Sergueï Kolobov, jeune photographe originaire de l’Extrême Orient russe, est passé un jour en Bretagne et a été marqué par sa visite. Curieux de tout, il apporte un nouveau regard photographique. Nous l’avons contacté pour connaître son parcours et ses projets.
– Que fais-tu et pourquoi tu as décidé de devenir photographe?
J’ai commencé à m’intéresser à la photographie à l’institut. Entre la 1ère et la 2ème année de mes études, j’ai commencé à travailler 2 mois durant l’été en tant que photographe administratif mais mon premier salaire était ridicule. Mon premier appareil photo a été acheté par mes parents et je les remercie beaucoup pour cela.
Après quelques années, pendant les cours d’économie, mon professeur a dit que notre éducation nous permet de devenir de bons employeurs mais pas de bons employés, que nous ne pouvions pas travaillés pour nous-mêmes. J’ai alors décidé de ne plus être économiste mais entrepreneur.
A ce moment-là, j’ai commencé des cours d’entreprenariat avec Ilya Amerkhanov. Je lui ai proposé mon aide afin de créer son nouveau site. Ensuite, j’ai pu réaliser ma passion pour le marketing et j’ai commencé à utiliser les réseaux sociaux et être payé. J‘ai commencé à faire des photos de ses amis, de chats, de glaces,…
J’ai proposé de faire des photos et des vidéos à la directrice du centre d’initiatives pour jeunes de Khabarovsk (près de Vladivostok) afin de reporter en photos tous les événements. Ce fut ma première expérience de réalisateur.
6 mois plus tard, j’ai démissionné et je suis devenu photographe.
Quand j’ai dit cela à mon père et ma mère, ils m’ont répondu que photographe n’était pas une profession et ont essayé de me trouver un travail « normal ». Heureusement, au bout de deux mois, j’ai pu gagner une certaine somme et mes parents m’ont alors fait confiance. Depuis, nous n’avons plus parlé de retrouver un autre travail. En décembre 2013, je suis devenu photographe indépendant.
– Qu’est-ce qui t’as plu lors de ton séjour en Bretagne?
La Bretagne a été pour moi un bon bol d’air frais. J’ai vécu en Extrême Orient où je me suis habitué à la nature. Pour beaucoup de gens, c’est surprenant mais la ville la plus proche de Khabarovsk est à plus de 400 kilomètres. L’Extrême Orient est gigantesque et voyager en Europe est très rare pour nous. Quand je suis arrivé en Bretagne, j’ai voulu en profiter au maximum. J’aime beaucoup les maisons de l’île de Bréhat. Quand j’y étais, j’avais l’impression d’être dans un conte de fées et même aujourd’hui quand je suis arrivé à Saint Petersbourg, je me rappelle de cette île toujours aussi incroyable. Les rues étroites, la proximité de la nature, l’absence de voitures étaient exotiques pour moi.
– Tu ne regrettes pas d’avoir abandonné tes études d’économie pour la photographie?
La connaissance de l’économie m’a fait comprendre comment gagner de l’argent. C’est en fait important pour tout le monde afin de réaliser ses rêves. Je ne peux pas dire que je suis un parfait économiste mais sans éducation, je n’aurais pas pu être photographe.
– Quel équipement photographique utilises-tu?
Chaque année, je me fais la même promesse de ne rien acheter de nouveau et chaque année je n’y arrive pas.
Mes parents m’ont offert un Nikon d60 et depuis je garde la même marque. j’ai utilisé d’abord le D60 puis le D7000, D700, D4 et le D750. Quand j’ai eu D4, j’ai cru que j’allais m’arrêter de changer d’appareil . Mes amis Sacha Zadorodnyj et Dasha Volkova (Dasha a un excellent compte sur Instagram @darianvolkova. Elle s’est spécialisée dans la photo de ballet) m’ont montré le Fujifilm X-T1, une petite camera avec de grandes possibilités. Et depuis septembre nous utilisons Fuji. Nous sommes maintenant en Géorgie et nous essayons X-T2. J’espère ne plus changer d’appareil.
– Quels conseils donnerais-tu à un jeune photographe?
Mon conseil principal c’est de n’avoir peur de rien. Faites des photos de vos amis, votre famille, de la nature qui vous entoure. Prenez votre appareil photo partout avec vous car on ne sait jamais où on peut faire une grande photo.
– Quels sont tes projets professionnels?
Maintenant, je commence à m’intéresser aux documentaires avec des formats texte, vidéo et photo. Ainsi on peut mieux capter tous les aspects. Nous commençons à le faire avec les
photos de mariages et de la famille. Dans quelques années, je pense que nous pourrons travailler sur des sujets plus sociaux.
– Quelle est pour toi la principale source d’inspiration?
Pour moi, la photographie est une fenêtre où je peux regarder le monde. Grâce à elle, je peux voyager. L’année passée, avec mes amis, je suis allé en train à Novosibirsk (vous pouvez regarder notre carnet de voyage: zahlebushkom.ru). J’ai visité le lac Baïkal puis ensuite l’été suivant, j’ai visité la France.
J’avais commencé à aller en Abkhasie. Puis j’ai eu un grand projet de réalisation en Allemagne. Nous sommes allés en Géorgie et à Chypre. Ce mois-ci, je vais en Italie. Je ne peux pas imaginer comment je pourrais réaliser de tels projets si je n’avais pas été photographe. Grâce à la photographie, j’ai rencontré ma petite amie et au début de cette année, nous avons déménagé à Saint Petersbourg. Maintenant, nous faisons ce que nous voulons dans cette ville. La photographie me permet de transmettre un certain aperçu aux générations suivantes.
Mes enfants, mes petits enfants, mes arrières petits enfants vivront dans un monde absolument différent avec d’autres règles. Ils voudront connaître le passé, nos modes de vie. A ce moment-là, ils verront mes photographies. Rappelez-vous des albums photos de nos grands-parents. En général, c’était de grands livres où chaque page était de la taille A4 et en bas de page il y avait des légendes pour mieux détailler les photos. C’était parfois signer « mon amour Semen », « mon ami Lyuba » ou bien « ma nièce Sonetchka ». C’était un aperçu de la vie de notre famille.
Site internet: http://kolobov.me/
Instagram: https://www.instagram.com/kololobov/