La passion peut vous amener à réaliser de véritables exploits. Ariel Fuchs fait partie de ceux qui se sont passionnés et qui ont construit tout au long de leur vie un incroyable parcours. Docteur en sciences, plongeur, photographe, journaliste, ingénieur en environnement spécialisé en écologie marine mais finalement un seul univers : la mer et les océans. On ne peut connaître les enjeux et problématiques de notre chère planète bleue que si on plonge en son cœur. Jusqu’à il y a peu Directeur exécutif du programme SeaOrbiter, station océanique internationale, et aujourd’hui consultant en sciences et technologies spécialisé dans le domaine marin, notamment chargé de mission au CNES pour la mise en œuvre de sa stratégie maritime, Ariel Fuchs partage ici avec nous quelques éléments de son odyssée maritime (et spatiale).
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Souvent craint car inconnu, l’océan est-il par contre pour vous une passion infinie, une évasion ?
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L’océan est d’abord un univers de passion depuis mon plus jeune âge puis au fur et à mesure l’océan est devenu un milieu d’interrogations, de réflexions personnelles et de recherches. De par mon métier, j’ai pu étudier de près les phénomènes qui conduisaient à la vie, au développement et à l’écosystémisation des océans. En quittant la recherche, l’océan est redevenu un milieu de passion lorsque je suis devenu journaliste et photographe mais avec la volonté de témoigner de sa beauté, de sa fragilité et de notre responsabilité à le protéger, à le préserver. La passion s’est mélangée à la sensibilité. Enfin, l’océan est devenu un objet de réflexion et de vision à long terme ce qui m’a amené
m’impliquer sur des enjeux environnementaux puis technologiques au bénéfice de l’exploration, de l’observation et de la compréhension de ce milieu primordial, notamment à travers la mise en place du projet SeaOrbiter, station océanique internationale, une ISS de l’océan en quelque sorte. Depuis plusieurs années, je me consacre ainsi à développer ou à accompagner des projets qui mêlent technologie et sciences marines et qui font le lien entre connaissance et utilisation raisonnée de l’océan. Depuis peu, j’ai étendu cette réflexion au lien entre le milieu marin et l’espace. Les applications spatiales peuvent en effet nous faire mieux comprendre le milieu océanique au sens écosystémique mais aussi être d’un apport primordial dans le domaine de l’innovation en lien avec le développement économique au sein du milieu marin. Il ne s’agit pas bien entendu de favoriser le pillage des ressources naturelles mais d’accompagner le transport maritime, la construction navale, le développement de la robotique marine sur un chemin plus intelligent et donc plus respectueux en termes d’impacts sur le milieu marin. En support d’instituts de recherche et d’organisations dédiées, j’aide et j’accompagne des entreprises dans leur stratégie responsable sur le plan environnemental et social.
Je mêle ainsi à présent passion, compétence et expertise technologique afin d’accompagner ceux qui souhaitent mieux comprendre et préserver le milieu marin à travers leurs activités scientifiques, techniques ou économiques.
Vous avez fait le choix de faire des études d’océanographie et de biologie marine. Quelle fut votre grande découverte en tant qu’étudiant-chercheur ?
Sur le plan personnel et écosystémique, mon expérience la plus marquante s’est déroulée sur les Iles Kerguelen pendant 16 mois. Cette confrontation avec ce milieu naturel et marin totalement sauvage et parfois extrême m’a laissé une empreinte assez forte. Ce fut une véritable exploration scientifique qui changeait de l’ambiance des laboratoires. Ce fut comme un déclic… Je me suis alors orienté vers des moyens qui me permettaient de rester au contact du milieu naturel et de développer cette vision de terrain que je juge encore aujourd’hui essentielle par bien des aspects. Ma vision académique et universitaire a laissé la place à une vision exploratoire bien plus large et transversale. L’exploration est un mélange de complexes multiples : scientifiques, humaines, sociologiques, écosystémiques et techniques. C’est selon moi ce qui façonne la vision sur le monde avec pertinence et réalisme. Ce séjour à Kerguelen puis mon passage en Antarctique ont donc non seulement façonné ma vision du milieu marin et mon envie d’engagement mais ils ont aussi été un révélateur sur le plan psycho-philosophique de ce que je voulais accomplir et de la personne que je souhaitais être.
