« Que la Force soit avec toi » ou encore « J’ai un mauvais pressentiment » sont des répliques bien connues de l’univers Star Wars, une des plus grandes sagas cinématographiques de tous les temps.
Avec la sortie de l’épisode 8 le 13 décembre, « Les derniers Jedi », nous avons profité de l’événement pour nous interroger sur les liens entre Star Wars et la philosophie.
Kevin S. Decker, Professeur de philosophie à Eastern Washington University, nous en dit plus sur les Jedi, les Sith ou encore la Force, pouvoir métaphysique et omniprésente.
« J’ai un mauvais pressentiment » est une phrase bien connu de l’univers Star Wars. Est-ce toujours sage de suivre son intuition ?
« J’ai un mauvais pressentiment » est étrangement devenu une phrase culte (comme celle de Mr. Spock « Fascinant! ») et dans presque tous les cas, le personnage Star Wars qui le prononce ferait mieux de suivre son instinct. Cela souligne la différence entre une narration écrite par un scénariste et celle de nos propres vies. Il faut prendre du recul pour analyser un tel moment (« J’ai eu un mauvais pressentiment et je ne l’ai pas fait et à présent je réalise que j’aurais dû suivre mon intuition »). Un philosophe comme Jean-Paul Sartre nous avertirait probablement que la mise en place de ce type de continuité rétroactive est une tentative d’échapper à la responsabilité de nos actions antérieures, comme lorsque les gens prennent des décisions difficiles en affirmant, « Je n’ai pas eu d’autre choix ». Cependant, il est intéressant de rappeler que Sartre fait l’éloge de nos instincts en tant que moteurs de motivation, aussi longtemps que nous sommes prêts à les assumer. C’est une idée délicate, car les instincts – contrairement aux habitudes et à la prise de décision délibérative – ne sont pas vraiment sous notre contrôle. Ainsi, la sagesse des instincts suivants est louée par Sartre, tout comme les partisans de l’Intuitionisme et presque personne d’autre.
Les Sith sont-ils résolument mauvais ou ont-ils juste des analyses de celles des Jedi ?
Il y a sur deux aspects que nous pouvons critiquer les Sith : leur philosophie primaire et leurs engagements en politique. Concernant le premier, ce n’est pas un secret de dire que leur adhésion au côté obscur de la Force se nourrit de la haine, de la peur et de la colère. Cela s’additionne avec les sentiments que les autres ont envers eux. Lorsque nous analysons les actions de Dark Vador dans deux films (Un nouvel espoir et Rogue One), on remarque qu’il a abandonné toute son humanité. Il est l’exemple d’un puissant qui opprime, un jouet dangereux de Tarkan et de l’Empereur. Et alors que les Jedi sont louables car ils cherchent à rester le plus loin possible de la politique (jusqu’à leur erreur dans La revanche des Sith en demandant à Anakin d’espionner le Chancelier), l’Empereur façonne la galaxie en complotant dans le seul intérêt d’avoir le plus de pouvoirs possible.
Si on trouve que la sociopathie et la volonté de détruire sont une mauvaise chose, nous pouvons donc dire que les Sith sont des mauvaises personnes.
« Quels sont vos ordres, mon maître? » Cette phrase montre-t-elle que Dark Vador est plus un esclave de l’Empereur qu’un apprenti ?
Je suis d’accord pour dire que Vador est l’esclave de l’Empereur mais, et cela fait de lui un esclave atypique, il n’est l’esclave de personne d’autre. De plus, il n’essaye jamais de s’assouvir quelqu’un d’autre, du moins personnellement. La règle sith des deux renforce les sentiments de peur, de colère et de haine chez l’apprenti sith. Vador est le témoin de la tentative de l’Empereur d’initier Luke à la pensée sith lorsqu’ils sont à bord de l’Etoile de la Mort.
