Même pour un bref instant, certaines rencontres enjolivent nos vies. Elles viennent parfois par hasard, au contour d’une rue. Un dialogue s’installe et un lien s’établit… Avec son talent de dessinatrice, Anne Leblanc accoste (avec un certain courage) les passants et réalise leur portrait. Les vidéos montrent de beaux échanges et de magnifiques cadeaux crayonnés jaunes et violets.

Anne Leblanc frappe par son envie de s’enrichir voire même de surprendre son interlocuteur et son public. Nous vivons décidemment dans un monde de belles images.

Entretien avec Anne Leblanc, artiste en quête d’histoires.

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Le dessin était-il pour vous une évidence ?

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Ma mère était peintre. Enfant, je traînais sans cesse dans son atelier et je réalisais moi-même des œuvres. C’était un vrai plaisir d’être ensemble. Les livres de mode m’inspiraient beaucoup ainsi que les photos de famille.

Au collège, j’ai laissé le dessin de côté pour la musique (j’ai joué de la guitare), le chant et le théâtre.

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©Anne Leblanc

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Le portrait est-il un exercice à la fois passionnant et difficile ?

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C’est une fois à Paris que j’ai décidé de reprendre le dessin. C’était pour moi un formidable moyen de me connecter avec les autres. Le dessinateur doit mettre à l’aise son modèle.
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Pourquoi avez-vous eu l’idée de réaliser des portraits dans la rue ? A Panthéon. Etait-ce un défi ?

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Ayant fait du théâtre, je demandais au départ à mes amis comédiens de me laisser leur portfolio. Je dessinais pendant des heures des portraits très détaillés. J’ai eu envie de quitter ma chambre et de me rendre dans les parcs. Je dois avouer qu’accoster les gens et les convaincre de les dessiner sur le vif fut une épreuve pour moi. Lorsque la personne accepte, il faut être très rapide. Par conséquent, j’ai dû synthétiser les visages. Tout en dessinant, je parle avec mon modèle pour apprendre à le connaître. Ce fut parfois de grands moments. Le hasard fait si bien les choses.
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©Anne Leblanc

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Est-ce toujours difficile d’aborder les passants et de les découvrir au fil de la conversation ?
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C’est moins difficile qu’au début. J’ai appris à me présenter et ces brèves rencontres sont bien souvent agréables. Les passants sont souvent sympas et respectueux. Je n’oblige jamais les personnes à se confier totalement mais parfois de très belles histoires sont racontées.
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©Anne Leblanc

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Paris est-elle une ville inspirante ?

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Paris est une ville plus ouverte à l’aventure. Nous sommes sollicités en permanence. Par conséquent, je pense qu’accoster les personnes n’est pas un geste étrange ici..

Je suis admiratrice de Paris. Il y a tant de différences, tant de spécificités. Je me suis lancée le défi de dessiner un portrait par arrondissement.
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©Anne Leblanc

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Comment avez-vous réussi à monter sur scène avec l’humoriste Léopold Lemarchand ?

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C’était il y a à peine quelques semaines. J’ai des amis qui travaillent au Théâtre de l’européen et ils m’ont prévenu que lors de son spectacle, Léopold demandait si quelqu’un dans le public avait un talent caché et était prêt à monter sur scène. J’ai accepté de venir au spectacle mais j’ai cru que cet appel n’allait pas se faire ce soir-là. Puis, à la toute fin du spectacle, Léopold a posé la question. Mes amis m’ont pointé du doigt et me voilà sur scène. Je n’ai pas eu le temps de stresser (rires) et j’ai fait le portrait de Léopold Lemarchand. Ce fut un beau moment.
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Comment gérez-vous les réseaux sociaux ?
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J’ai toujours aimé réaliser des vidéos depuis mes 10 ans. Le montage est un exercice qui me plaît beaucoup. Par conséquent, je me suis bien adaptée aux réseaux sociaux. En quelques secondes, vous devez expliciter à un public nombreux et varié.
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©Anne Leblanc


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Le violet est-il votre couleur préférée ?

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J’ai adopté le violet depuis l’enfance. Je pense que cela vient de ma mère qui peignait beaucoup d’œuvres avec cette couleur. J’ai même repeint ma chambre en violet. Les rideaux et les draps de mon lit sont de cette couleur.

Je n’aime pas le crayon gris donc, lorsque j’ai repris le dessin, je n’ai pas hésité une seconde : j’ai acheté des stylos violets. C’est une couleur qui n’est pas commune et qui me correspond dans sa symbolique. Pour l’éclat je rajoute toujours des réhauts jaunes.

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Quelles sont vos envies ?

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Je souhaite réaliser des vidéos en hiver. J’ai commencé en 2024 mais à l‘arrivée du froid j’ai fait une longue pause. Cette année, je me lance le défi de sortir et dessiner malgré la mauvaise météo. J’aimerais sortir davantage de Paris. Je me suis rendue récemment à Rennes et j’aime aller également au Festival d’Avignon.

Je veux garder ma liberté de dessinatrice. Je vais renforcer ce lien social et vivant que j’ai créé.
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©Anne Leblanc

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Photo de couverture : ©Anne Leblanc

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