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La plongée sous-marine a occupé une grande partie de votre vie. Y’a-t-il une obsession d’être témoin des merveilles marines. Un instant sous l’eau est-il un instant unique ?
Je dirais plutôt qu’il s’agit d’une obsession de témoigner. J’ai tendance à penser aujourd’hui que ma vision ne vaut que si elle est partagée, que si elle déclenche un enthousiasme, une interrogation, une envie, une motivation… Après l’expérience aux Iles Kerguelen, j’avais une ambition très autocentrée : Je me suis mis en tête de partir à l’aventure au bout du monde. Puis au fil du temps, avec les conditions extrêmes et l’isolement, on se confronte à soi-même et on s’interroge beaucoup. J’ai senti que je glissais d’un univers de découverte personnelle à un univers de témoignage et de partage. Je pense que la photographie sous-marine est en ce sens un formidable vecteur de communication. On témoigne ainsi de la beauté du milieu sous-marin mais pas que… Je dis souvent de la photographie sous-marine que c’est l’art de l’abnégation. Tous les photographes naturalistes sont des personnes extrêmement patientes et en même temps très exigeantes à travers leur regard. Nous sommes à la recherche de l’instant unique voire magique. Celui qui révèle l’inaccessible parfois l’éphémère. Il y a certes une volonté de témoigner de la beauté de la nature mais l’objectif est aussi aujourd’hui de s’engager par l’image de prendre position sur cet environnement est fragile et menacé. Notre responsabilité est de tout faire pour alerter sur la disparition de cet héritage inestimable.
Je n’ai finalement jamais changé de milieu de passion, j’ai juste changé d’outils et de pratiques. Avec la recherche, j’avais un regard très cloisonné, à faible vision périphérique. Avec la photographie et le journalisme, j’ai eu accès à un champ de discours et d’analyse plus large et à des outils de compréhension et de réflexion plus affutés. Tout en ayant cette chance de voyager dans le monde entier et de plonger dans toutes les mers et océans de la planète, j’ai eu très vite l’envie de témoigner et de partager mes découvertes, mais aussi mes questionnements. Plus j’ai avancé, plus je me suis affirmé dans cette volonté de partage et de prise de conscience. En devenant ensuite consultant, j’ai pu partager mes compétences, mon expertise et mon expérience au service de ceux qui voulaient eux aussi s’engager dans une certaine approche du milieu marin, qu’elle soit scientifique, environnementaliste ou sociologique. Ce ne fut qu’un long cheminement de construction intellectuelle nourri par un grand nombre de personnes de qualité rencontrées au cours de ce parcours – scientifiques, environnementalistes, ingénieurs, architectes, marins, astronautes… – et qui ont forgé ma conviction d’un futur désirable aux couleurs de l’océan. Je ne veux pas finir ma vie avec simplement de beaux souvenirs. Je me dois de partager mes savoirs, de transmettre cet acquis pour que s’accomplisse un peu plus la transformation de la vision que nos sociétés modernes ont sur leur milieu originel.
Vous avez eu l’occasion de rencontrer le Commandant Cousteau, le héros de votre enfance. Vous êtes finalement son héritier parmi tant d’autres. La communication avec le public a-t-elle changé ?
Comme bon nombre d’enfants de ma génération j’aurai voulu travailler avec Cousteau. Cela a failli se faire et nous nous sommes rencontrés plusieurs fois pour cela. Il m’a même invité à bord de la Calypso. Mais l’histoire s’est écrite différemment. Il n’empêche, il a eu sur moi une influence prépondérante, notamment à travers la force du discours et l’impact des images. Certes les moyens et la technologie ont changé. La photographie a grandement évolué tout comme certains moyens d’exploration sous-marine qui commencent à se démocratiser. Pour autant, entre ce que j’ai fait et ce que réalise aujourd’hui le formidable photographe naturaliste Laurent Balesta, il y a une génération de technologies et de moyens de plongée tout comme à mon époque j’avais accès moi-même à des moyens bien supérieurs que ceux qui exploraient la mer dans les années 40-50. Certains accès au milieu marin étaient très difficiles à mon époque, aujourd’hui ils sont beaucoup plus atteignables. Je trouve cela formidable. La médiatisation est ainsi facilitée. Il y a parfois une certaine jalousie entre les générations – c’est dommage. Il faut au contraire se réjouir de voir ces nouveaux explorateurs repousser de nouvelles frontières. Le témoignage et la découverte ont donc encore de beaux jours. Le grand public ne doit pas cessé d’être impressionné et in fine éduqué, sensibilisé. Car en allant à 100 mètres de profondeur, on peut montrer la grande richesse des oasis de vie mais aussi que les déchets de l’Homme sont également présents. Dans le témoignage, on doit montrer le beau mais aussi le moins bien.