Mais l’Histoire Sith montre également que leur culte fonctionne sur le même mode que les révolutions qui ont souvent « mangé leurs propres enfants ». L’apprenti va se retourner contre le maître, va le tuer pour devenir le nouveau maître. Cette relation est à la fois très instable et insoutenable.
Lorsque Obi-Wan Kenobi disparaît après son combat contre Vador sur l’Etoile Noire (Un Nouvel Espoir), est-ce que cela veut dire qu’il trouve enfin la parfaite harmonie avec son monde ?
Nous aurions pu penser cela – étant donné que les philosophies New Age et le mysticisme oriental sont présents dans la culture américaine de 1977. Obi-wan transcende finalement la spirale mortelle et devient une sorte d’«esprit pur». Mais, comme pour le père d’Hamlet, il reste un fantôme errant. Il ne peut pas aider et n’intervient que durant l’attaque contre l’Etoile Noire lorsqu’il souffle à Luke: « Suis ton instinct ». Dans l’Empire contre-attaque et « Le retour du Jedi« , Obi-Wan intervient en essayant de garder Luke sur le chemin de l’apprentissage, pour qu’il devienne Maître Jedi. Dans ces films, il a une mission très spécifique et un but cosmique pour Luke : il lui demande de tuer Vador. Le jeune Anakin dans La menace fantôme est soudainement abandonné à la mort de Qui Gon. Obi-Wan se sent alors obligé de le prendre comme padawan. J’ai l’impression qu’Obi-Wan tente avec Luke d’éviter de commettre les erreurs qu’il a pu commettre avec Anakin. Il semble également se sentir coupable de la chute d’Anakin vers le côté obscur.
Peut-On échapper à sa destinée ou devons-nous vivre avec ? L’élu est une figure centrale dans la prophétie Jedi. La rédemption de Dark Vador montre-elle qu’il a finalement toujours été le héros, celui qui apportera l’équilibre à la Force ?
Je pense qu’il y a trois interrogations qui ont besoin d’être distinguées :
1) Que savons-nous de la destinée ?
2) Quel type d’influence fait cette destinée sur notre avenir ?
3) Et si cette « destinée » n’est pas qu’une simple forme de déterminisme, devons-nous l’accepter ou non ? (Ceci est votre question sur une autre forme)
Il y a une grande différence entre comment la « destinée » est traitée dans la trilogie originale (IV-V-VI) et la prélogie (I-II-III). Dans la trilogie originale, la 1) et la 2) n’ont pas d’aspect surnaturel : »
Je ne céderai pas. Vous serez forcé de me tuer » dit Luke à Vador dans Le retour du Jedi. « Si tel est ton destin » répond Vador sur le même ton que quelqu’un qui dirait « Si c’est ton choix ». La trilogie est précisément à propos de personnages qui se battent contre les attentes de d’autres.
Cependant, avec l’ajout de la « prophétie de celui qui apportera l’équilibre à la Force » dans la prélogie et le fait qu’Anakin Skywalker est celui qui accompli cette prophétie, soudain 1) et 2) ont plus de significations. Beaucoup d’événements qu’a connus Anakin l’entraînent dans son ascension puis dans sa chute. Son rôle devient alors tragique dans la mythologie Star Wars. La morale est que nous ne pouvons pas échapper à son destin.
De plus, en tant qu’Elu, il est difficile de comprendre comment Anakin a pu devenir Dark Vador et a pu rétablir l’équilibre de la Force (à moins que l’équilibre est pensé comme un élément fragile et temporaire. Si c’est le cas, pourquoi s’en préoccuper ?). Si nous nous limitons à ce qui est présenté dans les films, il semble que l’équilibre soit atteint après la chute des Jedi, puisqu’il semble y avoir deux Sith (Palpatine, Vader) et deux Jedi (Yoda, Obi-wan) dans la même galaxie. Cependant, l’Univers élargi (et le bon sens- hey c’est une grande galaxie!) prouve que cela est faux.
