Constance, âgée de 20 ans, passe une bonne partie de son temps dans les airs. Nous avons demandé son avis sur son métier, les hauts et les bas, et sur les passagers, c’est-à-dire nous.

– Qu’est-ce qui a fait que tu t’es orientée vers le métier d’hôtesse de l’air? Qu’est-ce qui t’a appris sur toi?

Je suis PNC (Personnal Navigant Commercial) depuis 6 mois, enfin un peu moins car j’ai du effectuer mon premier vol en fonction à la toute fin du mois d’avril. J’ai donc très peu d’expérience.

Au lycée je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire, je savais les domaines que j’aimais et ceux que je n’aimais pas, mais ça ne m’apportait pas d’idée sur une éventuelle voie professionnelle. Pk pas prof de lettres ? C’est ma mère, qui connaissait une hôtesse de l’air, qui m’a glissé cette idée, pas très sérieusement, quand j’étais en seconde. Et je me suis « Oui, bon pourquoi pas… Sans plus. » Et je me suis renseignée, et j’ai eu de plus en plus envie d’exercer ce métier. De l’image légère de l’hôtesse glamour qui fait la fête en escale à l’autre bout du monde je me suis rapprochée d’une image plus réaliste de ce travail.
La première fois que j’ai pris l’avion, j’avais 15 jours (Hé oui !), c’était un Paris-Cayenne et depuis je n’ai pas arrêté puisque mon père est militaire et que nous avons très souvent déménagé, notamment pour habiter en Outre-mer. C’était peut être un signe !
J’ai su que j’avais réellement envie de ça en classe de terminale mais je ne savais pas quelles études faire pour avoir un bagage intellectuel avant de passer le diplôme des PNC, le CCA. J’ai donc opté pour une première année de licence d’anglais en Martinique (Mes parents habitaient là bas) qui s’est très rapidement transformée en année sabbatique, puisque ça ne m’a pas plu du tout et j’ai le défaut de ne pas faire d’effort quand ça ne m’intéresse pas. Je suis revenue en métropole en août pour commencer le CCA que j’ai eu la chance d’obtenir du premier coup mi-décembre 2015. Beaucoup de profs au CCA m’avait prévenue « Sans autre étude que le bac tu ne seras pas recrutée. » Je les croyais et pourtant j’ai la fierté de vous annoncer que du haut de mes 19 ans, (La plus jeune de cette formation CCA) j’ai été recrutée la première de notre promo, en janvier, pour un contrat de 6 mois. Une aubaine !

 

– Quels sont les points positifs? Points négatifs de ce métier?

 

Selon moi, le point le plus négatif c’est le décalage d’emploi du temps par rapport aux autres. Par exemple, je travaille les 6 mois d’été, pas de vacance et les repos ne tombent jamais pendant les week-end évidemment. Bien sûr, nous avons le droit de faire 2 désidératas par mois, mais nous n’avons jamais la garantie qu’ils soient acceptés. Ça complique vraiment les relations avec les proches, on se retrouve souvent seul à force.. Le second aspect le plus négatif est le poids de ce métier sur la santé. La fatigue, les radiations (des portiques, de l’ozone, du Soleil), les décalages horaires, les horaires de nuit, la nourriture à bord, le manque d’humidité, la vie pas toujours saine en escale et j’en passe sont autant de chose qui nous fragilisent. On dit qu’un PNC qui fait carrière perd environ 10 ans de vie… Cela ne m’étonne pas.

 

Pour les points positifs, je ne sais que dire, il y en a tellement. C’est véritablement un métier de passion. Le fait de voler, de travailler en équipage, de faire de belles rencontres, l’absence de routine sont les ce que je préfère dans le métier, mais il y a tellement d’autres choses !

J’ai la chance d’être dans une compagnie aérienne où les conditions de travail sont excellentes alors je ne suis pas vraiment légitime pour réclamer plus. Néanmoins, si les passagers pouvaient avoir un peu plus conscience de notre utilité, ça nous faciliterait beaucoup la tâche: Mesdames, messieurs, même si nous sommes ravis de vous servir le café, rappelez que nous sommes d’abord là pour votre sécurité.

 

– Les relations sont-elles parfois compliquées entre le personnel et les pilotes? avec les voyageurs?

 Encore une fois j’ai la chance d’être dans une compagnie où il y a une très bonne ambiance ! Nous sommes peu nombreux donc nous nous connaissons tous. Évidemment, impossible d’avoir d’affinités avec tout le monde mais j’ai fait des rencontres superbes et il y a certains pilotes que j’adore ! Bien sûr, même si on s’entend très bien, il faut savoir rester professionnel, le respect de la hiérarchie est important dans notre profession.

Avec les voyageurs, ça dépend. Sur certains vols c’est très hétéroclite, il y en aura des sympas et d’autres non, même si le fait d’avoir du retard ou non par exemple, influence naturellement l’humeur des passagers. Sur d’autres vols, on sait d’avance par expérience que ça se passera bien ou moins bien…

 

– Penses-tu t’orienter vers d’autres domaines professionnels?

Malgré le fait que je n’ai que très peu de recul sur l’exercice de cette profession, je peux assurer que c’est une des plus belles expériences que j’ai vécu, et aujourd’hui, rien ni personne ne me fera faire autre chose que ça.

 

 

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