Le candidat à la primaire de la droite Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois surpris en affirmant « Le jour où à la cantine, il y a des frites et une tranche de jambon, eh bien, le petit qui ne prend pas de tranche de jambon, il prendra une double ration de frites. » Une telle proposition nous a alors donné l’idée de mieux connaître ce plat si populaire dans le monde entier qu’on appelle aux Etats-Unis French fries et qui pourtant est la gloire culinaire de la Belgique. Thibaud De Clercq, jeune wallon qui dirige aujourd’hui les deux seules friteries traditionnelles belges à Paris (De Clercq, les rois de la frite), nous en dit plus.– Avez-vous enfin une réponse concernant les origines de la frite? Du Nord de la France ou de Belgique?
Impossible d’être affirmatif! Les plus grands spécialistes s’y sont penchés, sans résultats probants… C’est dingue! plus fort que le calendrier Maya, au même niveau que les bâtisseurs des Pyramides, c’est ça la Frite!
Plus sérieusement, peu importe qui a inventé ce délicieux bâtonnet, ceux qui ont définitivement réussi à le sublimer sont les Belges!
– Pourquoi les frites sont toujours un plat populaire et adoré par tous?
Il y a quelque chose d’universel dans la frite. De par son mode de consommation, avec les doigts, qui renvoie à l’enfance et donne un côté régressif et originel formidable. De par sa couleur, chaleureuse, rassurante et par dessus tout appétissante. Enfin, et surtout, de par le GRAS! Cette sensation délicieuse qui vient enrober le palais d’un léger voile doux.
C’est généreux et convivial. Ce n’est pas pour rien que les belges ont réussi à s’entendre de nouveau en brandissant la Sainte Frite!
– Chez De Clercq, on assume la gastronomie belge?
Complètement! Enfin, je préciserai quand même qu’il s’agit de gastronomie populaire, la friterie! La madeleine de Proust de bon nombre de belge. J’ai l’ambition de faire découvrir tout un pan de l’histoire culinaire belge aux parisiens, au travers aussi de valeurs marquée: Générosité, Authenticité et Convivialité!
Vous savez, les premières friteries sont apparues autour de 1860, soit près d’un siècle avant les géants du fast food américain. Il est necéssaire de rétablir la vraie frite au coeur de la restauration rapide.
Une frite fraîche, sans conservateurs, cuites deux fois dans la graisse de boeuf, ça ce sont les marqueurs d’un produit bien fait.
– Etes-vous favorable à la « double portion de frites » ou celle-ci peut également s’accompagner de jambon ou saucisse?
Je vois où vous voulez en venir… Je l’invite à venir chez moi prendre déjà un simple cornet (500g de frites) et on verra si il aura suffisamment de place pour une deuxième portion!
Le jambon, pourquoi pas, mais franchement pas très gourmand… Une bonne saucisse oui! Ou encore mieux, une vraie bonne fricadelle! En plus, elles sont sans porc, donc pas de polémiques inutiles!
– Avez-vous des conseils pour bien apprécier une bonne assiette de frites?
Une bonne sauce, toujours. Un classique, une mayonnaise crémeuse ou une tartare! Pour les amateurs, une Hannibal ou une Dallas.