Si Vador en tuant l’Empereur rétablit l’équilibre, nous pouvons nous interroger sur le fait que pourquoi la chute des Jedi et l’âge noir furent nécessaires.
Dans le film La revanche des Sith, Dark Vador déclare : « Ou vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous » ce à quoi Obi-Wan Kenobi répond : « Seuls les Sith sont aussi absolus… ». La première déclaration se réfère au Christ disant : « Celui qui n’est pas avec moi est contre moi » (Matthieu 10:30). Peut-on critiquer ceux qui choisissent d’être neutres ?
Il est intéressant que la citation de Matthieu soit reprise par un Anakin converti au côté obscur et tueur de masse (incluant des enfants). C’est également ironique selon moi qu’Obi-Wan choisisse de répondre : « Seuls les Sith sont aussi absolus ». Après tout, la prélogie montre à quel point le Conseil Jedi est inefficace lorsque «la voie de la Force» est obscurcie par leur vision. Comment ont-ils pu permettre à Palpatine / Dark Sidious de manigancer sous leur nez ?
Ces parts d’ombre prouvent que les Jedi ont des pouvoirs limités dans ces films. Pourquoi Obi-wan continue-t-il pourtant à fonctionner de la même façon ? Après tout, même s’il essaie de ramener Anakin à la raison sur Mustafar, il est clair qu’Obi-wan a lui aussi une pensée d’absolu: Anakin quittera la planète soit en tant que repenti, soit en tant que cadavre.
En général, ma réponse à la question de savoir si c’est juste de critiquer (ou au moins de demander des comptes) ceux qui choisissent la neutralité durant un conflit est «oui» lorsque que des valeurs fondamentales profondément significatives (vie, propriété, intégrité territoriale, liberté, etc.) sont menacées. Cela suppose également que ceux qui ont fait le choix de l’opposition ou de la neutralité ont des attentes raisonnables avant de prendre la décision de se battre.
Par conséquent, je suppose que cette réponse me met du côté des rebelles. La question est posée dans le film Clerks : « Les rebelles ont-ils fait exploser les terroristes de l’Etoile Noire? »
Ma réponse est « non » et lorsque Jyn Erso dans Rogue One suggère qu’elle peut vivre sous le le joug de l’Empire tant qu’elle ne lève pas les yeux, elle a tort.
« C’est moi le Sénat » affirme le Chancelier Palpatine. Les pouvoirs exceptionnels et l’autoritarisme sont-ils un chemin risqué vers la tyrannie ?
Une chose que l’on peut accordée à Palpatine est que malgré le fait qu’il soit vraiment vraiment démoniaque, il est également très très intelligent. C’est un vrai contraste avec ce que vivent les Américains en ce moment avec le Président Trump. Celui-ci ressemble à Palpatine dans son désir de pouvoir et d’autorité (en méprisant les institutions démocratiques). La différence est que Trump est un idiot. Bien entendu, les Etats-Unis ne sont pas le seul pays qui souffre du « nouveau nationalisme conservateur ». Ce régime s’alimente par le charisme autoritaire et le mépris du pluralisme et de la séparation des pouvoirs.
Je consacre une bonne étude à Palpatine dans mon chapitre du livre Star Wars and Philosophy (2005). Il a su gagner chez les classes riches et puissantes tout comme les dictateurs tout au fil des siècles. Ainsi, ceux-ci ont pu s’emparer du contrôle de l’armée. Mais là où je note des problèmes dans la stratégie de Palpatine c’est le fait qu’il engendre des crises : la sécession des planètes séparatistes de la Vieille République, le déclenchement de la guerre des clones afin de consolider son pouvoir. La doctrine « nous contre eux » a toujours fonctionné ainsi. Lorsque j’ai écrit ce chapitre, le Président George W. Bush avait instrumentalisé le 11 septembre afin de renforcer le pouvoir policier des Etats-Unis. Il a su également créer une autre crise avec l’histoire des armes de destruction massive de Saddam Hussein dans le but de déclencher une nouvelle guerre.
