Incontournable série bande dessinée depuis 1998, Donjon (Editions Delcourt) repousse sans cesse les limites, additionne les collaborations d’artistes et étonne sans cesse par son audace et son imaginaire. Lewis Trondheim et Joann Sfar s’amusent avec la (trop?) sérieuse heroic fantasy. Au fil des années, le duo ont été rejoints par d’autres dessinateurs comme Boulet, Carlos Nine, Gregory Panaccione ou encore Manu Larcenet.

Donjon semble refuser de s’arrêter. Le rire méritait bien une saga légendaire…

Entretien avec Lewis Trondheim.

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La série Donjon a débuté en 1998. Jusqu’à nos jours, il y a eu plus de 60 albums et 8 sous-séries. Avec Joann Sfar, vous attendiez-vous à une telle longévité et passion ?
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On ne s’attendait à rien du tout. Nous voulions juste nous amuser.

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Souhaitez-vous toujours réaliser 300 tomes ?
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Au début, il n’était pas du tout prévu de faire une série annexe qui se déroulerait dans le futur, ni une autre dans le passé. Le tome 1 n’était même pas estampillé Zénith. C’est parce que Joann se sentait frustré de ne pas dessiner aussi qu’il a voulu faire une série avec les personnages vieux et que tant qu’à faire pourquoi pas faire aussi une série avec les personnages jeunes. On a segmenté avec des appellations potron minet et crépuscule et en mettant une tomaison à 100 et moins 100. C’est là que des lecteurs et des journalistes ont cru qu’on voulait faire 300 albums, ce qui n’a jamais été notre objectif. C’est aussi pour ça que plus tard, on a créé une série à moins 10 000 et une à +10 000, comme ça, c’était clair qu’on ne comblerait jamais les trous.
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La multitude des albums s’exprime-t-elle également par une certaine passion de l’univers Donjon et l’envie de travailler avec d’auteurs dessinateurs ?
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On avait plein d’idées mais pas les temps de tout dessiner, mais heureusement, on avait plein de copains.
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Christophe Blain, Boulet, Tebo, Erwann Surcouf, Manu Larcenet,… Quels dessinateur(s) vous a le plus surpris ?
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Tous ont eu une implication à 100%. Nous avons plus été surpris par ceux qui ont dit oui, puis 6 mois plus tard, non.
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Êtes-vous devenu le gardien du donjon ?
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Non. C’est mon fils. Il sait mieux que Joann et moi qui est mort, qui n’est pas mort. Qui est qui, qui a fait quoi.
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Le personnage Herbert a-t-il évolué au fil des années ?

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Bien sûr. D’un gars pas sûr de lui, il va devenir le Grand Khan pour sauver le monde de l’entité noire, au risque de se perdre lui même.
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Grogro reste-t-il votre personnage préféré car imprévisible ?

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Préféré parce que très très très premier degré et aucune méchanceté, mais redoutable.

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Donjon fonctionne avec des codes imaginés par vous et Joann Sfar. Y’a-t-il des mystères non résolus par les lecteurs ?
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Oui. Et par nous-mêmes aussi. Plein de pistes sont encore très ouvertes. Comme ça, cela nous donne envie de savoir et de continuer.
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Donjon Parade fait écho à Pif Parade et Mickey Parade. Est-ce la sous-série qui est la plus légère, la plus mignonne ?
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C’est la plus accessible pour les non-lecteurs de Donjon. Ce n’est clairement pas la peine de connaître l’univers pour y entrer.

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En plus des histoires et des personnages, avez-vous un regard attentif aux choix des couleurs de l’ensemble de la saga ?
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Non. Chaque dessinateur gère ses couleurs ou son coloriste.

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Comment voyez-vous l’heroic fantasy et l’art des jeux rôles contemporains ?
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Souvent trop sérieux.
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Avez-vous déjà imaginé la toute fin de la saga Donjon ?

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Quand le premier de Joann ou de moi mourra. Ou si on se fâche un jour…
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