« Dansez, sinon nous sommes perdus » disait la danseuse et chorégraphe Pina Bausch. Cet art de se mouvoir existe depuis toujours et ne nous a jamais quittés. Le ballet n’est pas une exception car il réussit à conjuguer émotion et prouesse. Valery Maximov est un danseur étoile russe à la carrière internationale. Il est directeur artistique de l’Ecole de Ballet Russe à Paris, ouverte à tous les amateurs et professionnels de la danse classique de tous âges. Valery Maximov a répondu à nos questions sur sa grande passion.

 

 

Le ballet est-il perçu différemment en France qu’en Russie?

 

Oui, je pense que c’est le cas. La danse est très ancrée dans la culture russe et tous les enfants – garçons et filles – étudient la danse en Russie : cela va des danses folkloriques aux danses de caractère en passant bien sûr par le ballet classique.

 

 

En quoi enseigner la méthode Vaganova à l’Ecole de Ballet Russe à Paris reste une valeur sûre d’apprentissage de la danse classique?

 

Aggripina Vaganova était une grande ballerine Russe. Au siècle dernier, elle a développé sa propre méthode en fusionnant ce qu’il y avait de mieux dans l’enseignement de la danse IMG_1206par les français, par les italiens et par les russes. La méthode Vaganova fait donc une synthèse unique des meilleures méthodes qui explique son rayonnement en Russie et partout ailleurs.

La méthode Vaganova est très précise. Le travail se fait dans une certaine lenteur et il est axé sur la maîtrise et l’allongement des mouvements. Les finitions sont très importantes. Cela donne un résultat net et raffiné et une belle présence sur scène.

 

 

Quel rôle joue le professeur dans la transmission de cette méthode ?

 

La danse ne s’apprend pas dans les livres et le rôle d’un professeur en danse est toujours essentiel. Avec la méthode Vaganova, je pense que l’exigence qui pèse sur le professeur est très grande car il doit avoir lui-même une vision précise du corps, du mouvement et de l’expression à la hauteur de la méthode qu’il transmet.

 

 

Vous avez été élève-danseur dans les années 80 en URSS. L’apprentissage a-t-il changé? L’exigence reste-t-elle la même ?

 

L’importance de la danse en Russie explique le respect qu’on lui porte et l’exigence qui l’accompagne. Les origines prestigieuses de la danse classique en Russie datent du XVIIIème siècle avec la fondation de l’école russe de danse théâtrale par l’impératrice IMG_0071Anna. Dès cette époque, il est décidé de donner une place importante à la danse classique et « d’investir » sans compter pour ceux qui allaient faire honneur à la danse. Les premiers professeurs venaient ainsi d’Europe occidentale, dont le grand maître de ballet français Jean-Baptiste Landé.

Je pense que ce respect pour la danse classique n’a jamais été remis en cause en Russie. Pendant les années 80, l’orientation professionnelle vers la danse classique était un honneur et mon admission à l’Académie de Perm (L’Académie de Perm a été instituée pendant la Seconde Guerre mondiale, lors de l’évacuation du Théâtre Mariinsky et de l’Académie Vaganova à Saint-Pétersbourg. Elle a formé la majorité des danseurs russes) a été une grande chance pour moi.

Il me semble que l’exigence n’a pas changé et aussi longtemps qu’elle sera importante en Russie, la danse sera bien enseignée.

 

Que conseiller à une jeune fille ou à un jeune garçon qui souhaite débuter des cours de ballet russe ou de barre au sol ?

 

Pour toute personne, enfant ou adulte, amateur ou professionnel qui débute ou pratique déjà la danse classique, il faut être motivé, discipliné et aimer la danse. C’est un art difficile pour tout le monde mais aussi un art magique. Il faut persévérer.

Je recommande aussi de pratiquer la barre au sol. Quel que soit l’âge, la barre au sol est un exercice complet que tout le monde peut pratiquer selon ses capacités pour se maintenir en forme. Pour les danseurs, la barre au sol permet d’améliorer les capacités essentielles (perfection de la posture, souplesse, ouverture…).

 

ballet

 

Vous êtes également passionné de jazz ou encore de tango argentin. Le ballet intègre-t-il facilement les autres danses du monde?

 

En effet, toutes les danses m’intéressent et je me suis passionné notamment pour le jazz et le tango.

Je pense que toutes les danses se rejoignent et la danse classique étant la mère de toutes les danses, elle peut toutes les intégrer. On le voit par exemple dans la chorégraphie du Prince Igor de Borodine avec les danses polovtsiennes.

 

Peut-on toujours innover avec un répertoire classique ?

 

Bien sûr, il est toujours possible d’innover avec le répertoire classique. Les ballets du IMG_3666répertoire sont ainsi régulièrement revisités avec beaucoup de créativité. Pour le lac des cygnes, je pense notamment à the Lake de Jean-Christophe Maillot, à Swan Lake de Max Eck ou au lac des cygnes de Matthew Bourne.

 

Quel est votre plus beau souvenir de ballet?

 

Ma carrière de danseur m’a apporté beaucoup de bonheur. J’ai dansé de nombreux ballets sur les plus belles scènes du monde et j’ai aimé la théâtralité que demande la danse. J’ai aussi eu l’honneur d’être le partenaire de grandes danseuses étoiles. Je garde cependant plus que tout la mémoire de l’énergie qui m’a été transmise par le public.

 

Pour plus d’informations : www.ecoleballetrusseparis.com

PARTAGER