Dieu merci nous n’avons pas connu les 20 ans de souffrance de la galaxie Star Wars sous le règne de Palpatine.
Luke Skywalker est à la fois le nouvel et le dernier espoir. Comment a-t-il pu faire le bon choix ?
Eh bien je pense que Le réveil de la Force et j’imagine Les derniers Jedi confirmeront les hypothèses de quelques-uns d’entre nous qui ont écrit dans Star Wars and Philosophy et dans The Ultimate Star Wars and Philosophy que Star Wars est avant tout une histoire sur la famille. Le proverbe « la voix du sang est la plus forte » est un cliché utilisé à grand effet dans Le retour du Jedi lorsque Luke sauve Vador de lui-même et dans Le réveil de la Force quand Kylo Ren tue son père.
Au-delà même de ce que la Force lui dit, Luke fait reposer son sens moral sur les obligations familiales, les responsabilités et un sens de la communauté qui va au-delà des liens de sang; de l’Alliance rebelle jusqu’à ces proches amis comme Han et Lando.
Cependant, je pense que nous trouverons sa foi ébranlée dans Les derniers Jedi, et dans ce que lui et Rey feront en réponse à cette foi brisée. Je pense que tout cela changera considérablement l’histoire de Star Wars.
Les parallèles entre la philosophie Jedi et le Stoïcisme sont forts en particulier avec Yoda. Cependant, le Jedi est-il vraiment un Stoïcien qui agit avec sa raison dans toutes les situations ?
Nous avons un chapitre sur Yoda en tant que sage stoïcien dans Star Wars and Philosophy. C’est un très bon chapitre. La doctrine de la Force (pas en tant que pratique des arts martiaux ou pratique des lancers d’éclairs) ressemble très fortement à la cosmologie du Stoïcisme. Dans L’Empire contre-attaque, Yoda dit à Luke une phrase devenue célèbre : « mon alliée est la Force, et c’est de mes alliées la plus puissante. La vie l’a créée, l’a faite grandir. Son énergie nous entoure et nous relie. Nous sommes des êtres illuminés, pas une simple matière brute ».
La cosmologie stoïcienne nous dit qu’un univers physique fonctionnant selon les lois est rationnel, il en est de même pour les lois physiques et l’action morale est la loi naturelle.
Le problème qui entrave une vie harmonieuse (l’ataraxie) pour un stoïcien ce sont les autres : pour Anakin, c’est son affection pour sa mère et Padmé, pour Luke, son désir d’aider ses amis. Pour Rey, ce sont les responsabilités qui reposent sur elle lorsqu’elle est dans les Quartiers Généraux de la Résistance. Elle est forcée de prendre ses responsabilités.
Un Jedi stoïcien peut se réfugier dans la médiation au milieu du désert (comme le fait Obi-wan sur Tatooine et Yoda sur Dagobah), mais les choses se compliquent rapidement lorsque des vies sont en jeu. Il est dit au stoïcien qu’il ne doit pas se préoccuper de ce qu’il n’est pas en son pouvoir de contrôler, alors qu’on enseigne aux Jedi qu’ils ont des responsabilités morales envers l’Ancienne République et face au Côté Obscur de la Force. S’ils sont comme des stoïciens, la partie la plus importante de la formation est que les padawans doivent comprendre, en raison de leurs grands pouvoirs, qu’effectuer un changement positif dans la galaxie est entre leurs mains. Cela doit être leur mission principale.
Pour en savoir plus : Le livre « Star Wars and Philosophy : More powerful than you can possibily imagine (Popular Cuture and Philosophy- 2005)
https://www.amazon.com/Star-Wars-Philosophy-Powerful-Possibly/dp/0812695836
STAR WARS : Philosophy strikes back
‘May the force be with you’ or ‘I have a bad feeling about this’ are well-known phrases in ‘Star Wars’, one of the greatest movie series of all time. The Last Jedi- Episode VIII is set for release on December 14th in the UK and December 15th in the States. It was a great opportunity to study the links between Star Wars and philosophy.
