De 1984 à 1998, le scénariste Tome et le dessinateur Janry ont été les auteurs des aventures Spirou & Fantasio. Artistes incontournables du monde de la bande dessinée, le duo va même créer la série du Petit Spirou à partir de 1990.
Du classique « Virus » à l’énigmatique « Machine qui rêve », Tome & Janry vont plaire. En 2019, Philippe Tome décède. Janry devra réaliser l’album du Petit Spirou « On ne parle pas la bouche pleine » (2022) seul.
Les deux compères intriguent : Qui fait quoi ? Comment les idées germaient ? Comment reprendre les aventures du célèbre groom ? Pour quelles raisons le Petit Spirou est-il né ?
Entretien avec Janry, dessinateur de Spirou.
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Vous avez passé votre enfance au Congo belge. Avez-vous gardé une part africaine dans vos dessins ?
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Mon loisir principal était de lire les BD qui arrivaient à bon port. Il y avait Astérix, Lucky Luke et tous les Franquin. Je garde un côté africain avec ma préférence de vivre à l’extérieur qu’à l’intérieur.
J’ai quitté le Congo pour la Belgique à 9 ans. Ce fut un changement radical pour moi car tous mes petits camarades étaient noirs et brusquement il n’y avait plus que des petits blancs dans la cour de récréation. Emmitouflé dans ma grosse veste et ma cagoule, je souffrais de ce froid. J’avais le réflexe de m’orienter vers le seul enfant noir de l’école. Il semblait tout aussi désorienté que moi. Le garçon semblait méfiant que je lui pose autant de questions. Bizarre ce petit blanc qui vient vers lui naturellement alors que les autres l’ignoraient; on est vite devenu potes. C’est ainsi que j’ai découvert, par défaut, l’existence du racisme.
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Vous avez pratiquement toujours travaillé avec le scénariste Philippe Tome. Comment vous êtes-vous rencontré ?
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Nous nous sommes rencontrés à l’âge de 14 ans. Pour m’encourager à dessiner autre chose que des avions et des bateaux, ma mère a décidé de m’inscrire à un cours de bande dessinée dans une école du soir du quartier. J’y ai rencontré Stéphane de Becker (le futur dessinateur Stuf) et Philippe Tome. L’amitié a fait le reste.
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Le texte arrivait toujours avant le dessin ?
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Cette question ne devrait pas exister. Comment dessiner une histoire qui n’a pas été encore écrite? En tant que dessinateur, on ne doit pas se contenter de faire des beaux dessins, il faut avant tout qu’ils soient respectueux et au service du scénario.
C’est au scénariste de concevoir l’intrigue. Mais Philippe était un cas particulier. Il aimait s’inspirer de mes dessins pour imaginer la page suivante. Philippe attendait que ma page soit terminée pour avancer. C’était une méthode particulière car il fallait s’adapter sans cesse.
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Comment êtes-vous devenus les auteurs des nouvelles aventures de Spirou & Fantasio ? Pour chaque auteur-dessinateur, il y a eu une succession claire. Pour vous, ce fut moins simple : Le dessinateur Nic continuait à dessiner Spirou. Etiez-vous en concurrence ?
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Pas du tout. Nous étions jeunes et encore émerveillés à l’idée de travailler comme auteurs et non plus comme assistants aux éditions Dupuis.
Nous avions appris qu’un concours avait été lancé pour trouver un nouveau scénariste pour Spirou & Fantasio. Nous avions saisi cette occasion afin de revendiquer le statut d’auteur à part entière en concevant histoires et dessins, la totale. Nous voulions faire nos preuves sans l’objectif de devenir les nouveaux créateurs des aventures de Spirou & Fantasio. En aucun cas, nous voulions être en concurrence avec Nic. Cependant, en voyant nos essais, le rédacteur en chef de Dupuis a saisi l’opportunité pour nous placer en tant que challengers car il était en désaccord avec la sélection de Nic.
C’était comme si on nous avait mis sur un ring avec des gants de boxe en face d’un collègue.