Peut-on observer de grandes différences entre les mers et les océans ?
Les caractéristiques différenciantes sont essentiellement biologiques et concernent donc principalement l’écosystème animal et végétal. Les tombants de la mer rouge n’ont rien à voir avec les massifs de corail de la grande barrière qui eux-mêmes sont à l’opposé des forêts sous-marines de Californie, ou des fonds de l’Antarctique. Seule la capacité de se
confronter à ces lieux permet d’identifier immédiatement un profil écosystémique d’une zone géographique marine à une autre. Le façonnage, dans le grand laboratoire de l’évolution, de la faune et de la flore sous-marines pendant des millénaires a, comme sur le milieu terrestre, permis toute cette diversité. Mais n’oublions pas qu’une grande partie de cette biodiversité demeure invisible car constituée de virus, de bactéries et autres microorganismes aux formes archaïques. Elle constitue même l’essentiel de la plaine abyssale, le plus grand écosystème terrestre. Un formidable réservoir de vie et de matériel génétique qui se renouvelle intégralement tous les 3 ou 4 jours. Un véritable cyclotron, source quasiment insondée de promesses pour le futur de l’humanité, ou de la planète débarrassée de son espèce dominante actuelle.
Le commandant Cousteau parlait d’un « monde du silence » pour qualifier la mer. Mais y’a-t-il tout de même différents silences ?
Le milieu sous-marin est très loin d’être silencieux. L’appellation de Cousteau faisait surtout référence à l’absence de bruits terrestres même si ils sont tout de même malheureusement présents aujourd’hui à travers la pollution sonore liée aux activités anthropiques. Le plongeur, lui-même, est bruyant. Moins lorsque vous êtes en recycleur mais une très large majorité des plongeurs utilisent le scaphandre autonome classique qui recrache des bulles. Et le son ne l’oublions pas se propage très loin dans le milieu aquatique. Mais l’océan est un monde « naturellement » bruyant de par la faune qui y vit, qui s’y déplace, y compris le plancton même s’il faut avoir l’oreille fine. Lorsque vous plongez près du fond vous pouvez entendre des bruits bien particulier issus de la faune sous-marine. Le récif de corail émet par exemple un bruit très caractéristique fait d’une multitude de sons, bien différent du battement de nageoire d’un poisson-perroquet, du claquement de pince du crabe violoniste, des aboiements sous-marins d’une otarie qui vient narguer le plongeur ou du grognement de mécontentement du poisson-clown lorsque celui-ci s’approche trop près de son anémone. Un plongeur doit donc aussi, a contrario de l’idée reçue, apprendre à écouter. Et si la chance lui sourit, il pourra même apprécier le chant d’une baleine ou le cliquetis d’un cachalot.
Le plongeur doit-il apprendre à se fondre dans le milieu marin ?
Tout observateur de la nature doit apprendre à se faire discret et à s’adapter aux différents contextes de l’écosystème qu’il entreprend de parcourir. Il faut donc avoir une bonne connaissance de ce dernier. Le défi du photographe sous-marin, c’est justement l’approche. Sans connaissances précises de l’animal, on ne peut l’approcher. Le requin est par exemple un animal curieux, souhaitant lui aussi observer l’environnement qui l’entoure. Il vient « goûter » grâce à son champ électrique et ses cellules nasales l’eau afin de détecter les molécules d’un festin à venir. En se rapprochant un peu plus, le requin va une nouvelle fois « goûter » avec ses nageoires qui disposent de cellules sensitives afin de mieux comprendre quelle est l’espèce approchée. Le squale tourne jusqu’à frôler sa potentielle proie afin de faire une meilleure analyse. Par conséquent, un plongeur doit connaître et savoir interpréter les différents comportements du requin pour adapter son propre comportement et agir en conséquence sans pour autant que le requin ne représente un danger pour lui.