Kevin S. Decker, Ph.D. is Professor of Philosophy at Eastern Washington University, tells us more about the Jedi, the Sith or the Force, a metaphysical and ubiquitous power.
“I have a bad feeling about this” is a well-known phrase in the Star Wars series. Is it always wise to follow your instincts?
The line, “I have a bad feeling about this” has strangely achieved the status of a cult following (like Mr. Spock’s “Fascinating!”) and in almost every case that a Star Wars character utters it, he or she would probably be better off trusting their instincts. But this highlights the difference between a narrative controlled by a screenwriter, on the one hand, and the narrative of our lives, which we construct only in hindsight (“I had a bad feeling about that, and I didn’t do anything, and now I realize I should have trusted my gut.”) A philosopher like Jean-Paul Sartre would probably warn us that spinning this kind of retroactive continuity is an attempt to evade responsibility for our earlier actions, similar to when people make hard decisions by claiming, “I really have no choice in the matter.” Interestingly, however, Sartre praises our instincts as valid sources of motivation just as long as we are ready to take responsibility for them. That’s a tricky idea, since instincts—unlike habits and deliberative decision-making—aren’t really within our control. So the wisdom of following instincts is praised by Sartre, philosophical intuitionists and hardly anyone else.
Are the Sith actually bad or do they just have different views from the Jedi?
There are two areas in which we might criticize the Sith: their basic philosophy and their involvement in politics. Regarding the former, it’s no secret that their commitment to the Dark Side of the Force compels the Sith to embrace destructive emotions such as hate, fear, and anger, and furthermore, to inspire those in others. When we examine the actions of Darth Vader in the two films in which he is more or less shorn of his humanity—A New Hope and Rogue One—we see that he is a paradigm of powerful coercion, a blunt instrument of Tarkin and the Emperor. And while the Jedi deserve credit for seeking to stay out of politics as far as possible (until their signal mistake in Revenge of the Sith of asking Anakin to spy on the Chancellor), the Emperor constructs galaxy-spanning plots to serve no end other than his own desire for ever-increasing power. So if a dedication to sociopathic and destructive actions is bad, then the Sith are quite, quite bad.
“What is thy bidding my master?” Does this mean Darth Vader is more a slave to the Emperor than an apprentice?
I agree that Vader is a slave to the Emperor, but—and this makes him an unusual slave in history—he is a slave to no one else, and attempts to enslave no one, at least personally. Ultimately, the Sith “Rule of Two” reinforces the cultivation of fear, anger and hatred in the Sith apprentice—witness Palpatine’s attempt to initiate Luke into these ways of thinking and feeling on board the second Death Star. But Sith history also shows that their cult proceeds in the same way that revolutions often “eat their own children”—the apprentice schemes against and kills the master to become the new master. This relationship is fairly fragile and ultimately unsustainable.
When Obi-Wan Kenobi disappears after fighting Vader on the Death Star, does it mean he finally found the perfect harmony with his world?
We might have been intended to think that—given the New Age philosophies and Eastern mysticism floating through American culture in 1977. Obi-wan finally transcends the mortal coil and becomes “pure spirit,” or something like that. But, like Hamlet’s father, he’s a restless ghost. He can’t help but get into the action during the bombing of the Death Star trench when Luke hears him say, “Trust your feelings.” In Empire and Jedi, he’s an agitator, trying to keep Luke on the path of becoming a Jedi Master. And in those films, he’s got a very specific and not particularly cosmic goal for Luke—killing Vader. Recalling that young Anakin in Phantom Menace was suddenly dumped in Obi-wan’s lap as a padawan after Qui-gon’s sudden and unexpected death, I get the impression that Obi-wan is trying, with Luke, to make up for a very imperfect relationship with Anakin and with feelings of guilt that, in some way, he was responsible for Anakin’s fall to the Dark Side.
