La ligne est noire et anguleuse, le trait est épais donc vivant,… Le monde graphique de Fouch a de quoi attirer notre regard. Présent dans les rues de Lyon, ses œuvres s’évadent même hors de France avec une exposition aux Emirats Arabes Unis. Avec un tel trait, la recherche artistique est constante.
Entretien avec Fouch, artiste de la ligne.
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Depuis quand vous suivez la ligne ?
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Depuis environ 5 ans. J’avais un parcours très scientifique mais je n’ai jamais abandonné l’idée de dessiner. Influencé par le monde de la bande dessinée, en particulier le mouvement la ligne claire, j’ai pris des cours du soir à l’Ecole Emile Cohl.
Puis j’ai eu un accident grave. J’avais une main et un genou cassé. Chez moi, dans mon lit malgré ma main handicapée, je me suis mis en tête de dessiner. Cela ressemblait à des gribouillons (à cause de l’état de ma main) et je ne voulais pas renoncer. Même si ma ligne a certes été plus calme et plus précise, j’ai voulu garder cette énergie graphique qui me correspondait. En 2020, je suis devenu artiste à temps plein.
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Pour quelles raisons laissez-vous des œuvres dans la rue ?
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Ayant séjourné en Afrique du Sud, j’avais pu constater une part majeure du street art dans les rues. Toutes ces images m’ont même donné l’envie de devenir artiste à plein temps. Le voyage peut être un formidable d’outil d’inspiration. Je me suis d’ailleurs rendu dernièrement Dubaï afin de présenter mon travail.
Faire du street art est un grand jeu pour moi. Une véritable récréation qui me permet de rentrer dans le quotidien des passants. Il m’arrive de lire des commentaires sur Instagram de personnes qui sont tombées par hasard sur une de mes œuvres et me parlent de leurs émotions face à elle. Cela m’amuse beaucoup.
J’ai même collé des œuvres en volume. Une d’entre elles est restée pendant près de deux ans sur les murs de Lyon. Un jour, j’ai reçu un message d’une personne qui, voyant l’œuvre cassée, avait pris la décision de la restaurer chez lui. Il m’a demandé s’il pouvait la garder pour lui. J’ai accepté. La rue a des codes qu’il faut accepter. L’œuvre ne vous appartient plus quand vous la quittez.
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La femme est-elle une grande inspiration ?
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Oui. J’aime interpréter la sensualité, la volupté et l’élégance féminine. J’ai toujours eu envie de montrer une certaine joie. Il n’y a jamais d’idées noires dans mon travail. La photographie m’inspire notamment pour les poses.
J’aime le jeu des contrastes et des précisions. Actuellement, je cherche à avoir un dessin plus instinctif. Un menton, une bouche ou une position de corps peut m’inspirer. Je prends alors une photographie. C’est ensuite que je recrée une nouvelle silhouette à partir de l’image prise.
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Quand apportez-vous de la couleur ?
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C’est toujours une réflexion. Il y a quelques années. J’appréciais tout particulièrement le noir & blanc.
Je souhaite toujours que le spectateur puisse suivre la ligne sans qu’il y ait de distractions. Les couleurs peuvent désorienter. Depuis peu, j’ai changé d’avis. J’aime actuellement intégrer des couleurs primaires et pop. La ligne doit cependant rester claire. Il faut trouver un certain équilibre.
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Quels sont vos projets ?
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Je réalise de grandes fresques notamment dans la région lyonnaise. Cela me plaît beaucoup. J’ai envie de diffuser plus largement mon style. Je sors de plus en plus de Lyon.
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