Nous avons alors voulu mettre fin avec cette situation conflictuelle mais les éditions Dupuis avaient cependant déjà fait leur choix : nous confier la série Spirou & Fantasio.
Nous avions alors dans nos fardes une histoire courte qui se passait au Pôle Nord et qui s’intitulait « Virus ». Cette histoire est alors devenue un album de 44 pages. Nous avons appris plus tard que Dupuis avait sollicité l’avis de Franquin qui avait approuvé d’engager Tome & Janry.
Nic et Cauvin ont continué à travailler sur leurs 3 nouveaux albums pour boucler leur contrat. Ce n’est qu’après leurs parutions qu’avec Tome, nous sommes devenus les nouveaux créateurs officiels.
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Comment se passait la cohabitation avec Yves Chaland ?
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Sans « concurrence »: Ses récits ne s’inscrivaient pas dans la collection originelle de « Spirou et Fantasio »
Chaland s’inspirait des tout premiers albums de Franquin dans un style graphique bien éloigné du mien et de Nic.
En soit, c’était le premier projet d’une longue série d’album-hommage produits aujourd’hui, comme « le journal d’un ingénu », « Le groom vert-de-gris », etc…
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La première histoire « Virus » (1984) rappelle le film « The Thing » (1982) de John Carpenter tout en ayant un certain humour. Le cinéma a toujours été une inspiration ou finalement vous détestiez les demandes de Tome ? (Le Réveil du Z- Blade Runner, Spirou à New York)
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Avec Spirou & Fantasio, j’ai appris à devenir un dessinateur tout terrain. Philippe était passionné par le cinéma et s’en inspirait beaucoup. Je m’adaptais à ses demandes. J’ai cependant toujours eu des difficultés avec les caricatures. A titre d’exemple, Tome m’a demandé de dessiner le personnage de Vito Cortizone comme Marlon Brando dans le film « Le Parrain ». Ce fut inconfortable pour moi. Cependant, j’aime le personnage car il est tellement crétin. Entre Tome et moi, j’étais celui qui poussait le plus au gag.
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Pourquoi aimiez-vous dessiner Spip ?
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C’est un écureuil facile à dessiner. Il est comme la coccinelle de Gotlib. Spip précède la pensée du lecteur avec une pointe d’esprit critique – il n’est pas dupe au sujet de l’intrigue. Il a cet aspect belge de se moquer de nous-mêmes. Contrairement aux Français, nous aimons l’autodérision car c’est une façon de nous remettre à notre place. L’humour est une défense nécessaire.
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Etant deux, pouviez-vous être vous-mêmes un Spirou et un Fantasio ?
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Tome était Spirou et moi, Janry, j’étais Fantasio mais ce fut involontaire (rires). En tant que scénariste, Philippe devait développer une véritable stratégie de narration. Cela le poussait à être plus professionnel. Même s’il trouvait que mon dessin était beau, il réagissait lorsque je n’avais pas bien saisi ce qu’il avait imaginé. Il expliquait à raison que c’est au scénariste que seront adressées les critiques dans le cas où, aussi beau soit-il, le dessin raconte mal le scénario.
Comme je réalise à présent mes propres scénarios, je suis plus attentif aux critiques que l’on fait à mes histoires plutôt qu’à mes dessins. Sans doute parce que j’ai peut-être encore mes preuves à faire.
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Aviez-vous toujours un soin particulier pour les couvertures ?
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Il s’agit pour moi de l’exercice le plus difficile. Lorsque je commençais à dessiner une couverture, je ne savais jamais quand cela allait être achevé. Il m’est arrivé de me réveiller dans la nuit pour continuer le dessin. A l’époque, je travaillais en plus avec des pots de couleurs ouverts. Il fallait les changer constamment. Le travail sur ordinateur est de nos jours plus pratique mais c’est également un parcours du combattant car tout le monde donne son avis sur tout.
Une couverture doit être à la fois intelligible, visible de loin et intrigante. C’est finalement un mélange entre une affiche publicitaire et le contenu de l’histoire à l’intérieur (aventure, humour et exotisme). L’exercice est ardu. C’est un traumatisme d’avoir dans sa carrière une couverture que l’on ne peut plus rattraper.