Can we escape Destiny or we must deal with it? The Chosen One is the central figure in the Jedi prophecy. Does Darth Vader’s redemption mean he has always been the hero, the one who brings balance to the Force?
I think there are three questions here that need to be separated:
(1) Can we know what our destiny is?
(2) What kind of causal influence does this “destiny” have on our future?
(3) Assuming that “destiny” is not simply a form of causal determinism, should we cooperate with it or not? (which is your question in a different form)
There’s a big difference between how “destiny” is talked about in the original trilogy (IV-V-VI) and in the prequel trilogy (I-II-III). In the original trilogy, (1) and (2) above are treated from a non-supernatural standpoint: “I will not turn, and you’ll be forced to kill me,” Luke tells Vader in Return of the Jedi. “If that is your destiny,” Vader replies, in exactly the same tone as one would say, “If that is your choice.” The trilogy is precisely about characters beating others’ expectations of them. However, with the inclusion of the “prophecy of the One who will bring balance to the Force” in the prequel trilogy, and the fact that it seems to be Anakin Skywalker who fulfills this prophecy, suddenly (1) and (2) above are a lot more significant. Many events out of Anakin’s control contribute to his rise and fall, and his place as a tragic figure in the Star Wars mythology is secured by the fact that we feel he cannot, ultimately, defer his destiny.
Furthermore, as “the One,” it’s hard to understand the way in which Anakin, as Darth Vader, brought balance to the Force (unless that balance is understood as a fragile and temporary thing, and if so, why care about it?) If we confine ourselves to only what is presented in the films, it seems like numerical balance is achieved after the Jedi purge, since there seem to be precisely two Sith (Palpatine, Vader) and two Jedi (Yoda, Obi-wan) left in the galaxy. However, Expanded Universe stories (and common sense—come on, it’s a big galaxy!) reveal this to be false. If Vader’s killing the Emperor was “bringing balance,” then one wonders why the Jedi purge and Dark Times were necessary to balance out this act.
In the movie Revenge of the Sith, Darth Vader says, “If you are not with me, then you’re my enemy,” to which Obi-Wan Kenobi answers, “Only a Sith deals in absolutes.” It refers to Jesus Christ saying “He who is not with me is against me” (Matthew 10:30). Can we blame those who try to be neutral?
It’s interesting that the Matthew quote parallels what is said by Anakin, who has turned to the Dark Side and committed mass murder (including of children). It also ironic to me that Obi-wan chooses to reply with “Only a Sith deals in absolutes.” After all, the prequel trilogy shows how ineffectual the Jedi Council is when “the way of the Force” is clouded in their vision, and how blind could they have been to have allowed Palpatine/Darth Sidious to operate right under their noses? So the “shades of gray” approach that the Jedi were limited to in these films didn’t work out very well for them. Why does Obi-wan continue to endorse that policy? After all, even as he tries to appeal to Anakin on Mustafar, it’s clear that Obi-wan is also thinking in absolutes: Anakin will leave the planet either repentant or dead.
In general, my answer to the basic question of whether it is right to blame (or at least hold accountable) those who try to be neutral in a conflict is “yes,” provided that the conflict was one in which deeply significant basic values (lives, property, territorial integrity, freedom, etc.) were being threatened. This also assumes that those faced with the choice of opposition or neutrality have some reasonable expectation of being successful if they choose to fight. So I guess this answer puts me on the side of the Rebellion in the old question from the film Clerks, “Were the Rebels who blew up the Death Star terrorists?” My answer is, “no,” and when Jyn Erso in Rogue One suggests that she can live under the Imperial flag as long as she doesn’t look up, she’s wrong.
“I am the Senate,” says Chancellor Palpatine. Are strong powers and authority a risky pathway to tyranny?
