L’inconnu a toujours fasciné et encore plus lorsqu’il s’agit du sauvage car il révèle une part de l’identité humaine. Jean-Louis Maurette, plongeur et photographe d’épaves sous-marines, a cette passion et souhaite découvrir l’almasty (l’homme sauvage), créature qui marche comme un homme mais qui semble plus être un grand primate. Alors que l’entretien débutait, la télévision se mit à retransmettre une émission sur le yéti…
Qui est l’almasty?
L’almasty est un hominidé inconnu. D’après Marie-Jeanne Koffmann, grande spécialiste russe du sujet qui a recueilli des centaines de témoignages.
Moi-même, lors de mes précédentes expéditions, j’ai été en contact avec des gens dont les parents & grands-parents ont vu des almastys.
Dans l’Altaï, j’ai douté de l’existence de l’hominidé. Par contre, dans le Caucase, nous avons rencontré d’autres chercheurs russes qui nous ont parlé de « la grotte des almastys ». Cependant, sur les lieux, nous n’avons rien trouvé.
Un chercheur de fossiles m’a également raconté qu’il voyait des choses étranges tout comme les chasseurs qu’il connaissait.
Il nous a amené dans la forêt afin de trouver des ammonites près d’une rivière. C’est alors que j’ai trouvé une empreinte de pas d’environ 45 centimètres. Il n’est pas facile d’en trouver car les traces s’effacent toujours en fin de journée avec les pluies torrentielles.
Dans la région, soit parce que le sol est très dur et donc pas de vraies traces ou à cause de la pluie. On peut trouver des poils mais c’est très difficile de distinguer l’origine.
Les jeunes du Caucase préfèrent tenter leur chance en ville et délaissent les métiers traditionnels, du coup les région éloignées se désertifient et très difficile à vivre. Il y a des bergers dans les vallées, quelques chasseurs qui s’aventurent dans les hauteurs mais c’est très rare d’y aller.
Il y a des témoignages de partout avec la même description. Il ressemble à un homme mais ce n’est pas un homme. Pendant la guerre civile, des Russes blancs auraient été même attaqués. Des officiers de l’armée rouge auraient même capturé un étrange animal poilu.
Quelles sont ses particularités?
L’almasty a un régime omnivore comme l’ours donc il recherche partout de la nourriture. L’été, il descend dans des vallées. L’hiver, il est moins présent. Il est possible qu’il hiberne. De mai à octobre, il est moins difficile de le trouver. C’est paraît-il un très bon nageur. Il aurait un bon contact avec chevaux. Dans l’Abhakazie, une légende dit qu’il chevaucherait la nuit. Les chiens sont sa grande peur.
Pourquoi vous êtes devenu aussi passionné par la découverte de l’almasty?
Je devais avoir 10-12 ans et j’ai reçu un livre intitulé « sur la piste des bêtes ignorées ». Je me suis passionné sur le sujet. L’inconnu me fascine. J’avais rêver dans un premier temps d’aller au Congo ou au Cameroun car partout il y a des histoires d’animaux inconnus, dont le fameux Mokole Mbembe ou des hominidés inconnus, et bien d’autres créatures… Puis, j’ai lié des amitiés avec des plongeurs russes et j’ai entamé des actions se rapportant à l’almasty. Cependant, s’il est facile de se rendre en Russie, les déplacements ont un coût certain au vu des dimensions hors normes du pays, sans compter la barrière de la langue… Afin de réussir, il faut aller sur le terrain longtemps et en tout petit comité.
Personne ne va sérieusement sur le terrain et il faut beaucoup de temps. Le pays est immense et beaucoup reste inexploré.
D’après nos derniers témoignages, avant la Seconde Guerre mondiale, l’almasty s’était familiarisé avec l’homme. Il est dit qu’il venait même dans les villages prendre du lait, quémander de la nourriture, voler parfois aussi des objets
Mais la guerre a tout changé. Dans les années 60, les témoignages sont devenus de plus en plus rare. Avec les déportations de population, l’almasty a perdu le contact avec les humains, s’est mis à errer autour des villages et finalement est revenu à l’état sauvage.
La recherche de l’almasty et autre yéti n’est pas une menace pour ces espèces rares?
Au contraire. Les Chinois ont même réalisé une réserve pour protéger le yéti (nommé Yeren là-bas) dans la province du Hubei. Il y aurait un hominidé inconnu. Les chercheurs sont à sa recherche tout en préservant son environnement.
Si l’existence de l’almasty est prouvée, il y aura toute une opération de protection.
Quelle est votre réaction si vous vous retrouvez en face d’un almasty?
J’essayerais de le prendre en photo même si dans de tels événements, la malchance arrive. Pendant, j’ai trouvé une vipère de l’Altaï sur un chemin. Il m’a été impossible de prendre la photo à cause d’un problème
technique.
J’ai croisé des ours par hasard sans le matériel. L’occasion arrive mais il faut savoir la saisir.
La prochaine expédition il nous faudra du vrai matériel comme des pièges photo/video, avec une caméra thermique. Dans l’idéal, il faut un minimum d’une dizaine de pièges photo/video mais cela a un coût. 350 € le piège photo, près de 7 000 € la caméra thermique. Pour toutes ces raisons, j’ai besoin de partenaires privés.
En principe début mai et je reviens en France en Juillet. Tout n’est pas défini mais j’aimerais avoir de nouveaux témoignages. Le contact est long à s’établir avec les locaux, gagner leur confiance, parfois il faut attendre des semaines. Et il faut rester longtemps sur le terrain, établir un camp de base bien situé permettant des observations de longues durées, prospecter à la recherche d’indices et relever régulièrement les pièges photo/vidéo.