Malgré l’expérience, doit-on toujours être vigilant voire raisonnable en plongée ?
La plongée reste une incursion dans un monde extrême. L’homme n’étant pas dans son milieu naturel, il y a toujours du danger. Le plongeur dépend de son équipement et de son matériel de sécurité. Il faut toujours être mesuré, préparé et être responsable. Au lieu de parler de raison, je parlerais plutôt de lucidité.
Vous avez participé au projet d’extension de la Principauté de Monaco sur la mer. La protection et le respect du milieu marin reste toujours votre priorité
L’architecte Jacques Rougerie m’avait en effet donné cette fonction centrale lors de sa participation à ce grand projet lancé par le Prince Albert II lui-même très sensibilisé à ces problématiques. Notre volonté était de faire une proposition architecturale la moins invasive pour le milieu marin. Dans tout projet, il faut tenter d’en minimiser les impacts sur le milieu naturel et essayer d’être le plus respectueux possible de l’environnement dans lequel on s’inscrit. On peut construire de l’artificiel en milieu marin sans bloquer la dynamique des vagues, des courants, de l’oxygénation et de la lumière. Les techniques existent. Tout est affaire de volonté et de choix…
La disparition de la faune sous-marine est-elle une tragédie réaliste ?
C’est en effet une réalité. Il y a un effondrement du nombre des poissons notamment les grands poissons visés par les pêcheries commerciales. Malgré nos alertes et l’exemple de la disparition des morues de Terre-neuve dans les années 30, la pêche utilise toujours des moyens disproportionnés par rapport aux besoins humains. Les pêcheurs reçoivent deux fois des subventions : une première fois pour la construction de leurs bateaux et une seconde fois pour la déconstruction des navires. J’ai le plus grand respect pour mon amie Claire Nouvian de l’association Bloom qui se bat contre ce système schizophrène. Avec cette pêche intensive, nous appauvrissons le régime alimentaire de l’ensemble de la chaine alimentaire marine des mammifères marins aux plus petits organismes. Nous devrions privilégier l’aquaculture de pleine eau et les techniques d’élevage intégrées et donc responsables. Il est temps de cesser d’être des chasseurs cueilleurs sourds et aveugles du monde marin. Mais hélas nous n’utilisons encore que très peu notre intelligence pour vivre en harmonie avec l’environnement qui nous entoure. L’histoire de la Terre est riche de phénomènes d’extinction et de renouveau biologiques. Sous une forme ou sous une autre, la Terre et les océans survivront à notre espèce soi-disant « sapiens ». Nous c’est moins sûr…
Vous faites le lien entre les mers et l’espace, environnements extrêmes. Y’a-t-il des similarités ?
Le milieu spatial et le milieu sous-marin sont des univers très similaires en termes de complexités humaines et technologiques. On y retrouve également les mêmes envies d’exploration de la dernière frontière. Et le seul milieu terrestre qui permet un entraînement idéal pour les astronautes c’est le milieu marin. Le programme NEEMO auquel je participe développe des programmes de similarité, des « analogs » comme disent les américains, avec ce que les astronautes s’attendent à rencontrer dans l’espace que ce soit sur le plan de la psychologie, de la physiologie, des communications, de l’ergonomie des équipements, du rapport homme/machine… Les sens de la mobilité extraterrestre s’y développent également car le milieu aquatique procure une réelle approche de la microgravité tout comme le sentiment d’isolement extrême lorsqu’on est enfermé dans un habitat sous-marin comme Aquarius – le seul encore en fonction aujourd’hui – sans possibilité de retour immédiat en surface pour des questions de pression. Plus largement les technologies spatiales sont aujourd’hui incontournables dans un certain nombre de domaines environnementaux ou économiques. L’observation de la Terre par les satellites a changé la vision – et la connaissance – de la planète par les scientifiques notamment dans le domaine des sciences environnementales et de la surveillance du milieu marin et des littoraux, mais des multiples applications – géolocalisation, communications par satellites, états de la mer… – interviennent aussi dans de nombreux secteurs industriels et sont source d’innovation permanentes au bénéfice d’un meilleur usage des océans et d’une meilleure approche pour la préservation des équilibres planétaires.
