Simon de Thuillières, par la grâce de Dieu, alors que l’épidémie de Coronavirus commençait à sévir dans nos chères contrées, s’est lancé dans un beau projet d’illustrations sur le web. De Thuillières à Jérusalem en passant par Trets, le projet a été couronné de succès.
Avec le Codex, les enluminures et le vieux français adaptent avec un humour certain notre culture pop. Le Moyen Âge c’est aussi les années 2020…
Alien, Die Hard, Daft Punk ou encore Street fighter ont su remarquablement être transposés dans ce cher monde médiéval. Entretien avec Simon de Thuillières, chevalier des réseaux sociaux et actuellement en train de réaliser un livre compilant ses plus belles farces.
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Quelles sont les règles majeures que l’on doit connaître lorsqu’on commence à réaliser des enluminures ?
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Tout d’abord il faut avoir une bonne culture de cette forme d’art, et un certain amour pour cette esthétique.
Pour les enluminures, il faut essentiellement savoir dessiner, car tout est affaire de dessin : des lettrines aux miniatures en passant par les frises et décorations florales, rien n’est systématique, tout est à refaire à chaque fois.
Il faut aussi avoir l’œil pour la composition et l’équilibre des masses.
Il se trouve que je passe beaucoup de temps à déplacer et agencer mes images afin d’avoir les meilleurs compositions possibles.
Pour finir (rapidement) il faut aussi avoir assez de vocabulaire et de notions de vieux français pour élaborer les titres et descriptions en (pseudo) vieux Français qui accompagnent et complètent les enluminures.
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Les copistes pouvaient écrire sur la marge des commentaires fantaisistes, dessiner des images humoristiques. Vous vous inspirez également de ces écarts médiévaux ?
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Les dessins et l’art marginal sont une source incroyable et unique qui nous permet d’appréhender l’humour la fantaisie et la liberté de ces époques. Je m’en inspire beaucoup pour faire passer des allusions comiques et décalées, sauf que je ne travaille pas pour un commanditaire et que je ne suis pas contraint à devoir dissimuler mes écarts dans les marges de mes créations.
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Le premier confinement, expérience quasi monacale pour beaucoup, vous a permis de réaliser le Codex. Cela reste-t-il un amusement de le faire de nos jours ou il y a tout de même une différence à présent (Présentation, fréquence,…) ?
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Cela reste encore un plaisir et une joie de produire ces images. Il est vrai que le Codex m’engage auprès de ma communauté tant pour la régularité de parution que pour les objectifs qualitatifs que je m’impose à présent.
C’est dans les commentaires et les échanges avec mes lecteurs que je trouve une motivation toujours renouvelée pour continuer à proposer des interprétations d’éléments de culture pop.
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Vos enluminures sont parfois des énigmes qu’il faut déchiffrer par le dessin mais aussi le texte. L’inspiration vient surtout avant ou durant la réalisation ?
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L’inspiration vient avant le dessin, c’est d’abord une inspiration, puis une idée qui se construit et grandit. Bien sûr la phase dessin réserve quand même des surprises et des modifications parfois inattendues. Il arrive aussi que des idées que je trouvais viables en pensée ne se concrétisent pas en dessin.
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Les films, les jeux vidéo, l’actualité sont les sujets du Codex. Est-ce une façon de faire du détournement artistique mais aussi instructif ?
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Pour l’instant, je ne suis pas dans une démarche réellement pédagogique, mais beaucoup plus dans le champ de la nostalgie ou de l’humour pur.
Cependant pour le Codex, j’ai contacté une professeure d’histoire médiévale afin qu’elle produise des articles pédagogiques de qualité sur le domaine des enluminures et du vieux français. Je ne doute pas qu’elle le fera bien mieux que moi.
On peut considérer le fait d’ouvrir le champ esthétique des « consommateurs » d’internet à l’esthétique et aux valeurs médiévales soit déjà une forme de pédagogie.
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Vous êtes également reconstituteur-chevalier. Le Moyen-Age est une grande partie de votre vie ?
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Oui en effet, avant l’aventure du codex de Simon de Thuillières, j’ai été de nombreuses années reconstituteur et combattant dans une association couvrant la période de la fin du 14eme siècle : La guerre des couronnes.
Il s’agit d’une grande et belle troupe proposant des reconstitutions de très grande qualité sur la vie civile et militaire. Certains membres sont devenus des experts dans des domaines tels que le travail du cuir ou la sculpture et la fabrication de meubles par exemple. Je vous engage à aller les découvrir.
Pour moi ça été une immense source d’enrichissement intellectuel personnel.
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Vous animez également le Codex. Y’aura-t-il des suites dans l’animation ?
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Les animations me prennent vraiment beaucoup trop de temps à concevoir, et malheureusement, les algorithmes des réseaux sociaux ne les valorisent pas. Je pense donner suite à cela, mais sur un site dédié afin que la diffusion soit meilleure.
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Le Codex aura sa version papier. Y’aura-t-il moult surprises ?
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Tout à été annoncé dans la campagne, et préparer tous les bonus pour les contributeurs est une énorme masse de travail. Donc concernant le Codex, pas de surprise. Par contre les contributeurs auront sans doute des surprises après la parution du Codex, mais je ne préfère pas en parler avant d’être sûr de pouvoir réaliser ce que j’ai en tête…
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Star Wars a une place spéciale dans l’univers du Codex. Était-ce la référence incontournable ?
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Star Wars est effectivement une référence incontournable, quasi tous les « gros » bonus sont liés à cet univers. Et dans le courant de l’année à venir la guerre des étoiles devrait prendre plus de place dans mes créations régulières.
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Vous avez d’autres projets (médiévaux) à venir ?
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Dès que le Covid le permettra, je vais sans doute faire des expositions et/ou dédicaces, des rencontres avec le public, car c’est très important pour moi.
J’ai pas mal de projets sous le coude liés à Simon de Thuillières.
Mais tout comme les surprises évoquées précédemment, je ne tiens pas à communiquer dessus tant que je n’aurais pas de certitudes sur ma capacité à les concrétiser.
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Pour en savoir plus :
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Le Codex de Simon de Thuillières sur KissKissBank : https://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/codex
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