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Luna Fatale embrasse Spirou. Cet album est-il une histoire particulière ? Est-ce vrai que Luna devait disparaître de la série ?
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Nous ne savons jamais où nous entraînera l’histoire suivante, s’il y aura un rôle pour tel ou tel personnage apparu précédemment dans la série (Comme Murena dans « Virus » par exemple) Reviendra?-Reviendra pas?… A la fin d’un épisode, il est toujours bon d’y mettre des points de suspension, une porte entrouverte pour lui permettre de revenir.
J’aime assez l’exemple de Zorglub, apparu dans « Z comme Zorglub » par Franquin. A la fin de l’épisode , débarrassé de sa cupidité et de sa mégalomanie, Zorglub a perdu son identité de méchant et rentre dans le rang. Comment le faire revenir s’il n’a plus ce qui fait sa substance: la malveillance?
La solution de Franquin: Dans « L’ombre du Z », le méchant de service n’est pas Zorglub, puisqu’il est devenu « gentil » mais un associé influent et sournois… Zantafio!
Avec Tome dans « Le réveil du Z », là encore, le méchant n’est pas Zorglub mais Zorglub junior, un descendant de Zorglub dans le futur.
Si Luna n’est pas réapparue, c’est qu’il n’y avait pas de rôle pour elle dans « Machine qui rêve ».
A nos successeurs le choix de la faire revenir… ou pas.
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Comment est venue l’idée de « Machine qui rêve »- album à part et véritable défi ?
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Philippe m’a entraîné dans ce bouleversement. Il voulait secouer les esprits en s’inspirant du film « Blade Runner ». J’ai dû adapter mon dessin. J’étais angoissé à l’idée qu’on s’éloigne trop de l’univers de Spirou & Fantasio. C’était avant tout un défi.
Alors que je dessinais une page dans un bistro, un homme a observé ce que je faisais et m’a dit : « Ah c’est marrant c’est toi qui dessine ce personnage avec le calot. ». J’ai compris alors que ce que nous faisions restait du Spirou.
« Machine qui rêve » ne devait être qu’un seul exercice – comme un coup dans la porte. Avec Tome, nous avons ensuite commencé à travailler sur un album « Zorglub à Cuba » qui revenait aux fondamentaux. Mais la direction de Dupuis nous a dit : « Spirou ne fait pas partie de nos priorités. Faites-nous plutôt un Petit Spirou ». Avec Tome, nous sommes sortis de là plutôt vexés et avons pris la décision d’arrêter la série.
Ce n’est que plus tard que j’ai su que Dupuis était à vendre. Il leur fallait en fait un Petit Spirou plus vendeur dans la vitrine.
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La création du Petit Spirou était-ce une envie de s’approprier un monde qui n’était pas le vôtre à l’origine ? Vous parlez de sincérité et de spontanéité.
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Nous devions réaliser des albums d’un personnage que nous n’avions pas créer. On nous a juste confié Spirou. Malgré les années, nous avions toujours l’impression de dormir dans le lit d’un autre.
Au fur et à mesure de la création, nous avions toujours conscience d’être limités car il ne fallait pas trahir le cahier des charges de la série mère.
Avec Tome, nous avons alors imaginé la jeunesse du groom (nous l’avions déjà abordée avec l’album « La jeunesse de Spirou » -1987). La crise d’adolescence l’a poussé à devenir un héros exemplaire. Avec Le Petit Spirou, nous avons pu développer nos idées personnelles de gag. On ne peut être jamais plus authentique et sincère qu’avec votre propre création.
Anecdotiquement, nous avons été approchés pour reprendre les aventures d’Astérix & Obélix… mais reprendre la série d’un autre, une fois mais pas deux.
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Petit obsédé, farceur, le Petit Spirou est-il l’antithèse de Spirou adolescent ?
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Non. Notre intention était de créer une première série BD familiale et tout public mais qui abordait des tabous. Le supplément du journal Spirou, Le Trombone illustré avait déjà envie de taquiner les bonnes pensées.