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Les abysses restent des territoires difficiles d’accès. En tant que Directeur-scientifique du projet SeaOrbiter, projet d’exploration du monde sous-marin, pensez-vous qu’il y a encore tant à découvrir sur les océans ?
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Les océans représentent 71 % de la surface de notre planète et 80 % de la surface de la croûte terrestre. Il s’agit également du plus grand écosystème terrestre et 70 % de cet écosystème sont à plus de 3 500 mètres de profondeur. Finalement, les fonds abyssaux restent le plus grand écosystème terrestre. Même si il est clair que nous n’avons pas tout exploré, il faut savoir que 80 % de cet écosystème profond sont constitués de bactéries et de virus. L’étude de ces formes primitives est néanmoins très intéressante. A l’exception de calmars géants, il y a peu à parier que l’on trouve d’autres monstres antédiluviens ayant échappé à la disparition des dinosaures. Mais d’autres espèces vivant sur les principes de la chimio-synthèse restent à découvrir notamment autour des sources hydrothermales. Ces espèces des grands fonds peuvent nous apporter énormément de choses en termes de génétique avec la production de molécules actives pour des buts médicaux et industriels. Comme je l’ai dit ce matériel génétique du fond des océans se renouvelle intégralement tous les trois ou quatre jours. Cette machine qui sert à brasser de l’ADN et à créer de la molécule primitive est incroyablement prolifique aux dires des scientifiques. Nous n’avons fait qu’à peine effleurer ces opportunités. L’avenir et peut-être la sauvegarde de l’humanité se trouvent peut-être caché dans les abysses. A moins que ce ne soit la promesse d’un renouveau du paradis terrestre…
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Quelle a été votre plus belle plongée sous-marine ?
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C’est une question que l’on me pose souvent et pourtant si difficile à répondre car la plongée est un mélange de sensations visuelles et sensorielles. Les grandes forêts sous-marines de l’Antarctique et de Californie sont uniques. Lorsque vous plongez et observez ces grandes lianes qui partent du fond et qui montent vers la surface sur 40 mètres, vous êtes témoin de la matérialisation de la 3ème dimension du milieu sous-marin. Cette verticalité qui part d’une horizontalité pour en arriver à une autre donne effectivement à ce repère orthonormé dont notre univers physique et mathématique est friand, un autre réalité. Vous êtes en quasi-apesanteur entre ces lianes, vous appréhendez cette 3ème dimension. Il y a une sensation d’infini sans frontières- ce que les anglo-saxons appellent Inner space. Dans ce milieu, le plongeur est comme un explorateur traversant une jungle liquide. La plongée autour des icebergs vous donne également des sensations uniques tout comme celles sur la barrière de corail australienne, le long des tombants de mer Rouge, dans les atolls éloignés du Pacifique. Chaque plongée est belle car unique et la beauté de la nature est infinie.
Quels sont vos projets actuels ?
Je suis actuellement chargé de mission au CNES pour accompagner sa stratégie de soutien à l’innovation industrielle dans le secteur maritime et pour créer encore plus de lien entre le spatial et le domaine marine, entre l’espace et l’océan. J’ai aussi une mission stratégique auprès d’une infrastructure de recherche qui rassemble les stations marines de Sorbonne Université et du CNRS pour mieux faire connaitre leurs services et expertises auprès de la communauté industrielle afin que celle-ci s’intéresse encore plus au produit biologique marin pour en faire la source de leurs recherches appliquées. J’accompagne aussi de nombreux projets technologiques comme des projets de drones marins, des innovations dans le domaine de la plongée, dans le domaine de l’adaptation humaine aux conditions extrêmes. J’accompagne enfin une fondation suisse, la fondation Octopus, qui œuvre dans le domaine du soutien aux scientifiques dans les domaines de la biodiversité marine et de l’archéologie sous-marine. Pour autant je reste attentif à l’aventure « au coin de la plage ». Je suis toujours prêt à partir ou à m’investir sur un projet innovant. Sur un principe simple. Dans la vie, il faut trois moteurs indispensables si l’on veut avancer : la curiosité, l’enthousiasme et la passion.
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L’adresse du site de M. Fuchs : http://out-there.fr/
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© Les photos appartiennent toutes à M. Ariel Fuchs