelqu’un de très calme. Chacun a son rôle.
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Maradona est-il une icône à part entière ?
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Oui c’est comme un dieu pour moi. Sa fascination a été au-delà de Naples. Dans le monde entier, Maradona reste le plus grand joueur de foot.
J’ai collé des dizaines de mosaïques d’El pibe de oro rien qu’à Naples, sa ville de gloire. Après sa mort, le fils de Maradona a même été pris en photo devant une de mes mosaïques.
Mon œuvre préférée est d’ailleurs celle de Maradona dans un cadre doré qui est installée dans les quartieri spagnoli.
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Êtes-vous aussi complices que les footballeurs Mancini et Vialli ?
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Nous nous entendons en effet très bien. Nous sommes même membres du club de supporters du Paris Football Club. Ils nous arrivent de suivre notre équipe et de coller des mosaïques dans les villes visitées.
Nous avons même réalisé une mosaïque de Mancini et Vialli qui sera collée à Gênes. Les développeurs de l’application iflashipido étant génois, nous avons décidé d’installer nos créations dans la ville.
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Quel est le but de iflashipdo ? (287 mosaïques à trouver) ?
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Dès le départ, nous avons voulu nous différencier de l’application d’Invader. Iflashipdo montre tous les emplacements des mosaïques et des notifications vous alertent lors que vous en êtes proche. De plus, elle est tout à fait adaptable aux enfants.
J’ai été agréablement surpris de constater que des personnes ont été à Oplontis pour flasher mes mosaïques. Certaines mosaïques sont cachées. Par conséquent, il faut bien s’organiser.
L’application s’améliore d’années en années et le site va être prochainement mis en ligne. Des NFT seront même mis en vente. Pour tout achat, vous obtiendrez la véritable mosaïque correspondante.
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Vous avez également installé des mosaïques sur l’île de Tenerife, en Corse, à Amsterdam ou encore à Los Angeles. Vous ne voyagez jamais sans vos créations ?
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J’ai souvent eu l’occasion d’aller à Ajaccio et à Bastia pour supporter le Paris Football Club. J’en ai profité pour coller des mosaïques dans les rues.
J’ai également installé 8 pièces à Bruxelles. Je devrais y retourner car c’est la ville des schtroumpfs.
Gargamel est notamment présent à Los Angeles.
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Les habitants à Vannes ont été surpris par les mosaïques. Pourquoi la Bretagne ?
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J’ai un studio à Vannes. Par conséquent, l’idée s’est imposée à moi. Le restaurant La P’tite souris possède une de mes mosaïques.
J’ai même collé une grande mosaïque de schtroumpf sur les remparts de Vannes. La mairie la préservée. J’en suis ravi.
Deux articles dans Ouest France ont été publiés sur mon travail.
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Il est évident pour vous d’être en lien avec l’actualité (morts de Maradona et de la reine d’Angleterre) ?
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Dès l’annonce du décès de la Reine, je me suis lancé le défi d’être le premier mosaïste à lui rendre hommage dans la rue.
J’ai collé l’œuvre dans le centre de Paris en pleine journée. Une foule de passants a commencé à m’entourer. A la fin du collage, on m’a applaudi.
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Quels sont vos projets ?
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Nous réalisons actuellement une série de mosaïques pour Gênes. Elles auront pour sujet l’histoire de la ville. Je vais également continuer à enrichir ma série sur Maradona.
Mon souhait est également de faire des expositions à Paris.