Cependant, le petit Spirou est un aventurier qui transgresse les ordres moraux des parents. Il ose et fait ses propres choix. Le voir comme un obsédé c’est un avis d’adulte. Le Petit Spirou lit la presse érotique pas avec une intention perverse, mais parce que c’est interdit.
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Qu’avez-vous pensé de l’adaptation cinématographique (2017) ?
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Le réalisateur Nicolas Bary m’a présenté le story board. J’ai été enthousiasmé. Pierre Richard en grand-père, François Damiens en Désiré Mégot…Le casting de rêve! Cela ne pouvait être qu’un bon film.
Le résultat final fut pourtant décevant. En tant que spectateur, je n’ai pas réussi à vivre dans le film. J’ai été déçu par moi-même de ne pas comprendre pourquoi parce que c’était un super boulot!
Le défi était de taille car la série BD est une succession de gags. Transposer cela au cinéma, est-ce possible ?
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« On ne parle pas la bouche pleine » est l’album sans Tome. Est-ce que ce fut une épreuve ?
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Philippe et moi étions de vraies têtes de lard. Nous nous disputions par rapport aux gags. L’amour propre pouvait parfois intervenir alors que le but était juste de sortir de bons albums d’humour.
Philippe n’est plus là. Par conséquent, il n’y a plus de conflit. Cependant, il m’emmerde encore plus parce qu’il n’est plus présent pour m’orienter et me freiner. C’était mon meilleur ami. A chaque phrase, à chaque case que je réalise, je m’interroge : « Suis-je en train de nous trahir… de le trahir ? ».
Il a fallu trois ans pour que je termine « On ne parle pas la bouche pleine ». J’ai progressivement fait un pas devant l’autre. J’ai même demandé Dupuis si je pouvais avoir le temps d’écrire le scénario de la série « Passe-moi l’ciel ». Je voulais reprendre Le Petit Spirou à mon rythme.
A la disparition de René Goscinny, Albert Uderzo m’avait confié qu’il avait choqué de lire dans la une des journaux : « Astérix est mort ». Sa place avait été comme gommée. Albert avait imaginé l’image : Le patron est mort – le magasinier on s’en fout. Ce fut un défi pour lui de reprendre les aventures d’Astérix & Obélix. Quand j’ai repris « Le Petit Spirou », j’ai pensé à cela. Encore de nos jours, je veux toujours gagner de nouveaux lecteurs.
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Que pensez-vous de la multitude des albums Spirou ?
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Je pense qu’avec Philippe, nous aurions pu tout à fait continuer. Jean-Claude Fournier avait eu la difficile tâche de succéder à Franquin. Par conséquent, il a été comparé au maître. Quant à moi et Tome, nous avons succédé à Nic et Raoul Cauvin. Nous avons donc eu droit à une certaine indulgence… et puis travailler à deux est un atout de taille. Les premiers mois de notre mission, nous avons étudié de très près les histoires de nos prédécesseurs et saisir l’esprit de la série. Il fallait tout maîtriser pour plaire aux lecteurs.
« Machine qui rêve » a été un album qui a tant fait réagir que ce fut une véritable peau de banane pour ceux qui nous ont succédés (JD Morvan et José Luis Munuera). Devaient-ils ramener l’humour ? l’aventure ? ou continuer à aborder la série à la mode « Machine qui rêve »?
Au fil des années, les éditions Dupuis ont décidé de réaliser des hommages avec une multitude de dessinateurs et scénaristes.
Un hommage, quand on y pense, on le fait le plus souvent devant un cercueil. Spirou & Fantasio sont pourtant loin d’être morts. Si on pense aux éditions Dupuis, on pense irrémédiables à eux.
Il y a quelques mois, on m’a contacté pour réaliser une nouvelle aventure de Spirou & Fantasio. Au départ, l’idée ne m’a pas plu car je n’imaginais pas le faire sans Tome.
Puis, j’ai à nouveau réfléchi. Je ne veux pas faire un Spirou mais DU Spirou. L’album que je vais réaliser sera le numéro 62. On verra… ou « à suivre », comme on dit dans les meilleurs BD.
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