One thing you have to grant Palpatine—although he’s really, really evil, he’s also really, really smart. Which is a direct contrast to what Americans are dealing with currently with President Trump, who is similar to Palpatine in the desire for strong power and authority (and disrespect for democratic institutions), but different in that Trump is an idiot. Of course, the United States is hardly the only country to suffer from the conservative “new nationalism” that worships charismatic authority and disdains pluralism and government checks and balances.
I gave Palpatine a good deal of attention in my chapter of the original Star Wars and Philosophy (2005). He got credit for winning over the rich and powerful classes, just as dictators have done throughout the centuries, and for gaining control of an army to enforce his will. But where I noticed problems with Palpatine’s strategy was in the fact that he manufactured crises—notably, the secession of Separatist planets from the Old Republic and inciting the Clone Wars—in order to consolidate power and to win the support that creating an “us versus them” conflict always seems to do. At the time I wrote about it, President George W. Bush had used a real crisis (9/11) to greatly increase the police powers of the US and successfully manufactured another one (Saddam Hussein’s pursuit of weapons of mass destruction) in order to start a war. Thank goodness the galaxy has to suffer only twenty years or so under Palpatine’s similar reign!
Luke Skywalker is both the new and the last hope. How does he take the right path?
Well, I think The Force Awakens has and, at a guess, The Last Jedi will confirm the suspicions of several of us writing in Star Wars and Philosophy and The Ultimate Star Wars and Philosophy that ultimately, SW is about family. That “blood is thicker than water” is a cliché used to great effect in Return of the Jedi as Luke saves Vader from himself, and it’s also used to tragic effect in the murder of Kylo Ren’s father in The Force Awakens. Beyond even what the Force tells him, Luke models his moral sense on familial obligations, responsibilities, and a sense of community that extends beyond the ties of blood to the Rebel Alliance and close friends like Han and Lando. However, I think we’ll find his faith in family shaken to the core in The Last Jedi, and what he and Rey do in response to that shattered faith will, I think, change the Star Wars story considerably.
The parallels between Jedi philosophy and Stoicism are striking especially with Yoda. But is the Jedi a Stoic who acts from reason in every situation?
We had a chapter on Yoda as a Stoic sage in the original Star Wars and Philosophy, a lovely chapter. The doctrine of the Force—not the martial arts practices or the more hokey stuff like Force lightning—is much more like the cosmology of Stoicism than any other philosophy I know. In Empire, Yoda famously tells Luke, “For my ally is the Force. And a powerful ally it is. Life creates it, makes it grow. Its energy surrounds us and binds us. Luminous beings are we, not this crude matter.” Stoic cosmology tells us that a physical universe operating according to laws is rational, and the equivalent of physical laws for moral action is the natural law.
The problem that gets in the way of a harmonious life (ataraxia) for a Stoic is other people: for Anakin it’s his attachments to his mother and Padme, for Luke it’s his desire to help his friends, and for Rey it is the responsibilities foisted upon her by being dropped into the center of the Resistance and forced to cope. A Stoic Jedi may withdraw into solitary contemplation in the wilderness (as Obi-wan did on Tatooine and Yoda did on Dagobah), but things quickly become complicated when there are other people’s lives at stake. The Stoic is told that she must not be concerned with what is not in her power to control, but Jedi are taught that they have moral responsibilities to the Old Republic and against the Dark Side of the Force. If they are like Stoics, perhaps it’s the most important part of Jedi training that padawans become convinced that effecting positive change in the galaxy is within their control—because of their great power—and thus should be their ongoing concern.
Further reading : ‘Star Wars and Philosophy : More Powerful than You Can Possibily Imagine (Popular Culture and Philosophy- 2005) Edited by Kevin S. Decker & Jason T. Eberl https://www.amazon.com/Star-Wars-Philosophy-Powerful-Possibly/dp/0812695836